Arrêt pique nique à Guernesey !

© Jean-Marie Liot

Regroupement général au large de Bréhat, attention au nouveau départ : Top ! GDF SUEZ et GROUPEMENT FLO sont au corps à corps, poursuivis de près par TEAM WORK. Partout ailleurs, c’est la lutte pour attraper le moindre présent qu’Eole daigne offrir…

A une trentaine de milles avant Guernesey, le regroupement d’une grande partie de la flotte était inévitable : « nous sommes entrés les premiers dans des flux pas très sympathiques après la marque de Lizen Ven au Nord de la Bretagne, nous aurions eu 10 milles d’avance ou 5 de retard, c’eut été pareil. Nous nous attendions au coup de l’accordéon ! » raconte Brieuc Maisonneuve – GROUPEMENT FLO. « C’est la guerre ! » lâche Sébastien Rogues (GDF SUEZ) avant de retourner rapidement à une Nième manœuvre pour contrer les assauts répétés des Bas-Normands qui n’ont aucune envie de laisser trop longtemps leur place de leader au bateau gris et or. Les ministes Bertrand Delesne et David Raison (TEAM WORK) assistent de près à ce duel sanglant et pourraient même tenter d’en profiter.

Ajoutons à cette lutte infernale, une zone sans vent sur les îles anglo-normandes et des courants qui vont mettre à vif les nerfs des skippers: « nous avons recollé à la flotte après notre bévue au niveau de Lizen Ven, nous sommes avec notre Yannick Bestaven – LE CONSERVATEUR qui fait « avant-arrière » comme nous, L’EXPRESS – TREPIA et « Des Pieds et Damien » (ERDF) qui ne sont pas très loins non plus. J’aimerai juste que l’on sorte de cette mouise car, sans vent, ce sont les courants qui décident et c’est difficile à accepter. Dans tous les cas, rien n’est acquis, les choses se font et se défont et c’est bien la magie de cette course. » explique Halvard Mabire (CAMPAGNE DE FRANCE – 8ème). Jean-Christophe Caso de TEAM PICOTY – Lac de Vassivière, 4ème, renchérit : « Le mouillage est prêt sur le pont au cas où. Lutter contre le courant avec le peu de brise que nous avons est un travail de tous les instants ». Sur SERENIS CONSULTING, 5ème, l’ambiance varie entre désespoir et optimisme : « nous sommes à la rue complet, 1 nœud de vitesse, plus de vent, Bilou est à la barre, religieusement concentré… Mais ça va revenir, il faudra simplement être au bon endroit au bon moment ! » dit Jean Galfione pour qui la compétition de haut niveau n’a pas de secret (Ex champion olympique de saut à la perche).

Ce n’est que le début de cette dernière et délicate étape de la Normandy Channel Race. Les passages du Raz Blanchard puis de Barfleur, au nord du Cotentin, recèlent de pièges bien connus des marins et, par conséquent, aucun d’entre eux ne prendrait le risque de parier sur un vainqueur.

Le premier bateau est attendu demain matin, samedi 31 mai, au large de Ouistreham, au terme d’une course qui « est en train de devenir la Figaro des Class40 ! » déclare Halvard Mabire.

Ils ont dit à la vacation:

GROUPEMENT FLO – Brieuc Maisonneuve : Guernesey est en vue, le péril jaune à notre vent, d’autres loulous pas loins… Nous avançons à 2,5 nœuds… Nous n’avons pas très bien tricoté lors de notre descente de la Manche vers la Bretagne mais de toute façon nous sommes entrés les premiers dans des flux pas très sympathiques donc nous aurions eu 10 milles d’avance ou 5 de retard, c’eut été pareil. Pique nique à Guernesey. Nous allons peut être d’ailleurs commettre un acte de piraterie parce que nous n’avons plus grand chose à bord, il ne vaudrait mieux pas qu’il y ait des promeneurs sur la côte. Nous risquerions d’être méchants… Mais je crois que ce n’est pas autorisé par les instructions de course alors on va pêcher !
Nous savons depuis longtemps que rien ne sera jamais terminé avant… la fin. Rémi et moi sommes tout deux des rugbymen donc croyez bien que l’on va se battre jusqu’à la dernière mi-temps, et je peux te dire Manfred qu’il y aura des morts.
Rémi Aubrun (accent belge) : Nous avons des problèmes iciii, parce que la nourriture sur le bateauuuu, c’est infeeecte, c’est tous les jours la même chooose et nous n’avons plus riennn, donc vous, en tant qu’ooorganisation nous aimerions à noootre arrivééée quelque chooose de bon !!

