J 80 : le bateau du juste milieu

© Mouchel Vincent - Ouest France

Des monotypes, il en y a toujours eu au Spi et ce depuis le début des années 80, avec des flottes souvent nombreuses, compactes et de haut niveau : J 24, Surprise, First Class 8, Sélection, JOD 35, Open 7.50 et 5.70, Grand Surprise… et depuis une bonne quinzaine d’années le J 80. Ces derniers construits par J Composite à Olonne-Sur-Mer et qui mesurent huit mètres exactement, sont de loin les plus nombreux en baie de Quiberon, approchant la centaine de concurrents certaines années. C’est clairement dans cette série, où l’on voit se côtoyer des jeunes coureurs de l’équipe de France, des « régatiers du dimanche », des skippers du Vendée Globe et des fidèles du monotype apparu en 1993… que le métissage est le plus évident.

Sylvain Pélissier ne compte même plus le nombre de fois où il a disputé le « Spi », que ce soit en J 24, First Class 8, ou J 80. Ce maître-voilier réputé et qui dirige la voilerie All Purpose au Crouesty, régate depuis plusieurs décennies… mais a aussi connu des éditions du Spi à passer d’interminables soirées et nuits devant la machine à coudre, pour réparer des génois et des spis maltraités ! Depuis dix ans, il n’est pas question pour lui et ses copains qui tous travaillent dans le nautisme, de ne pas retrouver à Pâques le rond B avec sa meute de J 80. Car le double vainqueur de l’épreuve qui compte aussi de nombreuses places dans le top 5, ne s’en cache pas : « c’est pour moi la classe qui me procure le plus de plaisir, et qui est la plus abordable techniquement et financièrement. Je ne viens pas d’abord pour gagner mais pour me régaler » avant d’ajouter : « il y a du brassage et du mouvement. On voit des jeunes qui arrivent, d’autres qui partent… et même si il y un peu moins de monde désormais, ça reste une belle classe. Pour moi, c’est la série idéale pour des amateurs qui ont envie de régater à bon niveau. Le bateau est assez simple à faire marcher et à manœuvrer, les vitesses entre bateaux sont proches… et un équipage qui prend un bon départ et navigue correctement, ne sera jamais loin à la bouée au vent. »

Quand on demande à Sylvain Pélissier quels sont ses deux conseils pour ceux qui vont découvrir le Spi cette année, il hésite quelques secondes, avant de lâcher : « comme il y a beaucoup de monde sur le plan d’eau, on dit souvent qu’il vaut mieux faire les extérieurs (les bords du cadre dans le jargon ; ndlr) plutôt que de rester au centre, car au fur et à mesure que le rond se remplit, il y a de moins en moins de vent. Et puis, sans vouloir jouer les donneurs de leçons, il me semble essentiel de connaître un minimum les règles de course. Le Spi Ouest France, c’est un peu la place de la Concorde par moment ! Il y a des embouteillages aux bouées, et donc des risques d’accrochages. Il convient donc à la fois d’être vigilant mais aussi de regarder où l’on va. »

Bruits de pontons :

  • Un Diam 24 aux couleurs d’Oman Sail, disputera sa 1ère grande course lors du Spi Ouest France-destination Morbihan, dans l’optique de la préparation au Tour de France à la Voile. Outre les Omanais, Ali Al Balushi et Abdulhaman Al Mashari autour du champion britannique de 49er Stevie Morisson, l’équipage pourra compter sur les expérimentés Thierry Douillard (vainqueur du TFV 2015 sur Spindrift) et Pierre Leboucher (vice-champion du monde de 470).
  • Bertrand de Broc et Marc Guillemot, récents sixièmes de la Transat Jacques Vabre ne se quittent plus. Les deux cousins disputeront le Spi Ouest France à bord de l’Open 7.50 Macsf. L’assureur des professionnels de santé, qui découvre l’épreuve trinitaine, engagera aussi un bateau mené par des cadres de l’entreprise.
  • Jean-Pierre Kelbert, ancien champion de planche à voile, et patron du chantier JPK, ne rate jamais une occasion de courir le Spi Ouest France, rendez-vous indispensable pour lancer un nouveau bateau IRC. Quadruple vainqueur de l’épreuve (deux fois en JPK 9,60 et deux fois en JPK 10.10), Jean-Pierre vient régater « sans pression » cette année à la barre d’un JPK 10,80 (vainqueur du Fastnet toutes classes en 2015 !) qu’il a vendu à un équipage anglais et le met au point avant de le livrer. N’empêche, il sera comme chaque année le bateau à battre en IRC 2.
  • Il est des traditions qui ne risquent pas de se perdre au Spi Ouest France-destination Morbihan depuis sa création en 1979. Chaque équipage se voit remettre un bel œuf en chocolat avant de partir sur l’eau le dimanche Pascal, et le skipper vainqueur dans chacune des séries, reçoit son poids en huîtres et Muscadet le lundi en début d’après-midi… après être passé évidemment sur la balance.

Source

Celia mas-delfault

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