Est-ce toujours la Coupe ?

© Gilles Martin-Raget

Notre confrère Rodrigo Moreira Rato de LX Sailing est allé à l’encontre d’Ernesto Bertarelli au sujet des derniers rebondissements de la Coupe. Paroles d’un double vainqueur de l’America’s Cup…

L’AC48 est un support intéressant, mais aujourd’hui le ticket d’entrée pour la Coupe est devenu plus cher que celui d’un bateau ! De plus c’est une honte que les organisateurs n’ont pas établi des règles claires et transparentes. La manière dont tout se déroule actuellement est très obscure. Aujourd’hui ORACLE Team USA a prôné un plus petit bateau. Peut-être que demain ce sera l’inverse !

 

Je suis sidéré de voir que les Américains ont réussi à fâcher Patrizio Bertelli qui a joué un rôle si important dans l’histoire moderne de la Coupe. Cela me conforte dans le fait, qu’avec Alinghi, nous ayons quitté l’arêne. Bertelli a dépensé des dizaines de millions d’Euros pour développer un nouveau bateau et, du jour au lendemain, tout cela n’a servi à rien.

 

J’adore la Coupe de l’America. Je l’ai remportée par deux fois. Elle fait partie de moi pour toujours. Donc bien entendu je suis ce qui se passe et j’en suis triste. C’est difficile à avaler qu’ORACLE Team USA ne suivent même pas les règles de l’ISAF ! C’est une porte ouverte à de nombreux problèmes. C’est très décevant.

 

Il doit être défini clairement un Defender et un Challenger of Record. C’est la base de l’America’s Cup : deux Yacth Clubs qui se défient l’un l’autre et décident, ensemble, des règles de l’épreuve. Dans des deux dernières éditions, le Defender a sélectionné un Challenger of Record qui s’est retiré très rapidement laissant le contrôle total au Defender. Je me pose la question de savoir si on peut toujours appeler cette épreuve l’America’s Cup alors que les règles basiques de l’épreuve sont bafouées ?

 

Si j’étais le Defender, j’appellerai les plus grosses équipes – Emirates Team New Zealand et Luna Rossa Challenge – et je leur demanderai de devenir le Challenger of Record. Aujourd’hui des gens comme Bruno Troublé parlent d’une épreuve de plage qui sent les frites. C’est son opinion, mais quand quelqu’un comme lui fait de tels commentaires, cela prouve qu’il y a un problème…

 

Je suis heureux de ne pas avoir été à la place de Patrizio Bertelli. J’ai eu mes propres frustrations, mais aujourd’hui j’ai tourné la page. Mon histoire avec la Coupe s’est terminée en 2010. Je pourrai y retourner un jour si les Kiwis remportent la Coupe et posent des règles loyales. Mais aujourd’hui ce n’est pas le cas…

Source

Rodrigo Moreira Rato pour LX Sailing

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Texte

Gilles Morelle pour Adonnante.com

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