Préparation « à l’anglaise » pour Éric Bellion

  • 2016, imoca, solitaire, solo handed, vendee globe 2016-2017, comme un seul homme, bellion eric
    © Jean-Marie Liot
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C’est un Vendée Globe « So British » que prépare Éric Bellion. Le skipper a en effet choisi, pour attaquer la dernière ligne droite de sa préparation de s’appuyer sur deux marins britanniques : Sam Goodchild et Sam Davies. L’idée d’une « préparation à l’anglaise » l’amuse mais il rappelle qu’elle doit plus à une coïncidence qu’à un souhait d’internationalisation tant ces deux Sam, basés en Bretagne, francophones, sont imprégnés de la culture française de la course au large.

L’énergie de Goodchild

Skipper « débutant » comme il se définit, Éric avait besoin d’une formation accélérée pour son arrivée en IMOCA il y a deux ans et c’est Michel Desjoyeaux qui a présenté Goodchild à Bellion. Malgré son visage adolescent, Sam est un marin aguerri qui jongle entre ses projets personnels et des embarquements à bord de bateaux prestigieux. Il sera notamment à bord du maxi trimaran Spindrift pour la prochaine tentative de Trophée Jules Verne. « La mer est son élément naturel » souligne Éric qui vient de passer deux jours en mer coaché par un Goodchild qui – du haut de ses 25 ans – ne lui épargne rien. Manœuvres, changements de voile et prise de ris se sont enchaînés avec une place minimum laissée au sommeil. « Nous cherchons les limites » résume le Britannique. En apportant de la densité à ces sorties longues, il veut approcher les conditions extrêmes d’un tour du monde. « Naviguer en IMOCA est une chose mais il faut savoir faire les choses en étant fatigué, de nuit, etc… et toujours en sécurité » poursuit-il. « Il est là pour apporter le maximum au projet. Je fais des conneries pour qu’il me donne les solutions » reconnait Éric. Ensemble, les deux hommes ont terminé 7ème de la dernière Transat Jacques Vabre.

La sagesse de Davies

La deuxième Sam a marqué les esprits lors du Vendée Globe 2008-2009. Davies la pétillante avait conquis le public par sa bonne humeur et terminé 4ème, à seulement 1h20 de Marc Guillemot. Elle embarquera en fin de semaine à bord de COMMEUNSEULHOMME pour 48 heures de mer. « J’espère lui donner 2 ou 3 trucs pour qu’il soit prêt, confiant et serein » explique-t-elle, impatiente de prendre la mer. « J’aime sa façon de naviguer en solitaire, son intelligence. Elle sait faire les manœuvres en sécurité et comment être un bon fainéant » apprécie Éric. Il veut s’imprégner de cette technique, toute en finesse, mais c’est aussi un état d’esprit qui l’intéresse. « Elle a pris un plaisir de malade et c’est ce que je recherche » conclut Eric.

Interview d’Eric Bellion :

« Ça s’est fait en en parlant avec Michel Desjoyeaux. En ce qui concerne Sam Davies, ça m’intéresse beaucoup de voir comment elle a fait son Vendée Globe. Elle est moins physique que certains autres skippers mais elle a utilisé sa tête. Son premier Vendée Globe a été exemplaire. Elle a déjà passé un peu de temps sur le bateau et elle raconte plein d’histoires. Ce ne sont pas des professeurs naturels mais ce sont de grands marins qui ont beaucoup de choses à m’apprendre. Sam Goodchild est super bien câblé. C’est son élément naturel et il n’a pas d’égo. Il est là pour apporter le maximum au projet. Je fais des conneries pour qu’il me donne les solutions.
Avec Sam Davies, j’aime sa façon de naviguer en solitaire, son intelligence. Elle sait faire les manœuvres en sécurité et comment être « un bon fainéant ». Surtout, elle sait comment finir un Vendée Globe. C’est incroyable le Vendée Globe qu’elle a fait en 2008. Elle a pris un plaisir de malade et c’est ce que je recherche. »

Interview de Sam Goodchild :

« Je navigue sur plein de bateaux donc j’essaie d’apprendre à Éric ce que je sais. J’ai une approche très technique. Je cherche à lui montrer où il peut prendre des risques et où il ne peut pas en prendre. Sur ces sessions, nous cherchons à trouver les limites. Naviguer en IMOCA est une chose mais il faut prendre la fatigue en compte. Il faut savoir faire les choses une fois fatigué, de nuit, de jour, etc…
Il sait où il est, ce qu’il cherche. Ce n’est pas une grosse tête. Il y a deux ans, il n’avait jamais navigué en IMOCA ni en solitaire. Il a fait le maximum et n’a rien fait à moitié. Avec Sam, nous sommes deux anglais de culture française. C’est une coïncidence, c’est arrivé comme ça. Il boit plus de thé que moi ! »

Interview de Sam Davies :

« Nos Vendée Globe sont très différents car j’avais déjà fait beaucoup de solitaire avant de partir et j’étais intégrée au pôle Finistère Course au Large ce qui permet d’échanger avec des marins comme Michel Desjoyeaux, Vincent Riou ou Sébastien Josse. Éric a envie de faire un Vendée Globe comme le mien et de prendre beaucoup de plaisir. C’est important car un Vendée Globe, c’est long et si on ne se fait pas plaisir, c’est deux fois plus long. Il a une bonne démarche car il ne présume pas de ses forces. Il a suffisamment confiance en lui pour ne pas tenter des choses dont il n’est pas capable. Sa force est d’être bien entouré, avec Michel Desjoyeaux et Sam Goodchild. Sam est jeune, il a la pêche et apporte son énergie. »

Source

Matthieu Honoré

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