Du vent, des vagues et encore du vent

© Transat Classic

A J -1, les concurrents de la Panerai Transat Classique 2015 ont pu découvrir les conditions qui les attendent durant les premiers jours de course : vent soutenu, vagues croisées et option Sud probable. Mais rien n’est fait.

Lorsque le temps devient une notion relative. Certains se plaignent parfois que les heures ne passent pas assez vite, mais de cette espèce, vous n’en trouverez pas sur les pontons de Marina Lanzarote où se préparent les concurrents de la Panerai Transat Classique 2015. Bien au contraire, tous ces marins aimeraient stopper le flot des secondes qui défilent, qui défilent, qui défilent… A la veille du grand départ en direction de Fort-de-France, à la Martinique, il reste tant de choses à faire : des équipiers sont envoyés dans les mâts, qui pour installer de l’électronique, qui pour vérifier des éléments de gréement, d’autres font la chaîne pour déplacer la chaîne d’ancre, et tous sont sollicités pour mettre à bord les caisses d’avitaillement. Les plongeurs sont en action pour nettoyer les coques : rien n’est laissé au hasard pour améliorer les performances des voiliers. Après le magnifique dîner de gala d’hier soir, salué par tous les concurrents, la course a repris ses droits.

Pour faire monter la pression encore d’un cran, les skippers se sont retrouvés ce matin pour assister au briefing Météo. Le Directeur de Course François Séruzier était assisté à cette occasion par le météorologue Pascal Laduré, de la société Amzer Vor, et lorsque ce dernier a commencé à exposer ses prévisions pour les premiers jours de course, la concentration était visible sur tous les visages. Pour le départ, demain à 14 heures (15 heures en Métropole, 10 heures en Martinique), les conditions devraient être excellentes avec 15 à 20 nœuds de vent de Nord Nord Est, en se méfiant d’une mer croisée dans le nord de l’archipel, plus calme au sud. La navigation risque de se durcir dans les 48 heures suivantes avec, selon le positionnement autour ou au cœur de l’archipel des Canaries, des vents de Nord-Est établis en moyenne à 20/25 nœuds pouvant accélérer entre les îles jusqu’à 45 nœuds. La hauteur des vagues augmente en conséquence et pourra atteindre plus de 3,50 m. Les 3 options possibles en ce début de course sont donc de se positionner au nord de l’archipel, avec une mer dure, hachée et croisée, de passer entre les îles de Fuerteventura, Gran Canaria et Tenerife, au risque de subir des rafales soudaines et violentes accompagnées de hautes vagues, ou de plonger au sud pour profiter de l’abri de l’archipel. Cette dernière semble la plus prudente, mais certains skippers pourraient être tentés de prendre une route plus directe. Eléments de réponse dès demain soir en suivant la progression des bateaux sur la cartographie du site www.paneraitransatclassique.com.

Paroles de marins

Emmanuel Fontaine, Argyll

Nous sommes tous motivés de participer à cette course. La Panerai Transat Classique 2015 est dans la continuité de ce que l’on fait toute l’année en Méditerranée, mais nous avons aussi besoin de grand large : au bout de quelques jours, l’esprit se libère et on fait des rêves incroyables. Alexis Bordessoule est le capitaine habituel du bateau et reste responsable de la sécurité et des manœuvres. Je suis le skipper de course du bateau et hors-quart pour m’occuper de la tactique et de la navigation. Sabine est notre armatrice et notre mère à tous sur la transat, et Laurence, Paola, Rémy et Simon sont nos équipiers de luxe. Pour le quotidien, chacun à prévu au moins trois menus et fera le repas qui sera pris en commun le soir. On a toujours les plus hautes ambitions (Cet équipage s’était classé 2e en réel et 3e en compensé sur The Blue Peter, en 2012, ndlr) et on va travailler sur la recherche d’angles optimisés. Comme notre équipage est performant, on peut emmener le bateau très loin. Tout se joue entre minuit et le lever du jour, c’est là qu’il ne faut rien lâcher.

Hacène Abbar, Corto

C’est la troisième fois que Corto participe à la Transat Classique (2e en compensé, en 2012, ndlr). Le bateau a été amélioré au chantier Jézéquel de Carantec, avec un gain de poids d’une tonne. Bruno Jourdren a supervisé le plan de pont et je me suis occupé des aménagements intérieurs, pensés pour être confortables et efficaces. Nous avons eu peu de temps pour naviguer avec ce nouveau Corto, mais le retour des convoyeurs est excellent. Je suis ravi d’avoir Bruno dans mon équipage, mais aussi mon fils Maxime – diplômé en décembre en architecture navale – mon frère Malik et mes amis Jean-Claude et Hugues. Suivant les conditions météo nous serons deux ou trois pendant les quarts. Bruno est notre prof et technicien à bord et nous sommes ses marins. J’ai préparé des conserves pour tous les repas. Pour notre troisième participation, nous n’avons jamais été aussi prêt.

Olivier Pécoux, Amazon

Notre équipage est très complémentaire avec un coureur au large (Thierry Duprey du Vorsent), un officier sous-marinier, un maître-voilier. Nous avons aussi une femme, Bénédicte, dans notre équipe car je pense que cela contribue à son bon équilibre. Il est important de choisir des caractères compatibles et nous avons tous des personnalités tranquilles et sereines. Toutes les transats sont différentes, mais j’avais participé à l’édition 2008 avec Petite Lande, une goélette aurique : Amazon est un yawl dessiné par Olin Stephens pour la course océanique, même si c’est plutôt un bateau de près. Nous espérons faire une moyenne de 200 milles par jour, ce qui nous donne environ 15 jours pour arriver à Fort-de-France.

Nicolas Kenedi, The Blue Peter

C’est lors du départ de la Panerai Transat Classique 2012 que nous avons eu l’idée, avec Jacques Taglang et mes amis Jérôme et Henry de monter un équipage cette année. Nous vivons aujourd’hui dans un monde où tout va trop vite et nous souhaitions retrouver l’univers Panerai, celui de l’élégance. Nous avons alors construit ce projet autour de l’image de « Bel-Ami » de Guy de Maupassant : dans ce roman, le héros parvient au sommet de la société grâce à l’éducation que lui apportent ses rencontres féminines. Comme les Anglais parlent de leur voilier en disant « she », The Blue Peter – notre plus belle émotion visuelle en 2012 – sera la présence féminine qui nous permettra de réussir notre challenge. Nous mettons l’élégance en avant dans toute notre préparation, dont la gastronomie n’est pas le moindre aspect. Notre cave est modérée en quantité, mais remarquable en quantité avec des bouteilles aux millésimes des années de naissance de tous les membres de l’équipage. Chacun apporte aussi sa sélection de livres et de musique pour les faire découvrir et échanger avec les autres. Nous souhaitons aussi laisser une trace de cette expérience et nous éditerons un recueil à notre retour pour nos enfants, pour leur transmettre cet esprit d’aventure qui nous anime et leur dire : osez.

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ENELOS Communication

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