Et c’est reparti pour un tour !

  • ETAPE 4, SOLITAIRE URGO LE FIGARO 2017
    © Alexis Courcoux
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    © Alexis Courcoux
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    © Alexis Courcoux
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Stoppés net cette nuit l’espace d’une bonne heure au Sud du Guilvinec, les concurrents ont retrouvé une toute petite vitesse pour contourner Penmarc’h. Le courant s’inverse actuellement et va leur permettre de s’extraire des cailloux où ils s’étaient réfugiés. Direction maintenant l’Occidentale de Sein avec en tête le duo Anthony Marchand (Ovimpex. Secours populaire) Charlie DAlin (Skipper Macif 2015), à peine détaché.

Mais qu’elle va être dure cette étape ! Imaginez les Solitaires quittant le port de Concarneau hier sous le coup de midi, encore en Bretagne Sud plus de douze heures après ! « C’est vrai que la réalité n’est pas du tout conforme aux prévisions » expliquait Gildas Mahé à la VHF ce matin. « On a vraiment un vent très faible et j’ai failli mouiller cette nuit au niveau de la bouée Cap Caval. Ça va être long, mais je suis content d’être revenu dans le match ». Tout comme Alexis Loison (Custopol), rappelé hier au départ, le skipper d’Action contre la faim a très bien recollé au paquet, occupant même les avant-postes ce matin, juste derrière le tandem Anthony Machand/Charlie Dalin.

Mahé-Loison, le retour !

Autant dire que ces deux-là n’ont pas fermé l’œil de la nuit pour exploiter tout ce qui était possible. Dans des conditions aussi dures, aucun concurrent n’a de toute façon pu se relâcher. Pas plus de 3 à 4 nœuds de vent, des changements d’angle fréquents, du courant à refouler avant Penmarc’h… et beaucoup de paquets d’algues pour couronner le tout. Plusieurs concurrents prévenaient d’ailleurs cette nuit comme le veut le protocole le directeur de course à la VHF qu’ils plongeaient sous leur bateau pour défaire les plus récalcitrantes… En tête Anthony Marchand et Charlie Dalin étaient les premiers à mouiller comme l’expliquait le skipper d’Ovimpex à la VHF : « Ça a duré une vingtaine de minutes peut-être. Ce n’est jamais facile avec le petit filin qui fait des nœuds quand tu le remontes. J’espère que l’on n’aura pas à refaire ça à l’Occidentale de Sein avec des profondeurs beaucoup plus importantes »

Nicolas Lunven en retrait mais pas décroché

Contrairement à hier soir où le courant avait tendance à distendre la flotte, l’arrêt des premiers vers la bouée Cap Caval a eu tendance à resserrer la flotte. À l’image d’un Nicolas Lunven, un peu décroché dès le contournement des Glénans malgré un bon départ, qui relativisait ce matin sa 24ème position à seulement 1,5 milles du leader : « Les écarts sont encore faibles, je ne m’énerve pas. J’étais décalé au vent de la flotte au pire de la situation cette nuit et visiblement ça a eu l’air de mieux passer par-dessous. Je n’ai jamais reculé mais fait du surplace, j’avais mon mouillage prêt au cas-où… »

Au près bâbord amures dans un vent toujours insaisissable – pas plus de 3 nœuds d’Ouest-Sud Ouest- les concurrents en ont fini avec leurs traces anarchiques dans les cailloux de Penmarc’h. Sillages alignés, ils font tous route vers l’Occidentale de Sein et doivent penser à charger les premiers fichiers vent pour essayer de comprendre quand la situation va s’ouvrir et quand ils renoueront avec des vitesses dignes d’une longue étape de la Solitaire. Il reste encore plus de 450 milles à couvrir jusqu’à Dieppe. Plus que jamais, il va falloir être endurant.

Ils ont dit :

Anthony Marchand – Ovimpex Secours Populaire – 1er au classement de 5h

Ça n’a pas été simple, on a vraiment pas eu beaucoup de vent. À Penmarc’h, comme beaucoup de copains, on a dû mettre l’ancre. Il a fallu sortir « la bobine » et ça a fait quelques nœuds aussi dans l’histoire. La technique : c’était de relever l’ancre au bon moment, je pense qu’avec Charlie on a été dans le bon timing et ça a payé. J’ai passé 20 – 30 minutes à l’ancre. J’ai reperdu la tête parce que j’ai eu une grosse algue dans la quille. J’ai dû faire une marche arrière, sortir la corde à nœuds…. J’ai mis beaucoup de temps à m’en dépatouiller, mais je n’avais pas trop envie de plonger. L’eau froide, ce n’est pas trop mon truc. Avec les fichiers d’hier matin, on savait que ça allait être très lent, par contre ce qui est bien, c’est qu’il n’y a pas de mer, pas de houle… Donc on glisse sur un petit fil de 3-4 nœuds et ce n’est pas si désagréable que ça. On va essayer de se rapprocher du but, tout doucement. La stratégie va surtout se faire en fonction de la marée, de la renverse. C’est vrai que s’il y a ce vent à la chaussé de Sein, on ne passera pas. Le souci par là-bas, c’est qu’il y a beaucoup de fond, avec nos petites ancres ça m’étonnerait que l’on arrive à crocher. Il y aura pas mal de solutions : passer au Nord de Sein et revenir à droite de l’Occidentale…etc… Il devrait y avoir énormément de choses à se passer.

