Vers un départ possible ce week-end

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© Jean-Marie Liot

Le pilote du maxi-trimaran IDEC SPORT envisage de passer dès demain vendredi en « code vert ». C’est à dire de s’élancer autour du monde, à la conquête du Trophée Jules Verne, dans les 48 heures. Le bateau et l’équipage sont déjà sur place et prêt à larguer les amarres depuis Brest.

Francis Joyon :

« On va probablement prendre la première fenêtre météo qui se présentera. Parce qu’on n’est jamais sur qu’une autre bonne se présente ensuite. Il ne faut pas mépriser ce que la nature et les vents nous offrent. Quand faut y aller, faut y aller ! » Ces quelques mots de Francis Joyon pourraient bien prendre tout leur sens sous 48 à 72 heures, avec l’éventualité d’un départ ce week-end, peut-être même dès ce samedi 21 novembre.

Présentation des 5 équipiers du maxi-trimaran IDEC SPORT

Bernard Stamm : Un spécialiste des tours du monde

Nationalité : Suisse
Age : 51 ans (né à Genève le 29 novembre 1963)
Bernard Stamm sait dans quoi il s’engage. Equipier de Bruno Peyron sur le maxi catamaran Orange 2, il a amélioré en 2005 le record du Trophée Jules Verne en bouclant le parcours en 50 jours et 16 heures, une performance qui demeure aujourd’hui encore la troisième meilleure jamais enregistrée. A bord d’IDEC SPORT, le skipper suisse tentera donc le doublé, lui qui a par ailleurs remporté trois autres tours du monde, deux en solitaire (Around Alone en 2003, Velux 5 Oceans en 2007) et un en double (la Barcelona World Race 2014-2015 avec Jean Le Cam). Avec également trois participations au Vendée Globe à son actif, Bernard s’est forgé une expérience hors-norme autour du monde. S’il a déjà sillonné tous les océans, son destin de marin trouve pourtant ses origines sur un plan d’eau fermé, le Lac Léman. Assoiffé de liberté et de découverte, Stamm souhaite rapidement élargir ses horizons. L’année 1995 marque son entrée en compétition sur les eaux salées. A la barre d’un prototype construit de ses propres mains, il décroche la troisième place dans la Mini Transat. Homme de challenges, Bernard voit plus grand et, début 1997 à Lesconil, il s’attaque seul à un chantier d’envergure : la construction d’un 60 pieds IMOCA dans la perspective du Vendée Globe 2000-2001. Il décroche une première victoire en prenant le départ aux Sables d’Olonne mais est malheureusement contraint à l’abandon quelques jours plus tard. Bernard ne se démobilise pas et on connaît la suite, ses trois victoires autour du monde – entre autres… Aussi pugnace et charismatique que talentueux, Bernard Stamm mettra toute son expertise au servi! ce du nouveau défi de Francis Joyon. Une plus-value indéniable.

Gwénolé Gahinet : La valeur n’attend pas…

Nationalité : Française
Age : 31 ans (né à Vannes le 1er janvier 1984)
Le benjamin de l’équipage apportera une touche de fraîcheur pour son premier tour du monde. Fils de Gilles – double vainqueur de la Solitaire du Figaro et d’une épique Transat en double remportée aux dépens de Tabarly en 1979 –, Gwénolé Gahinet a de qui tenir. Il tire ses premiers bords en Optimist à la Trinité-sur-Mer, actuel port d’attache d’IDEC SPORT. En parallèle de ses études d’ingénieur naval, il fait ensuite ses armes en Class8 puis participe à trois reprises au Tour de France à la Voile. Embauché par le fameux cabinet d’architectes VPLP, Gwénolé touche un peu à tout et planche pendant trois ans sur certaines des plus belles machines de course au large. Le jeune homme a l’occasion de faire de belles navigations dans le cadre de son travail, mais pas assez à son goût. Il se lance! donc en 2011 sur la Mini Transat en bateau de série. Au terme d’une course particulièrement disputée, il s’impose à Salvador de Bahia devant 47 autres bateaux. En 2013, il prend à nouveau le départ de l’épreuve, en proto cette fois, avec en vue un doublé inédit série et prototype. Mais il doit abandonner suite à une avarie de quille. Après trois années sur le circuit Mini, Gwénolé monte d’un cran et s’engage en Figaro. Là encore, les résultats ne tardent pas à venir. Premier bizuth de la prestigieuse Solitaire du Figaro en 2014, il décroche une jolie 5e place au général l’année suivante. En double avec Paul Meilhat, Gwénolé Gahinet marque les esprits en remportant la Transat AG2R 2014, prouvant ainsi son aisance au large. Un bon atout quand on s’attaque au Trophée! Jules Verne.

