On fait les comptes avant la reprise

© Antoine Beysens

Depuis mardi soir, les marins reprennent leur souffle dans la capitale Catalane où règne une atmosphère plus qu’estivale. Ces 48 heures de pause espagnole ont été suffisantes pour se remettre de la fatigue et des émois de la première étape. Demain, vendredi, le sport reprend ses droits avec le lancement à 11 heures du Grand Prix de Barcelone. A la veille de la reprise, il est temps de faire un point sur le classement général provisoire de la Generali Solo.

Bilan comptable

Trois groupes se distinguent sur la feuille de classement. Après 5 manches (Grand Prix de Cavalaire-sur-Mer et une grande étape), Gildas Mahé occupe le haut du tableau. Mine de rien, le skipper de Ports d’Azur-Interface Concept jouit d’une marge de 10 points sur son dauphin Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012). A partir de Fabien, six bateaux (jusqu’à Gedimat) se bousculent au portillon pour un accès au podium virtuel. Derrière, un petit trou s’est creusé avec le 8e Sepalumic. On retrouve ensuite un deuxième groupe compact, de Bretagne – Crédit Mutuel Performance (9e) à DLBC (13e). Enfin, un troisième « paquet » apparaît en queue de peloton, de Made in Midi (14e) à Full Irish (17e).
Si l’écart entre le premier et le dernier semble important (78 points), chacun a encore largement le temps de gravir les échelons. D’abord parce que nous ne sommes pas encore au tiers de La Generali Solo. Ensuite parce qu’aucun marin ne domine outrageusement la flotte. Les cinq régates disputées jusqu’ici ont connu cinq vainqueurs différents. Et quasiment aucun navigateur n’a échappé à une contreperformance. Cet état de fait témoigne de l’homogénéité du niveau sportif sur cette 19e édition. Conséquence : ceux qui rêvent d’une place au soleil de Méditerranée, devront se battre jusqu’au bout. Prochain objectif : le Grand Prix de Barcelone qui débute demain vendredi à 11 heures.

Régime de bananes

Une à trois régates seront disputées vendredi devant le port de Barcelone. Une brise de secteur sud de 10 à 15 nœuds (rafales à 20 nœuds) soufflera toute l’après-midi sur le plan d’eau. Dans ces conditions stables et bien établies, le Comité et la Direction de Course ont l’intention de privilégier les parcours bananes.

En attendant de remonter à bord de leur monotypes de 10 mètres, les solitaires vont s’entraîner cet après-midi sur des modèles réduits radiocommandés. C’est une des animations préparées par FNOB (Fundacio de Navigacio Oceanica Barcelona), l’organisation qui accueille avec efficacité et professionnalisme toute la « caravane » de La Generali Solo à Barcelone. Ce soir, après la remise des prix de la première étape, les marins iront se coucher tôt, sans flâner sur les Ramblas. Demain, ils doivent absolument être en forme pour aborder le troisième round.

Ils ont dit

Gildas Mahé (Ports d’Azur – Interface Concept), 1er au classement général provisoire (36 pts) :

Globalement il y a du thermique tous les jours. J’ai profité le jour de l’arrivée d’ailleurs pour regarder la direction et la force de vent aux différentes heures. Ça se présente bien, on va pouvoir courir beaucoup de manches, ça va faire de belles régates. Côté classement, je ne compte pas trop les points, avec les coefficients 4 des ralliements ça va vite, et je sais que 10 points ce n’est pas suffisant. Il faut essayer de bien naviguer. Mon objectif était de faire dans les cinq, c’était déjà assez haut, là je suis mieux, c’est du bonus, ça me fait des points d’avance. Prendre chaque régate une pas une, essayer de ne pas faire de grosses erreurs. La clé de la réussite, c’est la régularité. Ça va être bien demain, ça va moins distribuer. Il y a quelques cadors du circuit qui ont leurs habitudes, vont vite, qui prennent des bons départs, sans prendre de risque, ils vont être bien placés. Donc le jeu ça va être de trouver sa place, moi je suis moins rodé qu’eux sur les manœuvres. Je vais faire ce que je peux, mais ça risque de modifier encore les classements.

