L’express de Bonne Espérance

  • © Boris Herrmann
  • © Boris Herrmann
  • © Boris Herrmann
  • © Boris Herrmann
  • © Boris Herrmann

IDEC SPORT a abordé cette nuit la tonique dépression venue d’Argentine et qui balaie l’Atlantique Sud de ses vents soutenus en direction de l’Afrique du Sud. Le grand trimaran, piloté avec expertise par les hommes du Commando Joyon, rivalise en vitesse pure avec Dame Nature et ce flux perturbé qui ne cesse d’accélérer sur l’immensité Atlantique. Défiant pronostiques et routages, IDEC SPORT se maintient en avant du front, et accélère sur une mer encore épargnée par le fort vent d’ouest. Francis, Gwéno, Alex, Clément, Bernard et Boris s’accrochent avec un bel enthousiasme à l’express de Bonne Espérance. En empannant après le passage du front qui inéluctablement finira par les rattraper, ils plongeront toujours à grande vitesse vers le pays de l’ombre, entre quarantième rugissants et cinquantièmes hurlants.

En attendant le Sud

« On a eu le mors entre les dents toute la nuit pour rester devant le front » Francis Joyon ne masquait ce matin ni son étonnement, ni sa satisfaction face aux performances décidément hors normes du maxi trimaran IDEC SPORT. « Les routages annonçaient qu’on allait se faire rattraper par le front, mais on a réussi à avancer sur une mer encore carrossable, avec le vent! » Revanchard face à un Atlantique Sud dernièrement très cruel, tout l’équipage s’est depuis la nuit dernière, et à l’entame du 10ème jour de course, attaché à donner le meilleur de lui-même dans une lutte si inégale face à la puissance des éléments. « Bernard (Stamm) est à la barre » racontait Francis. « Il vient de choquer le charriot. C’est bien la première fois que je le vois faire çà. Il déteste ça! » et Clément Surtel, tout au bonheur d’expérimenter de l’intérieur les prodiges d’un voilier qu’il a longtemps couvé en tant que préparateur d’ajouter : « Bernard est le top barreur du bord! Il a un touché de barre exceptionnel. » Chaque marin d’IDEC SPORT attend ainsi avec impatience ce moment de grâce où il empoigne pour un quart d’environ 1 heure et demi la barre du Géant, en quête de vitesse et d’adrénaline. « 41,3 ! 43,1 noeuds au speedo! » annonce Francis. « On avance vite! c’est un peu chaud! » Chaud comme les températures, appelées pourtant dès demain à baisser avec la proximité du grand sud. « On est habillé anti-embruns, en ciré, avec un avant-goût du Sud… le froid va vite arriver. Ca fait drôle de passer du froid breton, aux chaleurs tropicales, puis au froid du Sud ! » Avec 5 700 milles nautiques parcourus sur le fond, à près de 25,6 noeuds de moyenne, IDEC SPORT est en effet aux portes des grands déserts maritimes australs. Son delta avec le chrono référence établi il y a très exactement 4 ans par Loïck Peyron et les 13 hommes d’équipage du maxi trimaran Banque Populaire V est certes toujours déficitaire de plus de 300 milles, soit 13 heures environ. Un constat source d’aucune inquiétude à bord d’IDEC SPORT : « Loïck a fait un temps extraordinaire à Bonne Espérance (Ouessant-cap de Bonne-Espérance en 11 jours 21 heures et 48 minutes. Ndlr) et on envisageait pas de faire un meilleur temps. On a toujours dit qu’un jour de retard à Bonne Espérance n’était pas très grave. »

A 110% du potentiel du bateau !

IDEC SPORT, à plus de 33 noeuds de moyenne depuis ce matin, fait la démonstration de sa capacité à réduire rapidement les écarts, grâce au talent de ses barreurs, et à une configuration de gréement et de voiles parfaitement adaptée aux conditions extrême du grand sud, ainsi que l’explique Clément Surtel : « On est à 110% du potentiel du bateau. IDEC SPORT est dans sa parfaite configuration avec le petit mât. On a ainsi moins de fardage dans les hauts. » On l’a compris, l’heure est à la vitesse à bord d’IDEC SPORT, et à l’application pour demeurer le plus longtemps possible dans cette excellente veine de vent portant en circulation vers l’Afrique du Sud. « On va demeurer ainsi le plus longtemps possible sur l’avant du front » explique Francis. « Dès que l’on se fera rattraper, on empannera pour plonger au delà des quarantièmes, vers 45 degré de latitude sud. » Tout l’équipage profite ainsi à fond des belles conditions de vitesse pure offerte au géant, ainsi que le résume Clément Surtel : « Le bateau est super agréable, très stable. C’est aujourd’hui plus difficile de se reposer à cause de la vitesse. On a de belles sensations à la barre. On va aller vite avec le front le plus longtemps possible. On s’apprête à rentrer dans le Sud, avec la longue houle et les albatros. On en profite, et on se gave ! »

Clément Surtel : On pense à Franck!

Préparateur de Groupama 3, aujourd’hui Idec Sport, Clément Surtel était l’équipier de Franck Cammas lors de l’épopée du Trophée Jules Verne victorieux en 2009-2010. Il a naturellement une pensée amicale et affectueuse pour Frankie, gravement accidenté hier.

Source

Mer & Média

Liens

Informations diverses

Sous le vent

Au vent

Les vidéos associées : Records

Les vidéos associées : Trophée Jules Verne