L’Art de vivre la mer à Monaco

© Stefano Gattini/YCM

Du 9 au 13 septembre prochains, Monaco sera une fois encore le rendez-vous privilégié d’un florilège de ce que le yachting classique a produit de plus beau, du plus petit canot à vapeur, autrefois annexe d’un yacht princier, aux somptueux voiliers de régate et aux confortables motor-yachts, décorés de bois précieux et d’objets de collection, véritables résidences de luxe navigantes.

Créée en 1994, dans l’ancien club house du quai Antoine 1er, la Monaco Classic Week revêtira cette année un éclat tout particulier. Ils seront en effet plus d’une centaine de yachts à venir s’amarrer au cœur de la YCM Marina et sur les quais du nouveau siège du Y.C.M., dessiné par Lord Norman Foster dans un style intemporel où le classicisme qui sied à un grand Yacht Club se mêle harmonieusement à des lignes épurées caractéristiques de l’architecte britannique.

L’originalité de la manifestation, qui est de réunir sur le même plan d’eau tous les types de bateaux de plaisance traditionnels, est légitimée par l’histoire du nautisme en Principauté.

« Pour pouvoir naviguer vers l’avenir, il convient de s’appuyer sur le passé. C’est pour nous une très grande joie de fêter, cette année, les 130 ans de Partridge ou saluer l’arrivée de nouveaux venus, comme Patna (1920), un autre plan Nicholson. Cela démontre que ces yachts continuent de traverser le temps et de régater, grâce à la détermination et à la passion de leurs armateurs », observe Bernard d’Alessandri, Secrétaire Général du Yacht Club de Monaco.

Sur l’eau : place à la compétition !

En cette année où l’on fête la venue il y a 20 ans du cotre aurique Tuiga, comme vaisseau-amiral du Yacht Club, les quatre Quinze Mètre JI, Mariska (1908), Hispania (1909) et The Lady Anne (1912) et Tuiga (1909), skippé par Pierre Casiraghi et Bernard d’Alessandri, donneront le coup d’envoi des régates, le mercredi 9 septembre. Ils seront salués par quelques-uns des plus beaux bateaux du monde, dont les deux trois-mâts Creole (1927) et Croce del Sud (1933) la goélette Elena (réplique de celle de 1911) ou encore Lulworth (1920), le plus grand côtre aurique navigant encore aujourd’hui.

Puis, du jeudi 10 et jusqu’au samedi 12 septembre, c’est l’ensemble de la flotte qui se donnera rendez-vous dans la baie Hercule. Une cinquantaine de voiliers de tradition régatera aux côtés de la trentaine de dinghies 12’, tandis que les motor-yachts d’époque se lanceront dans le concours de régularité et que les canots automobiles ‘vintage’, dont une quinzaine de Riva, participeront aux épreuves de manœuvrabilité.

« C’est important pour nous de participer fidèlement à ce rassemblement unique au monde, dédié à « l’art de vivre », à l’excellence et à l’élégance, conformément à l’esprit Riva. », commente Lia Riva, la fille de Carlo Riva. Les amateurs de Riva et de ses coques en acajou verni pourront admirer, sur le quai, les deux chefs d’œuvre créées par ‘l’Ingeniere di Sarnico’ : l’aquarama personnel de Carlo Riva, Lipicar IV (contraction des prénoms de ses trois filles, Lia, Pia et Carla) et Via, le tritone, ayant appartenu au prince Rainier III.

La Société Nautique de Monaco, qui partage désormais une partie du nouveau bâtiment avec le Yacht Club, s’associe à l’évènement en organisant une régate de yoles classiques.

A noter également la présence en force de la marine italienne, avec l’escale du navire-école Palinuro (77 m), en chef d’escadre d’une flotte de quatre bâtiments (Capricia, Stella Polare, Corsaro II). Le public pourra visiter Palinuro tout au long de la semaine.

Cette biennale, qui confronte amicalement les propriétaires et leurs équipages sur l’eau, les rapproche lors de soirées organisées dans la tradition du savoir-vivre monégasque, dont le point d’orgue verra la remise du Prix de la Personnalité de la Mer. Décerné en 2011 au réalisateur Jacques Perrin (Océans), ce titre avait été remis en 2013 à Sir Robin Knox-Johnston.

A terre : Pour flâner librement sur les quais dans une ambiance Belle Epoque…

Tout au long de la semaine, de nombreuses compétitions vont se succéder :

  •  les inspections du jury technique (dès le mercredi 9 septembre), qui décernera le Prix « La Belle Classe Restauration », au bateau le plus proche de son état de neuvage.
  • un challenge gastronomique des chefs (jeudi 10 septembre), qui mettra le bio à l’honneur. Les membres de l’équipage, professionnels ou non, devront démontrer leur créativité, sur des accords mets et cognac. Les plats doivent être réalisés à bord, avant d’être présentés sur le quai au jury, composé notamment des chefs Christian Garcia (Palais princier), Franck Cerutti (Hôtel de Paris), Christian Plumail (Yacht Club de Monaco), et Paolo Sari (Monte-Carlo Beach), seul chef étoilé au monde à servir une cuisine certifiée 100% bio.
  • et un concours d’élégance (samedi 12 septembre), durant lequel les voiliers défileront les uns après les autres devant un jury, présidé par la Princesse de Orléans-Borbon, entourée d’artistes et de personnalités et qui appréciera la beauté des lignes du navire, la tenue de l’équipage et le respect de l’étiquette navale.

Le public pourra suivre toutes ces épreuves depuis les quais et découvrir le village de la Monaco Classic Week, avec sa quinzaine d’artistes exposants, peintres de marine, photographes, sculpteur…, et dont l’accès (Quai Louis II et Quai de l’Hirondelle) sera libre.

L’Hôtel des Ventes de Monte-Carlo organisera le samedi 12 septembre une vente aux enchères de bateaux anciens, de tableaux et d’objets de marine, avec exposition préliminaire durant la semaine, sur le quai Louis II, et dont l’attraction sera très certainement la présentation du M/Y Over The Rainbow (1930, 33,80m), ayant appartenu à l’artiste Jean-Michel Folon. De quoi combler les collectionneurs !

Une semaine hors du temps, pour revivre cette passion qui animait déjà les yachtmen, il y a plus d’un siècle, et qui continue de motiver ceux qui retrouvent, restaurent, entretiennent et font naviguer ces témoins inestimables du patrimoine maritime.

Source

Isabelle Andrieux

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