Les indiscplinés de Startpoint

  • ETAPE 4, SOLITAIRE URGO LE FIGARO 2017
    © Alexis Courcoux
  • ETAPE 4, SOLITAIRE URGO LE FIGARO 2017
    © Alexis Courcoux
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    © Alexis Courcoux

Emmenée par le trio Dalin-Chabagny-Eliès, la flotte double ce matin la pointe de Startpoint et continue de progresser vers l’Est à vive allures. Le gros des troupes avance sur une ligne de front mais se retrouve très dispersée en latitude. 13 milles séparent deux coureurs sortis du rang : Sébastien Simon (Bretagne Crédit Mutuel Performance) tout au Nord et Adrien Hardy (Agir Recouvrement) le plus Sud. Ce qui risque de rendre la bataille d’Angleterre indécise jusqu’à l’île de Wight distante de 90 milles.

C’est entre deux variables contradictoires que les skippers ont dû jongler cette nuit. Le courant poussait à empanner tôt comme l’a fait Sébastien Simon pour aller se protéger à terre et profiter de l’effet de pointe à Starpoint. Mais la rotation du vent prévue à droite aujourd’hui justifiait de se laisser descendre au maximum au Sud pour se retrouver sous la flotte après l’empannage. Pour Gildas Mahé (Action contre la faim), pas question de jouer les franc-tireurs : « Je suis bien classé, je n’ai pas envie de prendre trop de risques. De toutes façons, c’est important de rester dans la flotte pour conserver des repères de vitesse à cette allure ». Même son de cloche chez Jérémie Beyou qui pestait du retour aux affaires de Nicolas Lunven (Generali) : « Toute la nuit, j’ai eu un bateau rouge qui m’a bien énervé dans mon sillage. Nicolas (Lunven) va vraiment vite, on a beau être dessus, il n’est pas simple à contenir ». Le skipper de Generali pointait en effet à la 6ème place au classement de 5h00 ce matin, parfaitement repositionné. Lunven a réagi au bon moment, avant le passage du front prévu dans la journée qui aurait pu augmenter encore les décalages au sein de la flotte.

La bonne nouvelle pour tous les skippers, c’est que les algues ont disparu, « un cadeau des anglais, ils savent nettoyer leurs côtes » plaisantait le skipper de Charal à la VHF. Méfiance en revanche avec le trafic, dense par ici. Etoile, le bateau direction de course a été obligé de dérouter deux cargos en plein milieu de nuit, conscient que l’étalement de la flotte Nord Sud multiplie les risques de collision. D’autant que ces longs bords de portant dans un vent bien établi sans beaucoup de mer permettent de multiplier les siestes sous pilote…

Entre Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) et Nathalie Criou (Richmond yacht club Foundation), la flotte s’étire sur …103 milles, un écart qui pourrait se tasser si la queue de flotte reçoit le front avant le groupe de tête.

Les mots de la mer:

Charlie Dalin – Skipper Macif 2015 – 1er au classement de 5h

J’ai réussi à enchaîner pas mal de siestes cette nuit. On est sous psi, le bateau ne bouge pas, c’était le moment parfait pour récupérer. Il y a une évolution du vent à droite de prévue et normalement il y a un fond qui va nous passer dessus ce matin avec du Ouest-Nord-Ouest. C’est très bien, au vu de ma position pour aller à la marque, le problème c’est que pour le moment il y a plus de vent au Sud, donc là je suis en train de me creuser la tête pour prendre un petit décalage plu Sud. On est habitué à avoir des infos qui tournent sur 4-5 jours, on a toujours un ou deux fichiers sous le coude. Là, ce n’est pas le cas, depuis très tôt sur la Manche. Ça implique une façon un peu différente de naviguer. Il reste des coups à jouer, ce n’est jamais fini…jusqu’à Dieppe il y aura des choses à faire.

Gildas Mahé – Action contre la faim – 7ème au classement de 5h

On s’applique à faire marcher le bateau et on en profite pour se reposer un peu. Il y a du décalage en latéral, je ne sais pas ce que cela donnera au final. Le bateau se porte bien sous pilote, je vais donc essayer de rattraper mon retard de sommeil.

Une rotation de vent au Nord-Ouest est prévue, c’est surement pour cela que les gens jouent le large, mais ce n’est pas évident. Pour ma part, je reste avec la flotte et je ne prends pas trop de risques. Je suis bien classé au général, l’idée c’est d’accompagner la flotte et de faire marcher le bateau au mieux. Ça permet de prendre des repères en vitesse, de ne pas être tout seul, de ne pas prendre de gros risques et de faire des petits coups tactiques plutôt que des grands coups stratégiques. Ça fait du bien de faire des milles à des vitesses normales, ça devient plus vélique,…plus agréable à mon goût. J’ai fait beaucoup de siestes, mais très courtes, car il fallait veiller. Il y a des pêcheurs, des cargos…par contre il n’y a pas d’algues du tout, c’est la bonne surprise. Nous n’avons plus d’informations météos vraiment fiables depuis le départ. On a seulement des infos de direction de vent selon Météo Consult, qui manque souvent un peu de précisions. On a un grand bord vers Wight à faire, et c’est difficile de donner une ETA.

Source

Rivacom

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