Charlie Dalin – Skipper Macif 2015 – 2ème au classement de 5h

On n’est pas au vent de la bouée… Comme on dit. On est dans des vents évanescent. Pour le moment, le courant est contre. Il va se mettre dans le bon sens dans 2 heures et ensuite l’objectif c’est d’aller chercher l’Occidentale de Sein avec la marée montante. On a une fenêtre d’une dizaine d’heures pour aller la franchir avant que le courant ne s’inverse de nouveau. Par contre, le piège, c’est que le courant va vouloir nous aspirer sur la Chaussée, il va donc falloir faire une belle boucle. Le départ c’est très bien passé pour moi, j’avais une bonne vitesse et j’ai réussi à choper une petite risée que mes adversaires proches n’ont pas eu. J’ai passé une nuit blanche et je n’ai pas mis de ciré, ni même de blouson. C’est assez rare pour être souligné. Sinon, j’ai réussi à m’en sortir sans mouiller. J’avais pourtant tout préparé sur le pont, mais j’ai réussi à toujours me déplacer dans le bon sens. Je n’ai pas eu besoin de jeter l’ancre.

Gildas Mahé – Action contre la faim – 4ème au classement de 5h

Ça a un peu distribué depuis le départ, et en ma faveur, donc tant mieux, je suis content d’être là. Il y a des coups à jouer. J’avais peur que ça parte par devant très tôt mais heureusement ce n’est pas le cas. Les prévisions de vent ne sont pas du tout conformes à la réalité, le vent est très très faible depuis le départ. À Penmarc’h on a fait un « arrêt buffet » fasse au courant, j’ai cru entendre des mouillages d’ailleurs. Pour ma part, je n’ai pas mouillé. Il a fallu jouer dans les cailloux pour essayer d’attraper les contre-courant et s’écarter de la pointe de Penmarc’h sans mouiller. Il y a eu une mini brise pour passer le dernier caillou. J’ai 3,5 nœuds de vent actuellement, c’est rentré un peu et j’arrive à évoluer à 4,8 nœuds au près rapide. Par contre c’est du vent de Ouest à Sud-Ouest pas conforme aux prévisions. Pour l’instant, on fait route vers la baie d’Audierne. Je n’ai pas dormi un seconde mais au vue des conditions, ça ne va pas être pour tout de suite, il va falloir attendre un moment que le vent s’établisse. Ça devrait être compliqué avant l’occidentale de Sein parce qu’avec la gestion de la trajectoire et le courant là-bas, c’est important de rester attentif, pour ne pas faire d’erreur.

Nicolas Lunven – Generali – 24ème au classement de 5h

La nuit a été un peu compliquée, beaucoup d’algues, un vent très faible et très changeant… Je n’ai pas été très inspiré. Après la bouée « La Jument » des glénans, je me suis décalé un peu au vent de la route en espérant être un peu plus nord et attraper le synoptique en premier. Finalement, c’est plutôt passé par-dessous, donc je me suis un peu fait avoir. C’est dommage car j’étais plutôt bien placé. Mais les écarts restent stables, il peut encore se passer pas mal de choses et pour le moment, il n’y a pas de drame. Je pense que l’on doit battre des records de lenteur. Hier je me disais qu’au vue des fichiers, la situation réelle ne pourrait être que mieux ; mais en fait, non ! Ce n’est pas mieux c’est vraiment extrêmement faible. Je n’ai pas encore pris le temps de faire un point sur la situation et de regarder mes fichiers, mais c’est sûr que ça ne va pas être nerveux, le passage du Raz de Sein devrait être compliqué. Malheureusement je ne me suis pas reposé cette nuit et je crains que la journée ne soit similaire. J’ai fait du sur place, juste avant la bouée de Cap Caval (large de Loctudy), mais je n’ai pas reculé. Une petite brise m’a sauvée pour m’aider à passer la bouée. Actuellement, on est au près, en bâbord amures et on a 3 nœuds de vent à peu près.

Source

Rivacom

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