Temps de curé vers Bishop Rock

© Alexis Courcoux

Les 43 Solitaires encore en course progressent à petite vitesse ce matin en plein milieu de la mer Celtique. Il faudra attendre encore 60 milles qui séparent les leaders de Bishop Rock pour établir une première hiérarchie. Car pour l’instant, la flotte s’est surtout dispersée en latéral, chaque skipper anticipant à sa façon la rotation du vent qui continue vers le Nord-Ouest. Un empannage est au programme de la matinée et la progression devrait encore ralentir avant le trouver un vent bien calé au Nord ouest.

Sur la carte du parcours de cette longue deuxième étape (535 milles), Bishop Rock semble à un jet de pierre de Kinsale. Mais il faut bien viser. Et manifestement, tous les concurrents n’ont pas choisi le même angle pour atterrir sur la Cornouaille demain dans la journée. Le vent a commencé sa rotation au Nord Ouest et a bien molli depuis le départ. La mer est plate comme rarement dans ces parages “des conditions de vie sympa, sans pluie et qui changent bien de la première étape” se réjouit Armel Le Cléac’h (Banque Populaire). Chacun affine ses réglages tribord amures sous spi, grand voile haute et génois. “Mais le gennaker est déjà prêt sur le pont” prévient Lois Berrehar (Bretagne CMB Performance). Il faut en effet anticiper sa position pour ne pas se retrouver trop Nord et donc trop abattu en fin de parcours ou au contraire trop Sud et revenir sous génois vers la marque. Ainsi, la flotte s’étale sur plus de 7 milles en latéral sur une diagonale Nord Est/Sud Est. Le leader en distance au but est bel et bien Yoann Richomme (Hellowork Groupe Télégramme) qui a empoché la première étape et se retrouve être l’un des plus décalé dans le Nord ce matin. Gildas Mahé (Breizh Cola Equi thé) a choisi la même option et Alexis Loison (Région Normandie) est aussi dans ces parages. Le gros de la flotte est emmené au Sud Ouest par Lois Berrehar (Bretagne CMB Performance) qui disait ne plus trop distinguer les feux des bateaux sous son vent mais semblait avoir une bonne idée de “qui est qui ?” à la fin de cette première nuit

Les écarts sont pour l’instant assez faibles avec les cinq leaders qui se tiennent en 1 mille, même si le gros du paquet compte déjà entre 2 et 4 milles de retard sur Berrehar et Richomme. Derrière Joan Mulloy qui ferme la marche est reléguée à près de 9 milles, ce qui fait tout de même un écart de vitesse de près de 10 % depuis le départ de Kinsale.

Si les conditions ont été légères toute la nuit, de gros amas de nuages et quelques grains ont obligé les concurrents à rester aux réglages. “Ca se joue parfois sur de bons couloirs que tu trouves ou pas” concédait à la VHF Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), bien placé en position médiane, non loin de Banque Populaire. Pas ou peu de sieste donc, on sent bien que la première hiérarchie à Bishop Rock pourrait en annoncer d’autres plus radicales pour la suite. Facile en apparence, cette seconde a bel et bien démarré à fond !

Ils ont dit :

Armel Le Cleac’h – Banque Populaire

 » C’est une nuit avec un peu de vent. C’est sympa sous spi. Ça glisse, sans pluie. Ça change un peu de la première étape. L’entrée en matière est plutôt sympathique. Normalement le vent doit rester comme ça. On devrait empanner dans la journée vers Bishop Rock. Maintenant il y pas mal de nuages, avec des variations de vents en force et en direction assez importantes sur le plan d’eau. Il faut trouver des bons couloirs et ne pas s’arrêter et aller dans la bonne direction. J’ai pas trop regardé quand on doit arriver vers Bishop Rock mais on est à 60 mn. On devrait arriver d’ici une dizaine d’heure. C’est assez instable, donc ça demande pas mal de concentration. J’ai pas vraiment le temps d’aller dormir. Il faut gagner le plus de terrain. Il y aura des conditions plus propices sous génois dans la journée pour dormir. »

Loïs Berrehar – Bretagne CMB Performance

« Ce n’est pas de tout repos l’histoire parce qu’on est sur un bord tout droit avec beaucoup d’oscillations de vent, avec des grains assez actifs , surtout un gros que je n’ai pas trop mal négocié ma foi. On a des plans, des routages, on a tout refait ce matin avec le changement de parcours. En fait, on va chercher une rotation de vent qui va prendre de la droite, il va donner. Et quand on aura le maximum de la droite, probablement ça va mollir, ce qui a déjà commencé à être le cas. On empannera et on sera sur un bord à Bishop donc globalement en deux bords, on sera à Bishop. Je vois de moins en moins de concurrents à l’AIS, celui qui est le plus proche de moi c’est Armel Le Cléac’h sur Banque Populaire, je le vois à vue. Après je vois les feux du groupe qui est parti au vent avec Michel Desjoyeaux, Yann Eliès… Et puis le petit groupe qui est parti sous le vent avec Yoann et compagnie, eux je ne les vois plus par contre. »

Jérémie Beyou – CHARAL

 » Ça va, j’ai l’impression d’avoir bien avancé mais il faut vraiment beaucoup s’appliquer parce que le vent est très changeant avec des grains qui passent donc tu ne peux pas mettre le pilote donc il faut vraiment barrer en permanence pour arriver à avancer. Je pense que je suis plutôt au milieu de la flotte, un petit peu en pointe. Après, c’est vraiment au gré des grains donc je pense qu’avec Armel et Loïs, on a bien avancé sur les gars d’au-dessus. Par contre les gars sous le vent, je ne les vois pas trop… Je ne sais pas trop comment ça va évoluer parce qu’on a eu plus de vent que prévu au départ, on a des grains, le vent a pris de la droite tranquillement mais par à-coup donc il va falloir être opportuniste je pense. Très peu de repos, j’ai fait une seule petite sieste et encore elle n’a pas été au bout parce que le vent a refusé d’un coup donc difficile de dormir. »

Source

Rivacom

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