Bataille de cadors sur la 52e SNIM

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© Pierick Jeannoutot

Organisée par la Société Nautique de Marseille depuis plus d’un demi-siècle, cette 52e édition de la Semaine Nautique Internationale de Méditerranée promet une belle bagarre entre les cadors de la jauge IRC, dont nombre d’entre eux ont changé leur monture cet hiver. Avec 115 bateaux inscrits à ce jour, six nationalités représentées, et près de 1500 marins attendus à Marseille, l’édition 2017 aura fière allure. Entre les professionnels rompus et les amateurs avisés et passionnés, il va y avoir du sport durant le week-end pascal.

Après le “Mercato“, la course ! Le paysage de la catégorie IRC s’est sensiblement modifié depuis la dernière édition de la SNIM, en 2016. Si les visages restent peu ou prou les mêmes, le “Mercato“ des bateaux a tourné à plein régime durant l’intersaison. La tenue de l’IRC European Championship qui se déroule du 5 au 9 juillet prochain à Marseille, n’est sans doute pas étrangère, aux ambitions nouvelles, affichées par les uns et des autres.
Trois TP52 mèneront la flotte des gros monocoques de l’IRC0, avec le petit nouveau, Laurent Camprubi, qui a “lâché“ son XP44, pour un 52 pieds (Alizée). Le Marseillais tentera de taquiner le grand favori Team Vision Future de Jean-Jacques Chaubard et Mickaël Mergui et encore Arobas2 qui avait connu une SNIM 2016 mouvementée, avec un homme à la mer de longues minutes, durant la grande course. Le bateau tropézien, qui possède à son bord, des garçons comme Xavier Rohart et Yannick Bestaven, revient avec une grosse année d’expérience… et de l’ambition.
Genapi de Jean-Luc Boixel est désormais un Swan 50. Son ancien GP42, s’appelle, dorénavant, Sopra DPMF, et accueille les équipages de Jean-Pierre Joly (ex Grand Soleil 37 Désirade) et de Pierre-Alain Tocci (Tahina-Socafluid), qui se sépare de son First 35 Tahina. Ce dernier, sociétaire de la SNM, ne briguera pas une victoire sur la SNIM en IRC3, laissant toute latitude à ses rivaux directs, Tip (Gilles Pages) et Gin Tonic Sequel (Bernard Daurelle) de se disputer la gagne.
Enfin l’un des gros outsiders de la flotte IRC1 sera marseillais. Tonnerre de Glen, le Ker 46 acquis ces derniers mois par Dominique Tian se frottera aux tout meilleurs. Un nouveau challenge pour les hommes dirigés par Eric Daher, après de nombreux succès acquis en IRC2, à bord du A40RC.
Enfin, les bizuths à surveiller de près : Lorina 1895, un Swan 601 et Mathilde, un Swan 50 battant pavillon suisse.

Bonne limonade pour Lorina 1895 qui vient défier les TP52 !

On peut apercevoir le Swan 601 traversant la rade, quand il se rend, chaque année, aux Voiles de Saint-Tropez, ou encore récemment, quand il s’est rendu à Porto Cervo pour disputer la Rolex Swan Cup. Désormais, Lorina 1895 défend ses couleurs à domicile, à Marseille, où il est amarré à l’année. “Au retour de Porto Cervo, explique Benjamine Enon Project Manager et Boat Captain du bateau, le propriétaire a décidé d’enchaîner avec le circuit IRC. “ Une première après trois années de navigation dans les petits ports pretigieux de Méditerranée.
Avec un équipage mixte composé d’amateurs et de professionnels (Stéphane Christidis – 2 participations aux JO en 49er…), Lorina 1895 s’essaie, pour la première fois, à la SNIM, avec un objectif clair : “On a remis le bateau en chantier cet hiver pour l’optimiser, avec seulement une première navigation le 4 avril. On veut essayer de se positionner par rapport aux TP52. C’est notre première régate avec le bateau optimisé. On doit se caler par rapport au reste de la flotte, de manière à nous fixer un véritable objectif pour l’IRC European Championship.“
Et Benjamin de conclure : “On est content de naviguer sur le plan d’eau de Marseille. Il y a toutes les conditions possibles durant la SNIM, notamment avec la grande course. Ça va être intéressant. On a un bateau de près, donc notre classement va dépendre des conditions. On appréhende la grande descente au portant jusqu’à Cassis. Mais la remontée au près sera différente et nous sera favorable…“ Le Team Lorina 1895 fera-t-il aussi bien que l’autre Team Lorina, vainqueur du Tour de France à la Voile en 2016 ?
Maurice Tahar, gentleman sailor en IRC 4 : L’anecdote est rapportée par un observateur. “Sur la SNIM 2016, il y a une collision entre trois bateaux, dont le sien. Le jury délibère très tard, c’est fatigant, mais ça ne l’a pas empêché de se comporter comme un gentleman sailor, malgré la casse sur son bateau. Alors qu’il n’y était pour rien…“ Le marin est apprécié. Maurice Tahar fait partie de la catégorie des amateurs, éclairés, passionnés et ambitieux. Son bateau ? Un Elan 333 baptisé Loony cat (chat fou). “J’ai pu lire, ici et là, qu’il avait de bons résultats, qu’il marchait bien dans le vent fort, ça me plaisait bien, et ça m’a décidé à l’acheter en 2013.“ Le Héraultais en fait bon usage, puisqu’il l’emmène sur la SNIM, depuis quatre ans. “On fait 20 à 25 régates par an“, explique cet ancien semi-pro de planche à voile dans les années 80. “On va même jusqu’à Saint-Tropez pour faire la Giraglia…“
Voyages en voiture, week-end à réparer, convoyages, la vie de Maurice Tahar tourne autour de son bateau. “Dans ma vie professionnelle, je fais de la recherche et du développement. Concernant ma passion, c’est pareil. Mon bateau me nourrit, et puis la mer est un besoin pour moi.“ Son équipage ? Une bande de copains, avec quelques marins locaux désireux de s’investir dans le projet et trois femmes à bord. “Ça fait avancer la mixité“, ajoute-t-il. “A bord, le plus jeune a 26 ans… et moi, j’ai 58 ans.“
Alors, qu’attendre de cette édition 2017 ? “Ce que j’adore, c’est la densité de la catégorie avec un niveau moyen élevé. Malgré le fait qu’il y ait beaucoup de cranes chauves et de cheveux gris, c’est vraiment sportif. Les gens qui viennent sur la SNIM veulent de la compétition de haut niveau. Et bien, on l’a !“ Objectif ? “Après la casse de 2016 et les raclées que l’on prend habituellement, terminer dans le premier tiers…“
Régate en vue sur la SNIM : Depuis de nombreuses années, la Société Nautique de Marseille s’associe avec l’Office de la Mer, et propose l’animation Régate en vue, qui permet au public d’embarquer pour un euro symbolique sur des navettes et de suivre la course au plus près, avec les commentaires d’une professionnel de la voile (vent, voiles, tactique, règles de compétition, anecdotes…)
Le ponton de La Nautique accueillera l’embarcation de Régate en Vue, une journée en cours du week-end et proposera trois rotations, à 11h30, 13h, et 14h30.
Toutes les infos et les inscriptions sur le site de l’Office de la Mer, officedelamer.com

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Raphaël Mira

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