IDEC la tête en bas

© IDEC Sport

Les six marins d’IDEC SPORT naviguent dans l’hémisphère sud depuis 4h ce matin. Ils ont franchi l’équateur en 5 jours et 1 heure, avec près de 14 heures d’avance sur le chrono à battre. Au large du Brésil, ils engrangent de nouveau des milles, accélèrent… et préparent la prochaine transition. Objectif Bonne Espérance.

C’était annoncé, ils l’ont fait : ils ont franchi l’équateur 5 jours seulement après leur départ de Ouessant ! Les six marins d’IDEC SPORT emmenés par Francis Joyon ont fêté ce passage dans l’hémisphère sud avec près de 14 heures d’avance sur le chrono à battre. Sans chichi, à la bonne franquette du bord, « on a pris un pot ensemble, on a trinqué ! » raconte Francis Joyon, pas mécontent de cette traversée expresse du premier tronçon du Trophée Jules Verne, à savoir la descente de l’Atlantique Nord. « C’est extra, on fait un beau parcours jusqu’ici. L’équipage et le bateau se sont vaillamment comportés. Faute de temps nous n’avions pas eu beaucoup d’entraînement dans des conditions musclées et nous avons découvert plein de choses, je suis vraiment content ! »

Tous les marins du bord avaient déjà franchi la ligne de démarcation des hémisphères au moins une fois dans leur vie. Mais pas à la même vitesse ! Gwénolé Gahinet :

« ça fait plaisir, c’est clair ! C’est la deuxième fois que je passe l’équateur. La première, c’était en 2011, en bateau de série sur la Mini Transat. C’était un super moment aussi car j’étais sorti en tête du Pot au noir et j’étais assez euphorique. Là, j’ai l’impression de faire la même mais en accéléré… cinq fois plus vite ! »

Conditions plus stables

Voilà. Une bonne chose de faite. Presque 14 heures d’avance et un delta de milles qui augmente de nouveau (266 milles à 15 h), tout va bien. Surtout que les conditions sont beaucoup plus stables (13 à 20 nœuds d’alizés ce midi) et agréables que dans le Pot au noir. Gwénolé Gahinet, encore :

« on a des conditions plutôt agréables, un grand soleil, une mer assez plate et un vent de sud-est pas très fort, mais c’est sympa ! ».

Pour tout dire, l’équipage ne serait pas contre un tout petit peu plus de vent…

« ou bien alors, on pourrait demander à notre directeur technique de nous faire livrer le grand mât (IDEC SPORT en a deux et est volontairement parti avec le « petit », plus léger, ndr) » rigole Francis Joyon.

 

« Mais j’ai regardé et le règlement technique ne nous autorise pas à changer de mât en cours de route (rires). Ceci dit on était contents de notre petit mât sur toute la partie nord, c’était le gréement qu’il fallait et on s’en est bien sortis. Maintenant, on sait qu’il sera de nouveau vraiment efficace dans le grand Sud et d’ici là on s’adapte. »

La plaisanterie facile, la bonne voix de ceux qui sont sortis des griffes du Pot au noir… les voyant sont au vert. Le jeu maintenant consiste à trouver le meilleur chemin pour rejoindre le cap de Bonne Espérance, au sud de l’Afrique du Sud. Schématiquement, pour ça il faut tenter de prendre dans le bon timing les trains de dépression qui viennent de l’Amérique du Sud. Aujourd’hui, il n’y a pas trop de questions à se poser : il faut aller vite vers le sud.

« En revanche nous sommes prévenus par Marcel (Van Triest, le routeur) qu’il y a une zone d’incertitude entre 10 et 20 degrés sud. Sur les fichiers ça passe plutôt bien, mais la réalité sur l’eau risque d’être plus complexe. On aura peut-être de la molle avec pas mal de manœuvres dans le petit temps à faire pour progresser vers le Sud.»

Un peu de répit avant la transition

Côté vie à bord, pas de souci non plus, l’équipage va bien.

« Il y a eu bien sur un peu de fatigue générale due au passage du Pot au noir, où le rythme des quarts a explosé : je suis passé en mode nuit blanche, les gars ont rogné sur leur temps de repos aussi. Mais cette nuit on a pu tous récupérer. On a rechargé les batteries et on est tous en forme, le moral est bon ! On a fait une petite vidéo sympa au passage de l’équateur quand on a trinqué à la santé de Neptune. Je n’ai pas vu le film terminé, mais j’ai trinqué ! »

Ainsi va la vie d’aventure des marins à bord d’IDEC SPORT, au grand large du Brésil. Un nouvel obstacle se dresse sur la route avec cette zone de transition à franchir. Le prochain juge de paix sera le passage à l’aplomb du cap de Bonne Espérance, qui marquera l’entrée dans l’Océan Indien, les latitudes australes et l’immensité du Grand Sud qui tricote la légende des tours du monde à la voile.

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