Ils sont partis ! Et de quelle manière !

  • © James Mitchell
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À 14h11 à Lanzarote, les concurrents de la Panerai Transat Classique 2015 se sont élancés pour 2800 milles de course vers Fort-de-France. Et ils ont offert un somptueux spectacle.

Ils sont partis ! Et de quelle manière. Même lorsqu’ils s’élancent pour une course de près de 3 000 milles, les voiliers de la Panerai Transat Classique 2015 mettent un point d’honneur à être sur la ligne dans la seconde du départ. Avec 15 nœuds de vent et sous le soleil, à 14h11 précises (15h11 en Métropole et 10h11 en Martinique), Adventuress coupait la ligne au bateau comité, tandis que Corto et Argyll bataillaient à l’autre bout. Vagabundo II tentait sa chance au milieu sur un bord bâbord, mais devait laisser la priorité à Corto. Pour sa part Gweneven décidait de tirer un peu vers la terre. Les grandes unités, comme Altair, Amazon, The Blue Peter et Faïaoahé s’élançaient légèrement en deuxième rideau comptant sur leur puissance pour revenir sur les premiers, Desiderata restant un peu en retrait. Mais au petit jeu des virements de bord pour remonter vers la bouée de dégagement, la plus grande maniabilité des « petits » leur laissait un certain avantage. Corto, Gweneven et Argyll enroulaient la bouée dans un mouchoir, sous le nez d’Amazon, et envoyaient le spi dans le mouvement. Parties sur la droite du plan d’eau, les deux grandes goélettes dessinées par William Fife se livraient à un majestueux mano a mano et Altair prenait peu à peu l’avantage sur Adventuress. Un moment sublime, hors du temps.

Trophée Lanzarote pour Argyll

La descente vers la bouée, où se jugeait le Trophée Lanzarote, permettait à Altair de revenir, profitant de son immense voilure (365 m2 au portant), et doublait Faïaoahé, Gweneven et The Blue Peter, une chevauchée fantastique cependant insuffisante pour combler son retour et, après une belle bagarre, c’est Argyll, emmené par Emmanuel Fontaine, qui s’adjuge le Trophée Lanzarote. Cette dernière marque passée, les concurrents de la Panerai Transat Classique sont livrés à eux-mêmes et les heures qui viennent vont donner des indications sur les options de route choisies, avec presque aussitôt un choix d’importance : passer à l’Est ou à l’Ouest de Fuerteventura. Avec les premiers pointages de position, on remarque que la majorité de la flotte s’est engagée entre Lanzarote et Fuerteventura, et que seul Argyll, un temps imité par Corto et The Blue Peter, plonge vers le sud pour contourner Fuerteventura par l’Est. Ce coup de poker d’Argyll sera-t-il payant ? Les conditions météo toniques annoncées entre les îles de l’archipel seront-elles un handicap ? Est-il préférable de se protéger d’une mer hachée et croisée en venant dans le sud ? Eléments de réponse dès demain.

Sérénité avant le départ

Ce matin, malgré la proximité du départ, l’ambiance semble détendue sur les pontons. Bien sûr, il faut encore télécharger un dernier fichier météo, trouver une paire de bottes pour celui qui découvre avoir oublié les siennes, faire un ultime saut au supermarché pour un peu de produit frais… Mais les équipiers profitent aussi des derniers instants autour du petit déjeuner offert par Panerai, échangent des coordonnées avec uns et les autres, se prennent en photo. A tous ces signes, on juge de la bonne préparation de tous les voiliers de la Panerai Transat Classique 2015. Malgré tout, au moment de larguer les amarres, l’émotion est palpable, sans doute davantage chez ceux qui restent à quai, alors que les marins sont déjà dans leurs préparatifs pour prendre le meilleur départ possible. Accolades et embrassades se terminent et il est temps enfin pour les concurrents d’aller vivre leur rêve.

