Pied sur le plancher !

© James Mitchell

Les concurrents de la Panerai Transat Classique 2015 n’ont pas attendus pour entrer dans la compétition. Un début de course rapide, avec du vent et de la mer, mais d’excellentes sensations à bord de tous les bateaux.

Après 48 heures de course, la Panerai Transat Classique 2015 se montre à la hauteur de sa réputation. Pour sa troisième édition, cette épreuve unique rassemble une flotte de concurrents préparés et ambitieux comme jamais. Tous les voiliers classiques engagés ont leur chance dans cette course et ils sont bien décidés à ne rien lâcher jusqu’à la victoire finale. Les moyennes des premières heures en atteste avec 8 nœuds au minimum et près de 11 nœuds pour Altair, dans les temps des ambitions de son capitaine Stephane Benfield : parcourir 1 000 milles dans les 4 premiers jours. Deux autres voiliers ont aussi franchi la barre des 200 milles en 24 heures, Adventuress et Argyll, et, parmi les « petits », Corto affiche un joli score de 193 milles. Personne n’est en reste et force est de constater que la flotte étalée sur près de 170 milles dans le sens Nord-Sud, mais sur moins de 100 milles en Est-Ouest reste homogène. Au classement de 12h00 UTC, Altair, sans surprise compte tenu de son statut de plus grand voilier de la flotte, mène en temps réel. La grande goélette de 1931 se positionne aussi comme leader en temps compensé, mais reste sous la menace d’Argyll et de Gweneven.

Le Sud : option à long terme ?

En terme de tactique, Amazon et Faïaoahé continuent par le Nord sur la route la plus directe et occupent les 2e et 4e places en réel, dans des conditions plutôt musclées : dans un de ses messages (lire ci-dessous), Faïaoahé parle de 35 nœuds établis et de rafales à 40 nœuds ! A la poursuite du leader, Desiderata et Vagabundo II – chez qui on déplore la première déchirure d’un spi (voir le message de Gweneven) – se maintiennent sur une route intermédiaire : il s’agit pour eux de ne pas trop s’écarter de la route directe et de trouver le meilleur angle pour gagner en vitesse. Tous les autres concurrents partent désormais sur des routes plus Sud, Adventuress étant le plus extrême dans cette quête, suivi par The Blue Peter, Argyll, Gweneven et Corto.
La météo prévue dans les prochaines heures risque de ne pas leur rendre la navigation très confortable avec des vents de 25 à 30 nœuds de Nord-Est et des rafales atteignant les 35/40 nœuds sous quelques grains, des vagues de 3,50 m et des risques d’orages. Mais cette situation délicate devrait s’apaiser à partir de demain 9h00 UTC tout en maintenant un risque orageux faible. Ensuite, les alizés restent en place et soutenus, environ 20/25 nœuds, pour les 5-6 jours suivants. L’option Sud, plus longue, anticiperait-elle une possible, mais non prévue, rupture des alizés, survenant en principe par le Nord ?

Bœuf bourguignon et méditation

La vie à bord, d’après les quelques messages reçus – ce manque de communication correspond souvent à une activité intense sur le pont, signe de la détermination des équipages et d’une navigation intense -, font part d’une mise en jambes tonique, mais gérable. Sur Argyll, l’équipage s’est régalé le premier soir d’un bœuf bourguignon et d’un gâteau au chocolat préparés à l’avance par Michèle, la « Présidente » de leur fan-club. A bord de The Blue Peter, l’ambiance semble excellente et pousse aux envolées lyriques : « Première navigation de nuit…Premières découvertes réelles. Retour dans un flottement proche de celui que l’on sait imaginer dans le ventre de sa mère. Grandeur et beauté des éléments confrontés à l’infiniment petit de l’être. » Avant de redevenir pragmatiques : « Le vent monte en ce moment pour atteindre 30 nœuds… Nous avons réduit la voilure, mais The Blue Peter maintient un excellent cap et une belle vitesse. Nous avons atteint, poussé par une belle houle, plus de 13,2 nœuds ce matin… » Peu à peu, il faut trouver son rythme, composer avec la tension de la course, resserrer les liens de l’équipage, mais aussi savoir se préserver de petits moments de méditation et de contemplation. Tout ce qui fait la magie d’une navigation transocéanique en course.

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ENELOS Communication

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