Chasse aux sponsors pour Jean Le Cam

© Barcelona World Race

Vainqueur des deux dernières grandes courses en double en IMOCA – la Transat Jacques Vabre et la Barcelona World Race –, Jean Le Cam nourrit aussi des ambitions en solitaire avec en ligne de mire une quatrième participation d’affilée au Vendée Globe. Et pas pour faire de la figuration… La chasse aux sponsors est lancée. Entretien avec le roi Jean.

Malgré un palmarès déjà bien fourni, cette Barcelona World Race a été ta première victoire autour du monde…

Oui, c’était mon cinquième tour du monde, j’en ai fini trois, dont deux Vendée Globe (2e en 2004/2005 et 5e en 2012/2013, NDLR). Malgré toutes ces expériences, je n’avais jamais gagné. C’est maintenant chose faite ! Un tour du monde est toujours une aventure, une histoire hors du commun. Arriver est déjà une performance, alors gagner… C’est une grande satisfaction car cela me permet d’oublier l’abandon sur démâtage lors de la Barcelona World Race 2010/2011. Pour cette édition, le projet avec Bernard Stamm s’est monté tardivement et nous avons eu peu de temps pour nous préparer. La course n’a pas été de tout repos avec pas mal de galères techniques et le duo de Neutrogena (Guillermo Altadill et José Muñoz) qui nous a collé aux basques un bon moment. Dans ces conditions, gagner est une grande satisfaction.

L’autre grande première a été ton association avec Bernard Stamm. Une expérience enrichissante ?

L’intérêt du double, c’est d’apprendre au contact de l’autre. Avec Bernard, nous sommes assez complémentaires et notre association a été efficace. Il faut dire qu’à nous deux, on cumule une sacrée expérience… et aussi pas mal d’emmerdes (rires) ! Cela a aidé quand il a fallu solutionner des problèmes techniques. Autrement, la cohabitation s’est bien passée, on ne s’est jamais engueulés. En même temps, on avait intérêt : quand tu pars sur un tel bateau pendant trois mois, tu ne peux pas aller bouder dans ton coin !

Tu lances désormais la chasse aux sponsors pour le prochain Vendée Globe. Cette victoire dans la Barcelona World Race, qui s’ajoute à celle dans la Transat Jacques Vabre 2013, est une bonne pub !

Normalement oui ! Sportivement, un tour du monde en double en IMOCA est la meilleure préparation en vue du Vendée Globe. Mais c’est à double tranchant : quand on part trois mois autour du monde, les autres prétendants avancent dans leurs recherches, des bateaux sont rachetés. On dit que les absents ont toujours tort, ce n’est pas faux… Après un tour du monde, il n’est pas simple de se remettre dans le bain, de reprendre les recherches du jour au lendemain. Mais je n’ai pas le choix : à un peu plus d’un an et demi du départ, le timing s’accélère. C’est maintenant qu’il faut lancer un projet. Mes recherches commencent et la première grande étape sera l’achat d’un bateau.

L’objectif est de récupérer le 60 pieds avec lequel tu as couru la Barcelona, un plan Farr de 2007 ?

Exactement. Je connais bien le bateau, je sais comment l’optimiser. Ce n’est pas donné à tout le monde de faire un tour du monde en double à bord d’un bateau avec lequel on prend ensuite le départ du Vendée Globe. Ce 60 pieds est une valeur sûre, il est fiable et reste compétitif. C’est l’un des meilleurs IMOCA lancés en 2007 et il a déjà remporté le Vendée Globe avec Michel Desjoyeaux en 2008/2009. Pour continuer à le prendre en main, je vais effectuer le convoyage entre Barcelone et la Bretagne avec un équipage de 3-4 personnes. Bernard Stamm ne sera pas à bord car il s’entraîne en Diam 24 pour le Tour de France à la Voile.

Pourquoi vouloir revenir une quatrième fois sur le Vendée Globe ?

Car je sens que je peux partir avec un projet bien construit et cohérent. Avec Bernard, nous sommes les deux seuls skippers à avoir enchaîné le Vendée Globe et la Barcelona World Race. Nous sommes donc bien préparés pour l’édition 2016/2017 ! J’irai aussi à nouveau pour partager l’aventure avec le public. Cela fait partie de l’intérêt et du plaisir d’un Vendée Globe.

Si tu t’engages, ce sera avec quel objectif sportif ? Faire mieux que la dernière fois (5e) ?

Oui, ou au moins aussi bien puisque je vise une place dans les cinq premiers. Le Vendée Globe est une épreuve passionnante car on est toujours en course contre quelqu’un. La dernière fois, j’étais à la lutte pour la 5e place avec Mike Golding. La victoire est une chose, mais l’histoire que tu racontes est importante aussi. Si tu mises uniquement sur la victoire, tu risques d’être déçu !

Quel regard portes-tu sur les bateaux de dernière génération ?

Tant qu’ils s’occupent de leurs foils et pas du reste, ça me va bien (rires) ! Je pense que les foils des autres seront pour moi l’occasion de gagner quelques places. Le timing me semble en effet très juste pour fiabiliser ces appendices d’ici à la prochaine édition. On ne sait pas si ça marche pour une transat, alors pour un tour du monde…

Tu auras 57 pour le prochain Vendée Globe. Ta victoire avec Bernard Stamm (51 ans) dans la Barcelona mais aussi celle de Loïck Peyron (55 ans) sur le Rhum redonnent la côte aux quinquagénaires !

On donne de l’espoir à tous ceux qui se croyaient vieux ! Nos performances ne concernent pas seulement le monde de la voile : c’est un beau message envoyé à l’ensemble de la société.

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