Taille patron

© François Van Malleghem / Douarnenez Horta Solo 2016

Il aura suffi d’un grain. Alors que le trio Gildas Morvan (Cercle Vert), Xavier Macaire (Chemins d’Océans) et Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) tentait de revenir sur Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), un énorme nuage est venu fondre sur le groupe des poursuivants. Derrière le grain où les rafales dépassaient les 30 nœuds, le vent s’est écroulé complètement. Charlie Dalin, resté sur la bordure du nuage, en profitait pour prendre le large et renforcer son emprise sur la course…

ls vont être vite rentrés à la maison, mais cette étape retour n’a rien d’une sinécure. Changements de voiles incessants sur la plage avant, déferlantes qui assaillent régulièrement le bateau, les skippers vivent dans une humidité permanente avec pour seuls choix de se faire balloter à l’intérieur dans une atmosphère poisseuse dans un air saturé d’humidité salée ou de se tester la lance à incendie qui balaie le pont en permanence. Dans ces conditions, bien malins ceux qui ont encore quelques affaires sèches, se faire un vrai repas devient un exploit, résister contre l’engourdissement est un combat. Par le pied de mat, à l’occasion du rangement d’une voile dans la cabine, ou d’un simple ciré troqué contre une polaire pas tout à fait trempée, l’eau s’insinue dans tous les recoins du bateau. Première victime de la situation, l’électronique de bord qui a beau être « marinisée » fait des siennes. Ils sont nombreux à déplorer des pannes de pilote automatique, des soucis d’informatique, des accès limités à l’information. Depuis le départ Gildas Morvan (Cercle Vert) , Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance), Arnaud Godard-Philippe (Faun Environnement – Martinique Destination Voile) ou bien encore Justine Mettraux (TeamWork) ont été aux prises plus ou moins ponctuellement avec des problèmes de connexions qui les ont handicapés dans la bonne marche du bateau.

Petite faute, grosse punition

A priori, le rythme ne devrait pas franchement faiblir d’ici l’arrivée à Douarnenez. Les premiers routages donnent une arrivée potentielle des premiers dès vendredi matin, ce qui signifierait un temps retour de moins de 6 jours pour couvrir la deuxième étape, sans oublier le détour par l’île de Sao Miguel. Reste qu’il faut que les hommes et les femmes engagés sur la course tiennent le choc. Petit à petit, les organismes fatiguent et dans ces conditions la moindre perte de lucidité peut avoir de lourdes conséquences. Ce qui pardonne par temps médium, entraîne facilement de la casse de matériel dans les conditions rencontrées. Et les écarts se creusent : derrière Charlie Dalin, Gildas Morvan tente de contenir un groupe de trois furieux composé de Xavier Macaire, Yoann Richomme et Nicolas Lunven (Generali). C’est Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire) qui ouvre la marche du peloton au sein duquel les différences se font chaque jour plus flagrantes. Sophie Faguet (Région Normandie) pointe maintenant à quarante milles de la tête de course quand Théo Moussion (#theoenfigaro) en concède 70. Avant le départ de Horta, ils étaient plusieurs à prédire que les écarts seraient autrement plus conséquents à l’arrivée que lors de la première étape, malgré l’absence de véritable coup tactique à jouer. Les faits sont en passe de leur donner raison.

Classement à 17h :

  1. Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) à 577 milles de l’arrivée
  2. Gildas Morvan (Cercle Vert) à 4 milles
  3. Xavier Macaire (Chemins d’Océans) à 7 milles
  4. Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) à 7 milles
  5. Nicolas Lunven (Generali) à 8 milles

Ils ont dit :

Justine Mettraux (TeamWork) :

« Au moment du passage du front, j’ai été confrontée à une panne informatique. Plus aucun instrument ne fonctionnait et j’ai dû passer la nuit sur le pilote de secours. Dans ces conditions, je n’ai pas voulu prendre de risques inutiles. Je préfère avoir perdu un peu de terrain mais disposer d’un bateau en parfait état, car la route est encore longue. Ce matin, j’ai réussi à détecter la panne et à tout remettre en route. Là, je navigue à vue avec Martin Le Pape, c’est une bonne référence pour ne pas s’endormir. Les prochains jours vont encore être éprouvants, il peut se passer plein de choses avant l’arrivée. »

Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) :

 » Le rythme est assez intense depuis le départ ! Depuis ce matin, les grains s’enchaînent et ce n’est pas facile de trouver le bon moment pour se reposer. Le vent change tout le temps et il faut trouver le bon angle ; sachant que j’ai encore eu des rafales à 37 nœuds ce matin. C’est un peu plus calme maintenant, mais j’ai encore 25 nœuds constants. J’ai une bonne vitesse et je suis content de ma position. J’ai réussi à creuser un peu sur mes poursuivants en jouant dans les grains et en passant bien deux grains successifs. Mais c’est au petit bonheur la chance et ça peut être l’inverse au prochain. J’ai réussi à dormir un peu cette nuit, mais il va falloir que j’enchaine quelques siestes car le vent va encore se renforcer dans la soirée. Pour la petite anecdote, j’ai vu un poisson volant hier, un gros ! Je suis étonné car je ne savais pas qu’ils remontaient si nord… « 

Source

Douarnenez Courses

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