Un rendez-vous incontournable

© Thierry Martinez/Sea&Co

Pour sa 11ème édition et son 20ème anniversaire, la Transat Jacques Vabre confirme au Havre son statut de grande classique de la course au large : format en double, périodicité toutes les années impaires, parcours original et modulable au fil des éditions, rassemblement de monocoques et multicoques de différentes tailles… Une épreuve qui perdure et compte pour les skippers.

Lorsqu’en 1993, la ville du Havre et la marque Jacques Vabre décident d’organiser une nouvelle épreuve océanique pour les monocoques et multicoques hauturiers, nombre d’autres courses sont déjà inscrites au calendrier : l’OSTAR depuis 1960, la course autour du monde en équipage avec escale (1973), la Route du Rhum (1978), la Transat Québec-Saint Malo (1984), le Vendée Globe (1989)… Toutes ces grandes épreuves ont un cycle de quatre ans. Quand la Transat Jacques Vabre naît en 1993, la voile océanique est en pleine expansion avec les monocoques de retour du deuxième Vendée Globe et les trimarans Orma en pleine mutation.

S’inscrire dans la durée

Après quatre éditions où l’arrivée se juge en Colombie, la Transat Jacques Vabre prend réellement son rythme de croisière en 2001 avec un final au Brésil et une flotte qui devient conséquente : 14 trimarans Orma, 17 monocoques IMOCA sans compter 5 monocoques de 50 pieds et 2 multicoques de 50 pieds… Il n’est désormais plus envisageable pour un coureur de ne pas s’aligner au départ de la Transat Jacques Vabre ! Elle s’inscrit durablement dans le paysage océanique de la voile. L’épreuve organisée tous les deux ans est réservée aux équipages en double et change régulièrement de destination pour pimenter la trajectoire et imposer une remise en cause des habitudes de navigation.

Une édition intense

La mythique transatlantique en double fête cette année ses 20 ans et demeure plus que jamais une course intense par son format : une transatlantique sur un grand axe Nord-Sud, un parcours de plus de 5 400 milles (soit un quart de tour du monde : 21 600 milles), une belle variété de supports avec 44 bateaux répartis sur quatre classes de tailles différentes (Class40, Multi 50, IMOCA, MOD70). L’occasion rêvée de rassembler des marins d’horizons divers : professionnels de la course au large, amateurs et duos surprenants…

Questions-réponses aux skippers IMOCA, sur cette course devenue pour eux une grande classique :

  • © Jean-Marie Liot
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  • © Thierry Martinez/Sea&Co
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Que représente pour vous la Transat Jacques Vabre ?

Vincent Riou, skipper de PRB, 6e participation :

« Cette épreuve compte pour moi car j’y ai effectué ma première transatlantique en solitaire en 1993. La Transat Jacques Vabre est l’une des grandes classiques de la course au large, un incontournable ».

Bernard Stamm, skipper de Cheminées Poujoulat, 6e participation :

« La Transat Jacques Vabre ne propose pas toujours la même destination. Chaque édition est une découverte ».

Jean Le Cam, co-skipper de PRB, 7e participation :

« Pour une classe pérenne, il faut des courses en solitaire et en double. D’où l’importance de la Transat Jacques Vabre qui ouvre la porte à de nouveaux coureurs ».

Guillaume Le Brec, co-skipper de Bureau Vallée, 1ère participation :

« Cette édition s’annonce longue, environ 20 jours de mer pour les IMOCA. Nous allons passer d’un hémisphère à l’autre, traverser différents phénomènes météorologiques. Une belle aventure en perspective ».

Solo/double, quelles différences majeures en navigation ?

Pascal Bidégorry, co-skipper de Safran, 5e participation :

« En double, on pousse davantage le bateau, on barre en permanence surtout aux allures de près. Avoir deux têtes et quatre bras à bord a souvent du bon, notamment pour matosser ! ».

Bernard Stamm :

« On met plus de gaz au niveau des manœuvres, on est plus sur les réglages, car quand l’un un dort, l’autre règle ».

Louis Burton, skipper de Bureau Vallée, 2e participation :

« C’est un exercice de solitaire où l’on peut compter sur l’autre quand il y a de grosses manœuvres. C’est un long relais avec toujours quelqu’un sur le pont, donc on est à 110% tout le temps ».

Votre regard sur le plateau de cette 11ème édition ?

Vincent Riou :

« Cinq bateaux sont au-dessus du lot. Macif est le favori : François (Gabart) et Michel (Desjoyeaux) sont à l’aise, très habiles dans les phases de transition. Mais nous avons toutes nos chances : à nous d’exploiter nos atouts ! ».

Pascal Bidégorry :

« Lors des entraînements à Port-la-Forêt, nous avons constaté à quel point Macif va vite. Mais le bateau le plus rapide ne l’emporte pas forcément dans une course si exigeante. Polyvalent, Safran peut tirer son épingle du jeu. A condition de bien gérer les nombreux passages à niveau ».

Louis Burton :

« Dix bateaux, c’est un joli plateau ! Cinq IMOCA sont a priori plus rapides que Bureau Vallée. Il y a aussi deux bateaux de la même génération et deux plus anciens. Pour nous, la course va être intéressante ! ».

Bernard Stamm :

« On se connaît tous bien, on s’entraîne ensemble. Il y a six bateaux proches les uns des autres. Il va y avoir une belle bagarre, toutes les petites misères du Vendée Globe ont été revues, éliminées. Il y a un seul bateau qui a évolué c’est Macif, les autres sont très fiabilisés. »

A écouter

Vincent Riou (PRB) :

A chaque fois, j’ai un regard ému sur la Transat Jacques Vabre car j’ai fait ma première transat en solitaire sur cette course ! C’est devenu une course incontournable, une grande classique !
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Jean Le Cam (PRB) :

Pour qu’une classe se renforce dans le temps il faut des courses en double et en solitaire. Le double offre une belle ouverture au développement d’une série.
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Louis Burton et Guillaume Le Brec (Bureau Vallée) :

Le double c’est un exercice où l’on est à la fois en solitaire mais où l’on peut aussi se reposer sur l’autre en cas de grosse manoeuvre ! C’est un long relais qui permet une meilleure sérénité qu’en solitaire.
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Pascal Bidégorry (Safran) :

Le double permet d’apprendre à se connaître et de connaître les autres. Au lieu d’avoir 2 bras et une tête on a 4 bras et 2 têtes !
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Source

Mille et Une Vagues

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