Adrien Hardy (Agir Recouvrement), 3e (49 points)

J’ai quelques conseils de copains, Pierre (Leboucher) et Vincent (Garos) qui avaient fait le dernier championnat du monde en 470 ici. Je suis content d’avoir des conseils avisés de gens qui connaissent le plan d’eau. C’est bien ce thermique, ça va faire des conditions plus claires, des manches plus saines, parce qu’à Cavalaire, c’était aléatoire. Là, ça va permettre à ceux qui prennent de bons départs, qui manœuvrent bien, d’être devant. Mon objectif, c’est de faire un podium. J’y suis quasiment, mais on est à moins d’un tiers de la course, donc le classement général ne veut pas dire grand-chose. Mon entame de course est bonne, l’état d’esprit, la confiance, pour l’instant je suis bien, je suis en confiance pour la suite. Je me suis fixé comme objectif de faire toutes les manches dans les six, je pense que c’est comme ça qu’on peut gagner la Generali. Au final, ce n’est pas évident, mais ce n’est pas si dur que ça.

Thierry Chabagny (Gedimat), 7e (55 pts)

On a eu le temps de bien se reposer, de voir la Coupe de l’America, on s’est un peu baladé sur la plage, on a fait du sport pour se « détoxifier » de la manche et récupérer plus vite. Barcelone, c’est une ville qui bouge beaucoup, quand tu arrives de mer ça choque un peu, mais c’est super sympa. Pour demain, on sait qu’il y a un thermique qui marche bien quand il fait beau. On a des données via le pôle Finistère course au large, on va avoir du vent soutenu dans l’après-midi. Il faudra être observateur, voir à quelle heure le vent va tourner à droite… comme tout bon thermique.

Frédéric Duthil (Sepalumic), 8e (68 points)

Hier bonne journée récupération, baignade, entraînement physique, pour dénouer les muscles qui sont tendus sur l’eau, hier soir belle soirée Coupe de l’America, je suis en pleine forme ! Aujourd’hui, l’objectif est de remettre les pieds sur le bateau avec un œil sur les réglages de mât. Car en navigation, on touche pas mal les réglages de mât, donc je vais vérifier où j’en suis, pour, demain, être prêt sur la première régate.
La météo, je ne l’ai pas trop regardée. A priori sur Barcelone, c’est toujours la même situation, il y du thermique qui se lève en milieu de journée quand il fait beau, le vent est calé sur un axe. Ça va faire de belles régates avec un vent régulier, ça va favoriser ceux qui vont vite sur l’eau. C’est vrai qu’entre les manches de Cavalaire et l’étape jusqu’ici, le bateau rapide n’était pas forcément celui qui était devant… Sur les manches ici avec du vent stable et évolutif, ca va être intéressant de voir un peu les individus qui auront la vitesse.

Nicolas Lunven (Generali), 11e (79 pts) :

J’ai pu profiter de Barcelone hier, c’est super d’être ici, c’est vraiment dépaysant et très agréable. Vu le résultat que j’ai fait sur la dernière étape, je n’ai pas trop envie de regarder le classement car je sais que je suis mal placé. Maintenant c’est loin d’être fini, il peut se passer pleine de choses. Cette étape, c’était une grosse déception parce que j’avais réussi à faire toute la course dans le bon paquet, je sentais bien le coup à terre au lever du jour. Mais c’est comme ça, ça n’a pas marché, c’était une option « cata ». D’un côté, je me dis que je vais arrêter de faire des mauvaises options, rester au contact, limiter la casse, et puis d’un autre côté, je me dis que je n’ai rien à perdre. Je suis à la rue au classement général donc autant continuer à naviguer en étant intuitif, opportuniste, en tentant des coups. C’est une manière de naviguer intéressante et motivante… Il faut que je trouve le bon dosage…

Source

Rivacom

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