Un coup de vent, un coup de soleil, un coup de je t’aime sur la SNIM !

IRC, J1, SNIM 2017, Société Nautique de Marseille

© Pierick Jeannoutot

Du soleil, des beaux bateaux, un cadre époustouflant et surtout du vent, du vent et encore du vent… S’il est une régate bien connue pour ces ingrédients magiques et qui est attendue avec impatience des amateurs de course à la voile en équipage, c’est bien la SNIM ! La 52ème édition ne fera pas exception : c’est bien avec une météo rêvée et un plateau idéal que s’ouvre cette première journée de la Semaine Nautique Internationale de Méditerranée, organisée par la Société Nautique de Marseille.

Sept catégories de voiliers – de grosses unités comme les TP52 ou le Swan 601 (18 mètres de long), et des plus « furtives », à l’image du J70 Triskell, le plus petit bateau de la flotte -, pour 125 bateaux inscrits et pas moins de 1500 équipiers de multiples nationalités complètent le tableau d’une régate qui assurait, déjà ce matin, le spectacle le long du quai de Rive-neuve sur le Vieux-Port. L’excitation était palpable au briefing des équipages, à l’annonce de la fameuse Grande course : “Les conditions météo sont royales pour aujourd’hui… mais ça risque de se compliquer avec un mistral très fort annoncé sur les prochains jours“ annonce Philippe Faure, président du comité de course. “Alors nous en profitons pour lancer un long parcours qui emmènera les plus grands bateaux jusqu’à l’Ile des Embiez avant de revenir dans la nuit.“ Dans l’assistance, les sourires pointent, mais les mâchoires se crispent : tous savent que le mistral éprouvera les corps autant que les bateaux.
Cette course de nuit, c’est le frisson de la SNIM. En 2016, elle avait été, à l’image du slogan de la régate « Sport et Rock’n’roll », avec un vent soufflant à plus de 40 nœuds, des blessés, des hommes à la mer… Un goût d’aventure et de course au large que viennent chercher tous ces navigateurs, professionnels et amateurs. Des pros, il y en a par exemple sur Arobas², le TP52 qui avait perdu un homme à la mer de nuit en 2016, on peut apercevoir Yannick Bestaven, navigateur du Vendée Globe 2008, aux côtés de Xavier Rohart, médaillé Olympique à Athènes en 2004. Mais à y regarder de plus près, c’est bien une majorité d’amateurs qui compose la liste d’équipage des bateaux favoris. De très bons amateurs tout de même, qui s’entrainent tout l’hiver en vue de cet incontournable rendez-vous pascal : “Amateurs éclairés ou amateurs de l’ombre, l’objectif est le même : gagner !“ annonce sans ciller Aude Chatôt, tonique équipière de Jin Tonic Sequel, en lice pour le podium en IRC3. “L’année précédente, nous avions couru toute la Grande course (qui était partie sous pavillon noir), avant d’apprendre à notre retour à terre dans la nuit, que nous étions disqualifiés car partis trop tôt ! Autant dire que cette année, on a la rage.“ A 15 heures tapantes, sous une météo qui tient ses promesses, les catégories IRC 0 et 1 partent pour un parcours de 60 miles nautiques autour des îles de Marseille et des Embiez, tandis que les IRC 2 et 3 voguaient vers l’Ile verte. Tous seront de retour dans la nuit à La Nautique, où les bénévoles de l’organisation les attendrons avec une soupe chaude méritée.

En rade Sud, ce sont de plus petits bateaux qui « s’affrontent » en catégorie IRC 4 et Grand Surprise, mais ils sont tout aussi nombreux, et tout autant motivés que sur les « gros ». Certains préparent la Transquadra, à l’image de Frédéric Bonnet et Olivier Poullain sur le Sormiou29 Louise, d’autres sont habitués des titres de Champion en solo ou en duo, et visent le podium du Championnat d’Europe IRC (à Marseille en juillet) comme Guy Claeys sur son JPK 10.10 Expresso II… D’autres enfin, sont de purs amateurs, comme Lisa Dufour, élève de l’Ecole de voile de La Nautique (IRC4) : “Ma première régate, c’était avec le JOD35 de La Nautique en 2015 sur le Challenge de l’Estaque. L’adrénaline des départs, le stress des manœuvres, je suis devenue accro ! Je voulais absolument faire la SNIM parce que je voulais voir ce que ça fait, de tirer des bords à côtés d’équipages de l’Atlantique mais aussi russes ou italiens. Je me suis inscrite dès l’ouverture du stage à l’école de voile, et franchement aujourd’hui, j’en ai pris plein les yeux ! Vivement demain !“ annonce cette infirmière nîmoise sur le plateau de « On refait la SNIM », l’émission quotidienne de 19h, que l’on peut voir en direct sur la page Facebook de la régate @LaSNIM ou vivre en direct sur l’annexe. En ce début de soirée, alors qu’une partie du public se coltine le retour des Embiez, Corinne Aubert (Comité de course rond sud), Lisa Dufour et Loïc Fournier-Foch font le débrieff du jour en paroles et images et évoquent les relations sur un bateau, entre professionnels et amateurs. Pas toujours facile. “Si je prends trop de place d’un coup, explique Antony Munos (Prépa Laser JO 2020) sur Fantasme, les gars peuvent s’éteindre et du coup, être moins actifs sur le bateau, un peu inhibés. Je suis là pour transmettre mon expérience, qu’ils apprennent des choses avec moi, et surtout qu’ils prennent du plaisir…“ A l’issue de cette première journée, tout le monde a pris du plaisir…

Le chiffre du jour : 3

Le nombre de SNIM remportées consécutivement par Team Vision Future de Jean-Jacques Chaubard et Mickaël Mergui. Après 2014, 2015 et 2016, les Varois visent la passe de 4. La première victoire a été acquise sur le GP42 et les deux suivantes sur le TP52.

Retour à la grande époque des Seventies ?

C’est François Pailloux, le skipper de Magic Twelve (IRC1) qui le laisse entendre. “Quand on les conditions météo sont réunies, et c’est majoritairement le cas, on peut toujours s’attendre à une belle SNIM. Le positif, cette année notamment, c’est le retour d’une flotte de bateaux pointus et performants qui rappelle l’époque où les Italiens venaient nombreux en IOR avec des protos incroyables. Puis ils ne sont plus venus et la SNIM a perdu de sa splendeur. Mais aujourd’hui, on a l’extrait de ce qui se fait de mieux en terme de bateaux, et ce, dans toutes les catégories IRC. On sent monter la préparation du Championnat d’Europe IRC qui aura lieu en juillet à Marseille. On a un très haut plateau technique…“ Le garçon sait de quoi il parle, puisqu’il n’a quasiment pas manqué une SNIM depuis 1976.

Classements après la première journée

IRC4 – 3 courses disputées

1/ Expresso (Guy Claeys) 4 pts
2/ Melten (Laurent Sagols) 9 pts
3/ Atlog (Antony Steinberg) 10 pts

Grand Surprise – 3 courses disputées

1/ Vieux-Farceur (Loïc Fournier-Foch) 5 pts
2/ Airbus Hélicoptère 2 (Thomas Clerc) 11 pts
3/ Travocean (Rémi Leclerc) 12pts

Source

Raphaël Mira

Liens

Informations diverses

Sous le vent

Au vent