Classement du Trophée Lanzarote

  1. Argyll
  2. Corto
  3. Amazon
  4. Altair
  5. Faïaoahé
  6. Gweneven
  7. The Blue Peter
  8. Vagabundo II
  9. Adventuress
  10. Desiderata

Paroles de marins

Victor Janouich, Adventuress

Lors de la restauration, nous avons voulu ramener le bateau à son état d’origine. Avec Adventuress, William Fife III faisait, en 1924, l’un de ses premiers essais de gréement marconi, mais nous avons décidé de lui donner un gréement aurique. Je pense que William ne nous en veut pas trop. Je suis heureux d’offrir à mes jeunes équipiers une chance que je n’ai pas eue à leur âge. C’est un bon groupe, ils sont tous enthousiastes et prêts à apprendre. Nous voulons retrouver les gestes d’autrefois et cet apprentissage se fait petit à petit. Nous avons bien sûr de l’électronique à bord pour la navigation, mais je vais aussi essayer de faire notre route sur des cartes papier avec mon sextant, comme l’on fait des marins depuis des siècles. La navigation est vraiment un art que l’on retrouve dans bien des gestes comme faire un nœud ou relever une étoile. J’ai travaillé comme trader dans un monde sans pitié où il faut être plus fort que son voisin, mais j’aime les sports collectifs et mon challenge était d’emmener ce groupe de jeunes volontaires pour cette traversée qui n’est qu’une étape dans notre aventure commune.

Suzan et Adrian McLachlan, Desiderata

Nous sommes de jeunes retraités et, après avoir vécu à Londres, nous nous sommes installés à Majorque, aux Baléares. Quand on a entendu parler de la Panerai Transat Classique, nous nous sommes dit « Pourquoi pas ? » et nous connaissions Julia et Stuart, les propriétaires de Desiderata. Nous sommes impatients de nous lancer dans cette traversée. Nous naviguons depuis longtemps, mais à la journée. C’est une première pour nous. Nous savons que lorsque ce sera fini, nous en garderons des souvenirs pour toujours. Et puis les classiques ont un « je-ne-sais-quoi » (en français dans le texte) en plus des bateaux modernes. Nous allons découvrir les quarts de nuit et nous ne serons pas dans le même, mais l’équipage, avec 3 femmes et 4 hommes est super.

Stephane Benfield, Altair

On est tous très excités. On est motivés et on a une super équipe avec un bon esprit et une bonne ambiance. Les filles du propriétaire, qui sera aussi à bord, sont très enthousiastes et motivées. Avec Altair, nous avons déjà atteint les 16 nœuds, mais plus qu’une vitesse maximale, on veut essayer de bien naviguer sur la durée et battre notre record de distance en 24 heures qui est de 260 milles (10,9 nœuds de moyenne, ndlr) et, pourquoi pas, de parcourir 1 000 milles sur les 4 premiers jours. Les conditions météo nous sont favorables, on va tout faire pour en profiter.

Rémy Gérin, Faïaoahé

Donc, météo musclée les premiers jours : 20, 25 nœuds, jusqu’à 35, NNE-NE, pour les sudistes. Et pour ceux qui chercheront à ne pas s’éloigner de l’orthodromie et qui seraient donc tentés de rester un moment au Nord des îles (ou de certaines d’entre elles), cela pourrait monter, la nuit du 8 au 9, jusqu’à 50 nœuds dans le venturi des îles, toujours de secteur NE, avec mer forte (houle NE 4 à 7m, croisée avec une petite houle de NW : juste ce qu’il faut pour nous réveiller de ces fêtes beaucoup trop ramollissantes). Dans tous les cas, l’anticyclone est bien installé, et va favoriser un bel alizé portant pendant, vraisemblablement, la première semaine de course.
Quant à l’organisation à bord de Faïaoahé, tout le monde est installé depuis dimanche soir, et prend ses marques. L’avitaillement a été effectué très efficacement avant-hier. Les menus seront, je pense, à la hauteur de ce que nous avons annoncé avant-hier soir (« Nous ne sommes pas en course, nous sommes en croisière gastronomique ») en montant sur l’estrade lors de la présentation des équipages. Le dernier problème résiduel consiste à trouver le meilleur emplacement pour le Jamon Iberico acheté avec Margot. Et aussi de trouver le couteau qui va bien avec la bestiole.

Source

ENELOS Communication

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