Morvan, costaud sur la Costa Brava

  • © Jean-Marie Liot/ASO
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Après 3h35 de course, Spindrift remporte le raid côtier de Roses (Espagne), vendredi, devant CombiWest, Groupama, Vannes Agglo – Golfe du Morbihan et Grandeur Nature Vérandas. La Méditerranée semble ne pas vouloir redistribuer les cartes tout de suite : les trois premiers sont des habitués du podium du classement général de ce 38e Tour de France à la Voile.

Au menu, 36 milles dans la baie de Roses, dans une brise côtière bien établie mais non dépourvue de pièges. Parti plein pot dès la ligne de départ, Spindrift trace la route avec plusieurs longueurs d’avance sur le peloton. Une avance qui oscillera sous la pression de CombiWest, Grandeur Nature Vérandas et Vannes Agglo – Golfe du Morbihan notamment, tandis que Groupama, parti prudemment, voire trop prudemment, grignote son retard, plus sûrement que lentement.

Pour effacer le souvenir des Sables d’Olonne, douloureux pour François Morvan, rien de mieux qu’une victoire. Le barreur de Spindrift, qui prit sans partage la responsabilité de cet Acte manqué, a retrouvé le sourire, ce vendredi à Roses, en menant le bateau noir et or à la victoire sur le raid côtier. Dès la ligne de départ, la journée sent le bon boulot. Plus vite, plus précis, Spindrift s’envole et prend plusieurs longueurs d’avance, un pécule sur lequel François Morvan, Thierry Douillard et Mathieu Vandamme préserveront une bonne partie des 3h35 de course.

S’ensuit pourtant un mano a mano, raconté par les barreurs. François Morvan : « On a été en tête depuis le départ, mais on se fait doubler à quatre ou cinq milles de l’arrivée par CombiWest, qui croise devant nous. » Frédéric Guilmin (CombiWest) : « Au portant, on allait super vite. Damien (Iehl) était bien calé sur le rythme des vagues et des risées. Au fond de la baie, dans le sud, il y avait surtout des différences de pression, avec des décors de film dessinés par les falaises, mais avec des zones sans vent alors que l’eau était blanche… C’était hyper beau, mais il ne fallait pas y aller. Et c’est là pourtant que ça s’est joué. On s’est fié à ce qu’on sentait et on a choisi un contrebord au large. C’était un risque, parce que tout le monde était à la côte, mais ça a payé et on est parti comme des balles au portant, on bat Spindrift mais on enchaîne avec une entame du bord de près catastrophique. Je ne sais pas si c’était de l’euphorie ou de la fatigue, mais en deux minutes, on avait perdu notre avantage. »« On manquait un peu de vitesse au portant, prolonge François Morvan, mais on les reprend sur le bord de près, allure à laquelle on va vraiment vite. » « Au final, achève Fred Guilmin, ça se joue à une risée près sur laquelle on aurait pu… Bref, avec des si… »

Spindrift vainqueur de l’étape avec deux longueurs d’avance sur CombiWest marqué à la culotte par Groupama, lui-même talonné par Vannes Agglo – Golfe du Morbihan (4e), qui avait dans son dos Grandeur Nature Vérandas… Les acteurs du Top 5 du classement général se collent aux basques, en ordre plus ou moins dispersé. Le leader du Tour, Groupama concède un point au classement général à CombiWest et deux à Spindrift. Pas de quoi renverser l’ordre établi, mais ça nourrit le suspense, et personne ne s’en plaindra.

Riou et Besson en guest stars

A noter enfin l’excellente journée de PRB qui, malgré une pénalité à une bouée et un changement de barreur, a su s’emparer de la sixième place. Il faut dire que ce nouveau barreur n’est autre que Billy Besson, orfèvre du multicoque et tout frais triple champion du monde de Nacra 17 avec… Marie Riou, tacticienne de Sodebo, 9e du jour… le meilleur résultat en raid côtier du bateau vendéen depuis le début de ce Tour. De belles promesses en vue des régates en stade nautique, demain à Roses.

ILS ONT DIT

François Morvan (barreur de Spindrift), vainqueur du jour :

« Ça fait plaisir de gagner après l’Acte des Sables d’Olonne où nous commettons deux grosses erreurs : la première sur le raid côtier, à la première bouée au vent, et la seconde sur la dernière manche de stade nautique, qui nous coûte très cher au classement. Même si on ne fait pas une énorme opération au niveau comptable (deux points gagnés sur Groupama), c’est toujours bien d’être devant. On a été l’aiguillon de cette étape : on a été en tête tout le temps, mais on se fait doubler à quatre ou cinq milles de l’arrivée par CombiWest, qui croise devant nous et on les a repris sur le bord de près, allure à laquelle on va vraiment vite. On n’était pas vraiment revanchard, mais on était frustré par les Sables. On sait qu’on est capable de bien naviguer tout le long de la Méditerranée. »

Frédéric Guilmin (skipper de CombiWest), 2e du jour :

