L’Ouest est-il la meilleure option?

© Christophe Favreau

Cette semaine déterminera qui domine la Golden Globe Race. Oubliez les standards modernes. Alors que la flotte de navigateurs solitaires traverse les vents du Sud Est vers les latitudes des Quarantièmes Rugissants, tous les yeux se tournent vers le système de hautes pressions de l’Atlantique Sud et sur l’effet qu’il aura sur les premiers de la course.

Le néerlandais Mark Slats sur le Rustler 36 Ohpen Maverick a beau être de nouveau à la 11ème place de la course, mais il est maintenant le plus au sud à la latitude de la ville de Vitoria au Brésil, après avoir pris une direction plus à l’est pour contourner le système de haute pression. A contrario, le français Jean-Luc van Den Heede (Rustler 36 Matmut) et Philippe Péché (Rustler 36 PRB) prennent une route plus centrale pour traverser l’Atlantique.

Le dernier écran du tracking montre la position du système de haute pression de l’Atlantique Sud et les forts vents qui attendent ces skippers solitaires quand ils se retrouveront dans les 40èmes rugissants.

Van Den Heede a pris la tête de la course durant le week-end simplement parce qu’il est le plus proche de la ligne virtuelle imaginaire directe entre les îles du Cap Vert et le Cap de Bonne Espérance. Lui et Péché sont à 100 miles de distance en termes de longitude, Péché 37 miles plus au Sud. Les deux sont pris à l’Ouest par le système de haute pression et vont traverser des vents faibles.

Slats, qui est presque à 800 miles à l’Ouest du leader, profite maintenant d’un vent de Nord-Ouest plus fort et favorable et navigue à 7 noeuds, soit 1,5 noeuds de plus que ses concurrents. “Tout va bien, de bons vents et je peux aller à l’est!”a-t-il envoyé au QG dimanche.

Le reste de la flotte est divisée en deux sur la meilleure tactique à adopter. L’Irlandais Gregor McGuckin (Biscay 36 Hanley Energy Endurance), l’Indien Abhilash Tomy (Suhaili replica Thuriya), le Français Loïc Lepage (Nicholson 32 Laaland) et l’Australien Mark Sinclair (Lello 34 Coconut) suivent l’exemple de Slats. Au même moment, l’Estonien Uku Randmaa (Rustler 36 One and All), le Norvégien Are Wiig (OE 32 Olleanna), le Finlandais Tapio Lehtinen (Gaia 36 Asteria) et le Russe Igor Zaretskiy (Endurance 35 Esmeralda) continuent de descendre par la route la plus courte à l’Est. Seule la Britannique Susie Goodall (Rustler 36 DHL Starlight) coupe la poire en deux entre route de l’Est et route de l’Ouest.

Pour certains, les semaines passées ont été très compliquées. McGuckin et l’Américano-Hongrois Istvan Kopar (Tradewind 35 Puffin) ont vu leur drisse coupée, ce qui les a obligé à monter en haut de leur mât pour les remplacer. Le Français Antoine Cousot (Biscay 36 Métier Intérim), maintenant relégué à la catégorie Chichester suite à son arrêt aux Canaries, s’est foulé la cheville en changeant ses voiles sur le pont avant. Il a aussi rapporté avoir des problèmes de moteur, un problème aussi rencontré par Lehtinen qui a envoyé un message samedi expliquant que son nouveau moteur avec seulement 49 heures d’utilisation s’arrête au bout de 5 secondes de marche. Le Finlandais rencontre aussi des soucis avec les nombreux panneaux solaires sur son bateau Asteria, qui ne produisent que 3 watts au lieu de 300. Le premier de la course, Jean-Luc van Den Heede, semble aussi avoir des problèmes avec certains de ces panneaux solaires sur Matmut, mais a toujours son générateur hydrolique pour garder ses batteries chargées. Son panneau solaire principal est HS, mais heureusement il en avait prévu deux petits de rechange qui fonctionnent à merveille !

Igor Zaretskiy, qui a eu besoin de faire des réparations majeures sur le système d’écoute sur son Endurance 35 Esmeralda il y a une semaine, a rencontré des soucis de pilotage durant le week-end. Le Russe s’est plaint qu’il ne pouvait tourner son gouvernail que d’un côté et qu’il avait dû utiliser sa voile d’artimon pour diriger son bateau dans les vents.

Mark Sinclair a aussi dû utiliser les forces de la nature pour l’aider avec la méchanique sur son bateau Coconut, lorsqu’il a changé son génois dans des vents violents en traînant les drisses derrière son bateau pour lever la nouvelle voile. Toujours de bonne humeur, Sinclair a communiqué durant la nuit : “DES POISSONS VOLANTS PASSENT AU-DESSUS DE MON PONT ALORS QUE COCONUT ACCÉLÈRE VERS LE SUD”

L’eau devient maintenant un problème. Alors que les vents forts et les bourrasques ont été un sujet récurrent depuis le passage de l’équateur, ils n’ont pas été accompagné par les usuelles pluies diluviennes avec alizés du Sud Est ni dans le pot au noir. La plupart des skippers ont consommé aux alentours de 100 litres durant le premier mois et maintenant la priorité est de collecter de l’eau fraîche pour complémenter leur maigres réserves.

Source

Céline Trommenschlager

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