Les J80 à fond la forme !

© Mouchel Vincent - Ouest France

Avec près de 80 monotypes attendus à La Trinité, les J 80 vont une fois de plus battre le record d’engagés. Le National de la série organisé à Quiberon en octobre prochain par l’ENVSN et le YC Quiberon n’est pas la seule raison de la présence en nombre du monotype américain, bateau du juste milieu.

Ludovic Gilet, qui a présidé la classe de 2003 à 2013, avant de revenir aux « affaires » en novembre dernier avec le dynamisme qu’on lui connaît, a plusieurs explications quant au retour en force du J 80 notamment au Spi. « Déjà la série garde une vitalité étonnante, et plusieurs propriétaires ont décidé de revenir courir après un break de quelques saisons » explique le régatier basé à Pornic. « L’autre facteur positif, c’est que le marché d’occasion permet de trouver de bons bateaux prêts à naviguer pour moins de 20 000 €. Et comme le J 80 très bien construit et robuste reste compétitif longtemps, les acheteurs sont certains de faire de bonnes affaires. » On peut rajouter que le J 80 représente aussi une certaine stabilité. La jauge évolue peu, il n’y a pas de course à l’armement, mais plutôt la recherche de l’optimisation et de la fiabilisation. Par exemple, les fixations de hale-bas de bôme qui pouvaient laisser à désirer ont été modifiées… mais il ne faut pas s’attendre à voir fleurir des voiles en DFI (Incidences) ou 3DI (North) et du carbone à tous les étages. Et Ludovic Gilet souhaite adapter la pratique en régate aux envies et préoccupations des coureurs : «de neufs épreuves pour la Coupe de France, nous sommes passés à sept , et nous militons pour la réduction de la durée des épreuves, afin de ne pas bloquer les régatiers un week-end complet. » La classe s’appuie également sur d’anciens champions comme Marc Bouët, qui est venu apporter son expérience lors de régates entre clubs et par équipe, afin de préparer la saison. Au Spi, les meilleurs Français (Trentesaux-Brézellec, Pélissier, Nadal, Moriceau…) seront là, également dans l’optique du Mondial disputé en juillet à Hamble dans le Solent, et en France en 2018. Et la grande force de la série est cette mixité entre professionnels de la voilerie, anciens champions de voile légère, amateurs avertis et débutants autour des bouées. Le J 80 reste un dayboat idéal pour aller pique-niquer dans les îles et un redoutable voilier à faire marcher en course. Il se murmure que Charles Caudrelier, skipper de Dongfeng et vainqueur de la Volvo Ocean Race, a déclaré qu’il était plus difficile de gagner le Spi Ouest France en J 80 que la course autour du monde en équipage. Si c’est lui qui le dit !

En bref :

  • Kevin Sproul. Maître-voilier, le Britannique a quasiment tout gagné que ce soit en IRC ou monotype. Champion du monde de J 111, vice-champion du monde de J 80, il vient se mesurer aux « Frenchies » à La Trinité cette année à la barre d’un J 80… car quelques mois plus tard, il espère bien remporter le mondial de la série chez lui à Hamble dans le Solent, face à une armada d’Espagnols et de Français.
  • Charrette III. Le célèbre Sun Odyssey 40 barré par l’ancien champion du monde de 420 Frédéric Bourderau, et qui a gagné nombre de Spi en IRC, navigue cette année dans la catégorie Osiris (la jauge de la FFVoile), et sera sans aucun doute encore le bateau à battre !
  • Frères. Un Croyère peut en cacher un autre ! Antoine sera à la barre d’un A 35 et Jérôme d’un J 92. Ensemble les deux Trinitains, anciens équipiers de Tabarly sur Pen Duick VI avaient remporté la Transquadra en 2008 sur leur A 35.
  • Match. C’est une habitude au Spi, Jean-Pierre Kelbert, le patron du chantier JPK, « croise le fer » avec Didier Le Moal, qui lui dirige J Composites. Ces deux-là se disputent le plus souvent la première place. Cette année encore, en IRC2 le match entre le J 112E « J Lance 12 » et le JPK 10,80 « Léon » promet d’être serré.

Source

Didier Ravon

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