« Au portant, on allait super vite, Damien Iehl était bien calé sur le rythme des vagues et des risées. Notre retour sur la tête ? On est allé au large, pour un contre-bord qui nous fait prendre énormément de risques, parce que les autres restaient à la côte, mais ça a payé et on est parti comme des balles au portant. Du coup, on bat Spindrift au portant mais après, à la bouée sous le vent, on a réalisé qu’il fallait repartir au près et le début a été catastrophique. En deux minutes on perd l’avantage. Je ne sais pas si c’était de l’euphorie ou de la fatigue, mais on n’a pas anticipé le près assez rapidement. Puis on s’est remis dans le match et, au final, ça se joue à une risée près sur laquelle on aurait pu… Bref, avec des si… Ça s’est finalement joué à une longueur de bateau… En fait, tout va se jouer au point près.»

Billy Besson (barreur de PRB de Roses à Marseille), 6e du raid côtier :

« Sixième, ce n’est pas une mauvaise place. Il m’a fallu un peu de temps pour prendre en mains le bateau : je n’arrivais pas à trouver les angles optimaux pour être rapide. Comme je viens d’un catamaran plus léger (le Nacra 17), j’ai eu du mal à faire se lancer le bateau. Pour aller vite, il faut agir en deux temps, sur les manœuvres : d’abord relancer le bateau puis prendre le cap. Je cherchais l’angle tout de suite, et ça ne marchait pas. Au fil de la journée, j’ai trouvé des ficelles, mais j’avais aussi la super équipe de Vincent, qui a fait de bons coups tactiques qui nous ont permis de revenir sur le paquet. Le niveau du Tour est assez élevé, tout le monde cherche sa place, chacun se défend avec ses armes et c’est incroyable de voir ça. Même si le bateau est assez lourd, il place des accélérations assez sympas et les sensations sont bonnes. »

Vincent Riou (skipper PRB), 6e du jour :

« Billy est un spécialiste du multi, contrairement à nous. Il n’a pas mis longtemps à s’adapter, il a eu le feeling tout de suite et, nous, nous commençons à connaître notre truc. On va jouer cinq ou six manches avec lui, ça va nous permettre de construire quelque chose. Sa première à la barre a fait que j’ai vécu ma première à l’avant, c’est engagé, et c’est sympa quand c’est physique. J’aime ça aussi. Equipier d’avant, c’est moins usant intellectuellement ! Je m’éclate vraiment dans cette logique d’équipe, avec les rôles qui tournent. »

Frédéric Duthil (skipper de Grandeur Nature Vérandas), 5e du jour :

« Cinquième, c’est une bonne place pour nous, c’est dans nos objectifs. On a bien navigué, on a gagné, perdu, c’est pour nous une belle étape. Dès qu’on arrive à se caler sur de grands bords, on sait aller vite. Il nous reste à travailler encore les phases de transition, on a encore des progrès à faire. On creuse sur le paquet des 6e, 7e et suivants. Ce n’était pas si simple à lire, il y a eu des coups à faire, et c’est CombiWest qui en a profité. On était un peu énervé parce qu’on s’est fait lâcher sur ce coup, mais on a réussi à contenir les autres derrière, dont Beijaflore qui mettait le turbo. »

Marie Riou (barreuse de Sodebo), 9e du jour :

« Je me suis bien amusée. On pensait qu’il y aurait plus de vent et c’est tombé dans la partie sud du parcours. Demain, on va essayer de faire encore mieux. Le but c’est de progresser au fur et à mesure des étapes et de grappiller des places, parce que ça ne fait pas très longtemps qu’on navigue dessus. J’avais fait juste le Grand Prix de l’Ecole Navale et on dit qu’il y a des choses qui se transposent entre le Nacra 17 et le Diam 24. Mais c’est un bateau très exigeant en termes de vitesse. On peut perdre beaucoup de vitesse, et on met du temps à relancer et à la récupérer. »

Pierre-Loïc Berthet (nouveau barreur de Souffle du Nord), 7e du jour :

« Il fallait se remettre dedans parce que je n’avais pas navigué depuis un petit moment sur ce bateau. Arriver en cours de régate n’est pas toujours simple. J’avais fait quelques régates d’avant saison à Pornichet, Douarnenez et le Championnat de France, mais rien depuis. Aujourd’hui, on a eu des belles conditions pour se remettre dans le bain et ça s’est plutôt bien passé. On a réussi à tenir le rythme des grosses cylindrées, ce qui est positif. Ceux qui font du multicoque ont un cran d’avance, mais je pense qu’on va réussir à rattraper tout ça peu à peu. Sur ce côtier, on a été surpris par un fond de brume qui est arrivé de l’autre côté de la baie de Roses et le vent est bien tombé. On ne s’attendait pas trop à ça et ça a redistribué les cartes. Le retour était sympa, on a touché du vent et ça allait vite. »

Source

Agence Effets Mer

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