Alex Pella : Le couteau suisse espagnol

Nationalité : Espagnole
Age : 42 ans (né à Barcelone le 2 novembre 1972)
Alex Pella présente un CV nautique éclectique. D’abord préparateur de bateaux comme Team Adventure pour The Race 2000, le skipper catalan se lance tardivement en tant que coureur et ses débuts sont tonitruants. En 2003, il monte sur le podium de la Mini Transat, à la surprise générale. Il confirme deux ans plus tard en terminant 2e de cette même course, non sans remporter la traversée de l’Atlantique entre Lanzarote et Salvador de Bahia. Navigateur complet et préparateur aguerri, Alex Pella touche à divers supports, sur une ou plusieurs coques, et souvent avec succès. Sur le très relevé circuit des 60 pieds IMOCA, il établit en 2010 un nouveau record entre New York et Barcelone avant de s’engager dans la Barcelona World Race 2010-2011, le tour du monde en double, qu’il boucle en 4e position. Ses performances et ses compétences lui valent de décrocher le rôle de consultant pour le tournage du film En Solitaire, consacré au Vendée Globe. Une expérience inédite qui ne le détourne pas de ses objectifs sportifs. Pour preuve, cette belle 2e place en Class40 dans la Transat Jacques Vabre 2013. Toujours en Class40, il décroche en 2014 la victoire pour sa première participation à la Route du Rhum, non sans améliorer au passage le record de cette épreuve mythique. Appelé par Francis Joyon pour renforcer l’équipe d’IDEC SPORT, il va maintenant s’attaquer à un record non moins mythique, le Trophée Jules Verne. De quoi étoffer encore un peu plus son CV…

Boris Herrmann : Le pionnier allemand

Nationalité : Allemande
Age : 34 ans (né à Oldenburg le 28 mai 1981)
Deux tours du monde, trois passages du cap Horn : Boris Herrmann connaît le large, le vrai. Récemment, le skipper allemand a également navigué à bord de l’ancien IDEC de Francis Joyon, et pas sur n’importe quel parcours. Membre de l’équipage du marin chinois Guo Chuan, Boris a contribué à établir le premier record de l’océan Arctique par le passage du Nord-Est, entre Mourmansk et le détroit de Béring. Jamais un trimaran de course ne s’était aventuré dans cette zone hostile auparavant… Ce n’est pas la première fois que Boris Herrmann fait figure de pionnier. Après des débuts en dériveur, il réalise rapidement que son cœur bat pour le large et fait ainsi son entrée dans la course océanique à l’occasion de la Mini Transat 2001, dont il est, à 20 ans, le plus jeune participant. L’expérience se solde par une très honorable 11e place. En 2009, Boris Herrmann devient le premier Allemand à remporter une épreuve transocéanique, la Global Ocean Race, le tour du monde en double en Class40 avec escales. Avant cette course, aucun Class40 n’avait sillonné les mers du Sud et franchi le cap Horn. Boris retourne dans le Grand Sud en 60 pieds IMOCA lors de la Barcelona World Race 2010-2011, tour du monde en double qu’il boucle en 5e position. Skipper complet, il a ces dernières années beaucoup navigué en TP52 et surtout à bord de Maserati, le VOR70 de Giovanni Soldini. Pour Boris Herrmann, le Trophée Jules Verne constitue un défi inédit. Pas de quoi effrayer un pionnier, bien au contraire.

Clément Surtel : Un fin connaisseur des grands trimarans

Nationalité : Française
Age : 36 ans (né à Nantes le 14 novembre 1978)
Il y a quelques années, Clément Surtel, alors préparateur de Groupama 3, faisait visiter ce maxi trimaran à un certain Francis Joyon. Clément n’imaginait sans doute pas qu’il embarquerait quelques années plus tard avec Francis sur ce même bateau pour partir à la conquête du Trophée Jules Verne… Une consécration pour Clément qui s’est lancé très tôt dans la voile hauturière, d’abord en faisant du charter, sur toutes sortes de supports. Membre de la famille Escoffier par l’intermédiaire de sa mère, il fait son entrée dans le monde de la course au large en devenant préparateur du multicoque de son oncle Franck-Yves Escoffier pour la Route du Rhum 1998. Quatre ans plus tard, le voilà à nouveau impliqué dans le Rhum, mais en tant que skipper cette fois, à bord d’un monocoque ! de 50 pieds. Dans cette très exigeante édition 2002, il parvient à rallier Pointe-à-Pitre et termine 5e dans sa catégorie. Clément skippe ensuite le célèbre Pen Duick VI d’Eric Tabarly avant de s’engager à fond dans les grands multicoques. Il devient préparateur du maxi catamaran Orange 2 de Bruno Peyron, qui remporte Trophée Jules Verne en 2005. Resté à terre pour le record autour du monde, Clément est en revanche à bord l’année suivante quand Orange 2 décroche deux autres records : l’Atlantique Nord et les 24 heures. Grisé par la vitesse et la puissance de ces formidables machines, passionné par les possibilités de développements qu’elles permettent, Clément Surtel travaille ensuite aux côtés de Franck Cammas sur Groupama 3. Toujours en tant que préparateur, il est de l’av! enture du Trophée Jules Verne victorieux de Cammas, en 2009-2010. Avec Francis Joyon, Clément Surtel vivra donc son troisième Jules Verne. Mais cette fois, il ne restera pas à quai et découvrira les mers du Sud à bord d’un bateau qu’il connaît sur le bout des doigts.

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