Mark Slats, une arrivée dans la nuit du 31 janvier

© Christophe Favreau

« Pour faire un beau vainqueur, encore faut-il un grand second… » Cet aphorisme signé Jean Le Cam, une des grandes figures de la course au large, trouve ici tout son sens. En terminant sa course moins de 48 heures derrière Jean-Luc Van Den Heede, Mark Slats met en relief l’intensité de la bataille entre les deux marins, encore au contact après plus de 200 jours de mer.

C’est cette nuit que le navigateur néerlandais devrait couper la ligne d’arrivée devant la bouée Nouch Sud avant d’embouquer le chenal des Sables d’Olonne à son tour. Néanmoins pour valider son temps de course, il faudra ajouter les 36 heures de pénalité infligées par le jury de l’épreuve, suite au contact radio entre Mark et son manager au moment d’entrer dans le golfe de Gascogne. Le règlement voulait que cette pénalité soit effectuée sur l’eau, mais compte tenu des conditions de mer rencontrées dans le golfe de Gascogne et de l’absence de poursuivant à proximité immédiate de Mark, l’organisation autorise Mark Slats à couper directement la ligne d’arrivée. Une solution de sagesse au vu du caractère parfois imprévisible de la météo dans le golfe de Gascogne. C’est donc une arrivée au cœur de la nuit qui se profile…

Un parcours exemplaire

Cette deuxième place, Mark Slats se l’est forgée grâce à une préparation parfaite et une pugnacité de chaque instant. Toujours aux avant-postes, il a mené la vie dure à Jean-Luc Van Den Heede et Philippe Péché tout au long de la descente de l’Atlantique Sud. Une option de navigation hasardeuse avant d’aborder les Quarantièmes Sud l’a malheureusement relégué loin de VDH à l’entrée de l’océan Indien. Pour autant, Mark n’a jamais baissé les bras. Petit à petit, il a grignoté son retard sur le leader jusqu’à revenir à moins de 100 milles du tableau arrière de VDH à la latitude de Gibraltar. C’est alors qu’il a joué le tout pour le tout, tentant une route directe au plus près de l’anticyclone des Açores, quand prudemment, son adversaire infléchissait sa route vers l’ouest pour contourner les hautes pressions et en éviter les vents faibles. Le pari était risqué, l’option n’a pas fonctionné. Mais c’était bien le seul moyen de tenter de mettre à mal la domination du grand navigateur sablais.

Quai des brumes

Il n’y a pas d’heure qui tienne pour accueillir les héros d’un tour du monde. On peut d’ores et déjà parier que malgré l’heure tardive, les Sablais sauront, une nouvelle fois, se déplacer en masse pour accueillir le second de VDH et faire que le chenal qui mène à Port Olona recouvre ses habits de fête. Une arrivée de nuit, c’est une ambiance bien particulière, une sorte de féerie où chacun a le sentiment de vivre un instant privilégié, d’avoir volé quelques heures au sommeil du juste pour partager l’émotion du retour à terre d’un marin. Nul doute que Mark Slats sera accueilli comme il se doit par l’équipe d’organisation, les élus de l’agglomération des Sables d’Olonne, sans oublier bien évidemment Jean-Luc Van Den Heede. Ces deux-là auront des choses à se dire… à moins que VDH n’entraîne immédiatement son adversaire, devenu par la magie du retour à terre son compère, pour pousser la chansonnette. Aux Sables, tout est possible.
Les spectateurs pourront venir acclamer Mark Slats sur le village à partir de 10h30 demain pour la traditionnelle montée sur scène.

Yannick Moreau, Maire des Sables d’Olonne et Président des Sables d’Olonne Agglomération

« A peine deux jours d’écart entre le vainqueur et le 2e sur une course de plus de 200 jours, c’est presque irréel ! Mark Slats a bien failli créer l’exploit en rattrapant Jean-Luc lors de la remontée de l’Atlantique. La victoire lui échappe de peu mais je salue sa ténacité et ses grands talents de navigateur. Les Sablais l’attendent de pied ferme pour célébrer sa performance. »

Source

Céline Trommenschlager

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