GDF SUEZ – Sébastien Rogues : Oui nous pouvons parler d’une belle remontée sur Groupement Flo. Nous allons être brefs parce que là, c’est la guerre. Nous sommes très concentrés, Bertrand a été magistral cette nuit, il n’a rien lâché. On essaie de fuir maintenant cette molle. Impossible de dire qui va gagner la régate ! Beaucoup de choses se jouent en ce moment alors à bientôt !

OBPORTUS 3 – Philippe Burger : Ça y est nous commençons à comprendre notre bateau (rire), c’est terminé l’entraînement des premiers jours, maintenant nous sommes en course. Et nous sommes très contents. La Belle Equipe 2 nous suit bien et nous tient en haleine. C’est sur qu’il y aura encore quelques épisodes avec l’arrivée. C’est vraiment une très belle course, on s’amuse beaucoup. Elle est très intéressante ! Rien à voir avec l’année dernière où nous ne voulions plus regarder les classements ! Et puis avec le niveau de cette édition, nous préférons être 10ème cette année que 5ème l’année dernière.

LA BELLE EQUIPE 2 – Bruno Rzetelny : « Nous avons effectué une belle remontée mais depuis, nous avons fait deux, trois petites bêtises sans désespérer pour autant de rattraper Obportus 3 qui est sous notre vent ! Nous n’oublions pas notre petite pénalité à effectuer aussi. Nous nous tâtons à virer maintenant pour aller vers le nord, mais nous ne savons pas s’il faut traverser le courant contraire ou s’il faut le garder de face encore un peu. Nous ne sommes pas trop fatigués mais nous avons eu des soucis techniques avec une petite grimpette en tête de mât et après l’électronique qui nous a fait défaut donc nous avons été aux cartes, compas et sextant comme à la bonne époque, mais contents de retrouver les joies du GPS ce matin.

KOGANE – Richard Tolkien : we look to finish as we started, not that well, but fun… We are very close to the other boats. It’s nice but we need to be very concentrated. The boat is doing well and the night was fine. We’re wondering when we will have some wind. The wind has dropped and we’re going very slow but it’s very nice all around us so we can’t complain… ! At the moment, we have 6-7 knots of wind, and we’re making 3 or 4 knots boat speed. We have a strong tide running against us though so we’re maybe making 2 knots over the ground. It’s not gonna be easy until we finish. We’ve a long way to go… The next three hours will be challenging technically! Let’s see what happens!

SWISH – Roderick Knowles : nous allons très bien, nous venons de toucher un tout petit de vent et on espère vivement avoir le courant avec nous au niveau de Cherbourg. Physiquement, nous sommes un petit fatigués mais ça va, j’étais en train de hisser le Code Zéro quand vous nous avez appelé. Je rêve d’un bain et d’une bière ! Je retourne à mon Code Zéro maintenant et j’espère à demain !

SERENIS CONSULTING – Jean Galfione : toujours dans la bagarre, on se retrouve à portée de tout le monde. Cela fait deux fois que l’on a décroché et que nous sommes parvenus à recoller donc c’est sympa. Là nous sommes à la rue complet, 1 nœud de vitesse, plus de vent, Bilou est à la barre, religieusement concentré… Mais ça va revenir, il faudra simplement être bien placé à ce moment là ! Nous ne dormons pas beaucoup depuis le début donc un tantinet fatigués ce qui nous a fait rater une manoeuvre à faire à un moment donné mais nous faisons attention maintenant.

CAMPAGNE DE FRANCE – Halvard Mabire : C’est calmos par ici, pas beaucoup de vue donc nous ne profitons même pas du paysage. Nous n’avons pas eu beaucoup de chance en traversant la Manche. Nous avons bien morflé à la bouée de Lizen Ven Ouest. On a recollé depuis, nous sommes avec notre Yannick Bestaven – LE CONSERVATEUR qui fait avant-arrière comme nous, L’EXPRESS – TREPIA et des Pieds et Damien qui ne sont pas très loin non plus. J’aimerai juste qu’on sorte de notre mouise, ce sera plus le jeu des courants que notre stratégie qui primera aujourd’hui donc c’est frustrant, en espérant que ces courants nous feront faire le tour de l’île naturellement. Rien n’est acquis, les choses se font et se défont. Nous verrons les commentaires à l’arrivée, les joies, les frustrations, ça va être intéressant. En plus de ne pas avoir été toujours « bons », nous n’avons pas eu beaucoup de chances non plus. Nous n’avons jamais pu faire comme Brieuc par exemple quand ils sont allés à l’est après Land’s End en direction du Tuskar. Nous autres n’avions plus le choix. Au fait, nous avons croisé… un arbre, on tenait à le signaler ! Il n’y avait pas les feuilles, mais il était énorme entre deux eaux avec des grandes branches, donc c’est assez dangereux. A tantôt

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