Un éclat blanc, cinq secondes

ETAPE 2, SOLITAIRE URGO LE FIGARO 2017

© Alexis Courcoux

Ils ne sont plus qu’à une petite cinquantaine de milles du phare du Fastnet. Toujours aussi compacte, la flotte progresse à plus de huit nœuds de moyenne vers le célèbre caillou que les solitaires devraient contourner en milieu de nuit. Du phare, ils ne verront que son faisceau lumineux qui balaiera la nuit toutes les cinq secondes.

Plein pot.

La traversée de la mer Celtique aura été beaucoup plus rapide que ne le prévoyaient les routages. Le vent a daigné prendre une composante sud suffisamment marquée pour permettre à toute la flotte de la Douarnenez Fastnet Solo de faire route directe sur le phare du Fastnet, que les premiers devraient atteindre vers 2 heures du matin. Du bâtiment des gardiens, de la tour et du rocher, ils ne distingueront que les ombres et tant pis pour ceux qui rêvaient de contempler l’ensemble et le fût du phare accroché à la face ouest du caillou… Tant pis aussi pour ceux qui auraient aimé apercevoir les côtes irlandaises de l’île de Cape Clear à quelques milles dans le nord-est. La course n’attend pas.

Choisir son lièvre

Dans ce sprint vers le Fastnet, les positions varient peu au sein du groupe de tête. Alexis Loison (Custo Pol), solide leader, reste sous la menace de Nicolas Lunven (Generali) et Charlie Dalin (Skipper Macif 2015). Derrière ce trio Sébastien Simon (Bretagne Crédit Mutuel Performance) et Anthony Marchand (Ovimpex Secours Populaire) continuent de batailler, pris en tenaille entre Tanguy Le Turquais (Nibelis) et Damien Cloarec (Saferail) sûrement ravis de pouvoir compter sur de tels lièvres pour s’étalonner.
C’est plus difficile pour quelques attardés. En quinzième position Benjamin Ducreux (Sateco) compte maintenant dix milles de retard sur la tête de flotte. Il entraîne dans son sillage Alan Roberts (Seacat Services) et Julien Pulvé (Team Vendée Formation) qui ne pointe plus qu’à trois places de Pierre Le Boucher (Ardian), le grand perdant de la nuit dernière. Pour l’heure, Julien récupère son titre potentiel de premier bizuth du Championnat de France, mais son trône reste fragile.

Les derniers seront les premiers

Commencera ensuite la longue descente vers Douarnenez. Dans un premier temps, les coureurs devraient bénéficier du même régime de vents de sud à sud-ouest assez fort avant l’arrivée d’un thalweg qui risque de perturber la donne. Prévu sur la zone de course, il devrait générer des vents très faibles dans son axe, avant une rotation rapide au nord-ouest sur son arrière. On risque donc d’avoir cette situation paradoxale de la tête de flotte toujours aux prises avec un vent de sud à sud-ouest, quand les derniers pourraient bénéficier d’un retour au portant, avant de tomber de nouveau dans l’axe du talweg qui semble progresser vers le sud-est à faible allure. De toutes les façons, cela risque d’être particulièrement inconfortable dans tous les cas : des vents instables en force comme en direction, une mer qui promet d’être chaotique et des choix de voile cornéliens. Bref ! Tout ce qu’il faut pour provoquer une dette de sommeil carabinée. Le chemin vers Douarnenez n’aura rien d’un long fleuve tranquille

Classement à 17h00 (TU +2)

  1. Alexis Loison – Custo Pol à 326 milles de l’arrivée
  2. Nicolas Lunven – Generali à 0,4 milles
  3. Charlie Dalin – Skipper Macif 2015 à 0,8 milles
  4. Tanguy Le Turquais – Nibelis à 1,6 milles
  5. Sébastien Simon (Bretagne Crédit Mutuel Performance) à 1,8 milles

Ils ont dit (propos d’avant le départ) :

Sébastien Simon (Bretagne Crédit Mutuel Performance) :

« Pour cette dernière course, j’ai envie de réussir, de conserver ma place au Championnat de France. Il va falloir anticiper les bascules de vent. Le timing de passage des fronts importe peu, il faudra prendre les choses les unes après les autres. Je n’oublie pas que le but, c’est avant tout de faire avancer vite le bateau. »

Julien Pulvé (Team Vendée Formation) :

« Tout le monde a faim, donc on est tous à bloc, c’est parfait. Sur la durée, ça ressemble un peu à la Solitaire du Figaro en plus long. La seule différence, c’est qu’on n’a pas de réactualisation de la météo. Ce n’est pas plus mal : il va falloir faire preuve du sens de l’observation. »

Source

Douarnenez Courses

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