Sacrées machines, sacrés marins

© Alexis Courcoux

Ils nous ont offert un final en apothéose : Tout d’abord Yannick Bestaven et Pierre Brasseur, en franchissant la ligne d’arrivée ce matin à 11h38mn 30s ont fait exploser tous les temps de référence sur la course. Il ne leur a fallu que 4j 17h 38mn pour franchir les 1250 milles qui séparent Horta des Sables d’Olonne. Ce faisant, ils améliorent de plus de vingt heures le temps de référence établi en 2011. Une heure et demi plus tard, c’était au tour de Thibaut Vauchel-Camus et Sam Manuard d’en terminer, témoignage s’il en fallait de l’intensité de la lutte entre les deux leaders.

Réunis sur le ponton

Les absents ont toujours tort. A voir les trognes réjouies des quatre équipiers du Conservateur et de Solidaires En Peloton ARSEP, il était clair que ces deux équipages avaient pris du bon temps, engrangé leur dose d’adrénaline pour l’été sans oublier d’accumuler de la confiance en vue de la Transat Jacques Vabre. Car c’est un véritable mano a mano qui a opposé les deux plans Verdier pour l’un, Manuard pour l’autre.
A bord de Solidaires En Peloton ARSEP, Thibaut Vauchel-Camus reconnaissait deux erreurs de trajectoires qui ont pesé dans la balance. La première en sortant des Açores, où le bateau bleu a longé d’un peu trop près les reliefs de Sao Jorge et s’est fait piéger dans des calmes. La deuxième quand il s’est agi de mettre le clignotant à droite et que Solidaires En Peloton a forcé quelques heures son bord vers le nord. Ces deux erreurs en début de course ont créé un écart impossible à combler totalement quand on a face à soi, des clients du gabarit de Yannick Bestaven et Pierre Brasseur. Arrivés en même temps au ponton du Vendée Globe, la marée basse dans le chenal ayant obligé les deux équipages à patienter, les deux tandems n’en pouvaient plus de refaire une course où les surfs à plus de vingt nœuds étaient légion, où les heures de barre tentaient de faire la différence, où chaque équipage poussait l’autre à l’excellence. Au final, peu de pépins techniques à bord, à l’exception d’une montée dans le mât pour Thibaut Vauchel-Camus, alors que le Class40 filait à 17 nœuds. Sensations fortes garanties.

Troisième place disputée jusqu’au bout

Derrière ce tandem, assuré des deux premières places du classement général provisoire, la lutte pour la troisième place de l’étape promettait d’être chaude. A bord de Carac Advanced Energies, Louis Duc et Damien Rousseau résistent au retour de TeamWork40 de Bertrand Delesne et Nils Palmieri. Les deux équipages devraient franchir la ligne aux alentours de 18 heures. Pour Louis Duc, finir sur le podium de cette deuxième étape serait un juste retour des choses après s’être fait coiffer sur le poteau par Bertrand Delesne lors de la Normandy Channel Race. Il reste que l’écart créé sur la première étape devrait assurer à l’équipage de TeamWork sa place sur le podium final.
Derrière, Eärwen pointe à une vingtaine de milles de ce duo, quand Groupe Setin et Colombre XL, pointés à 170 milles de l’arrivée à 15 heures ne devraient pas rallier Les sables avant demain matin. Masai, quant à lui, n’est pas attendu avant samedi dans la soirée.

Rappel des classements provisoires (avant jury) :

Deuxième étape :

  1. Le Conservateur, 4j 17h 38mn 30s
  2. Solidaires En Peloton ARSEP, 4j 18h 56mn 16s à 1h 17mn du premier

Classement général :

  1. Le Conservateur 11j 19h 30mn 31s
  2. Solidaires En Peloton 12j 02h 32mn 17s à 7h 01mn du premier

Temps de référence :

  • Deuxième étape : Groupe Picoty en 2011 – 5j 14h 46mn 26s
  • Classement Général : Telecom Italia en 2009 – 12j 17h 34mn 34s

Ils ont dit :

Yannick Bestaven :

«Le départ était top. On était les deux bateaux bord à bord, le bout-dehors dans le tableau arrière, histoire de mettre de la pression d’entrée de jeu… C’était une belle régate. On regardait chaque jour, la guerre des moyennes. Ça a été longtemps nous, mais Solidaires En Peloton est bien revenu sur la fin. Au final, on s’est régalé.»

Pierre Brasseur :

« On a vraiment bénéficié de conditions idéales : un bon angle par rapport au vent, une mer bien ordonnée, c’était un vrai tapis roulant, ça glissait tout seul. A part dormir et barrer, finalement, il n’y avait pas grand-chose à faire»

Sam Manuard :

« Au départ, sous Sao Jorge on est allé 200 mètres trop loin. Ensuite on était dans la zone tampon, on n’avançait plus. On a été trop gourmand. Ces bateaux sont incroyables. Mais je suis sûr qu’il y encore moyen de faire mieux. »

Thibaut Vauchel-Camus :

« C’est pour ça qu’ils sont faits ces bateaux : traverser les océans sans faire de près. On n’a pas eu d’avarie, à part le fait que j’ai dû monter en tête de mât pour réparer la drisse de grand-voile, tout allait bien. Mais être là-haut quand le bateau surfe à 17 nœuds, ça fait bizarre. Sinon, on a établi le record du bateau, 15,4 nœuds de moyenne en 24 heures. »

Source

Les Sables-Horta

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