Podium : ceux qu’on n’attendait pas forcément

© Bruno Bouvry / Images de mer

Le vent qui s’est enfin levé au large des Sables d’Olonne aura permis d’assister à des arrivées par vagues successives qui, au final, n’auront que peu d’incidences sur le classement général. Les écarts de temps conséquents enregistrés à l’arrivée aux Açores, n’auront pas permis de grands bouleversements, à l’exception du podium chamboulé par l’abandon de Mare.

Ça vaut toujours le coup de se battre. En ne lâchant rien, malgré une option hasardeuse dans les dernières vingt-quatre heures, Halvard Mabire et Miranda Merron ont finalement décroché le droit de hisser leur Campagne de France sur le podium du classement général. On pourra arguer que cette bonne fortune vient de l’abandon de Jörg Riechers et Sébastien Audigane, mais le tandem franco-allemand s’était enferré dans une option sud qui ne leur garantissait pas forcément de pouvoir être dans les temps pour sauver leur deuxième place de la première étape. On ne tirera pas de plans sur la comète sur ce qui ce serait passé sans l’abandon d’un des favoris. Seul, le passage de la ligne d’arrivée fait foi.

Heureux !

Reste que cette deuxième étape a été source de satisfaction pour nombre d’équipage, à commencer par Eärwen qui, à force de régularité, finit par empocher une deuxième place méritée sur l’étape et le classement général final. Goulven Royer, malgré sa satisfaction, notait malgré tout qu’ils auraient pu faire mieux encore, sans quelques petites erreurs stratégiques qui les ont empêchés de venir titiller la domination sans faille de GDF SUEZ. Nul doute que l’expérience acquise par Goulven Royer, lors des campagnes de dériveurs de sa jeunesse, quand il écumait les championnats internationaux, a pu lui être essentielle dans cette dernière partie de course, incroyablement tactique.
A bord de Campagne de France, Halvard Mabire et Miranda Merron ont aussi livré une belle course. Ils ont payé cher leur option vers le sud dans les dernières vingt-quatre heures sur le classement de l’étape, mais limitent les dégâts en écart de temps, ce qui leur permet de sauver le podium. Malgré la conjoncture défavorable, le tandem ne s’est jamais désuni. L’expérience et la capacité à rebondir dans des circonstances défavorables sont un de leurs atouts majeurs qu’ils ont su exploiter à merveille.

Révélations

D’autres équipages peuvent s’estimer satisfaits de cette deuxième étape. Gaetano Mura et Samuel Manuard, troisièmes de l’étape, ont réussi à mener rondement leur BET 1128, malgré de nombreux soucis de pompes de ballast. La faute à un bloc de polystyrène qui s’est effrité et dont les billes se sont introduites dans les vannes… Gaetano Mura a ainsi passé nombres d’heures à l’intérieur de la cabine à faire des travaux de plomberie, pendant que Sam Manuard faisait avancer la bête.
Quatrièmes, Victorien Erussard et Thibault Vauchel-Camus ont pu mesurer leur progression par rapport à la première étape. L’équipage de Solidaires en Peloton a démontré ainsi qu’il faudrait sûrement compter sur lui pour les prochaines épreuves de la Class40. A bord de Phoenix Europe Carac, Louis Duc et Stéphanie Alran affichaient une égale satisfaction, avec le sentiment qu’il ne leur manquait pas grand-chose pour aller jouer le podium.
Des anciens qui tiennent toujours leur rang, des jeunes aux dents longues qui poussent du coude, le bilan provisoire de cette quatrième édition des Sables – Horta – Les Sables démontre en tous les cas, la vitalité de la Classe40. La bagarre fut de toute beauté, les coureurs ont plébiscité la course malgré le détour irlandais imposé cette année. De bon augure, pour la suite.

Ils ont dit :

Goulven Royer (Eärwen)

« On est d’autant plus content, qu’on avait mal commencé. La première nuit, on a fait un empannage de trop et on s’est retrouvé sept milles derrière les autres. On a mis deux jours à rattraper notre retard et au moment de franchir la dorsale, on a, de nouveau, pas très bien joué. C’est là qu’on s’est dit qu’on arrêtait les bêtises. Sur la fin, on a plutôt bien navigué, on est vraiment content. »

Samuel Manuard (BET 1128)

« On avait mis du polystyrène dans les ballasts pour diminuer le volume. Finalement, le polystyrène s’est baladé partout et a fini par boucher toutes les vannes. Gaetano a joué le plombier pendant une semaine. A l’aller on était dans le gazole, au retour, c’était dans la flotte. Gaetano n’était pas hyper chaud pour qu’on monte très au nord, mais le truc qui a fini par le décider, c’était que la couchette bâbord était trempée… Je lui ai expliqué que tant qu’on continuait au nord, il n’aurait pas à l’utiliser… (rires) »

Louis Duc (Phoenix Europe Carac)

« C’était vraiment fantastique. Je ne crois pas qu’il y ait eu un seul jour de course où l’on n’ait pas été au contact avec d’autres bateaux. Du coup, la course s’est révélée très intense. C’est impossible de relâcher la pression quand tu es bord à bord avec un autre bateau. Chaque jour, on croisait un concurrent, il y a même des fois où c’est passé juste. On est vraiment content, parce que nous avions vraiment envie de prouver qu’on pouvait tenir la dragée haute aux ténors de la série. D’une certaine manière, c’est contrat rempli… »

Classement provisoire Etape 2 :

  1. GDF SUEZ (Sébastien Rogues – Fabien Delahaye) : Arrivé le 22/07/2013 à 10h 13mn 14sec
  2. Eärwen (Goulven Royer – Bertrand Buisson) : Arrivé le 22/07/2013 à 13h 21mn 55sec
  3. BET 1128 (Gaetano Mura – Samuel Manuard : Arrivé le 22/07/2013 à 13h 43mn 06sec
  4. Solidaires en Peloton (Victorien Erussard – Thibault Vauchel-Camus : Arrivé le 22/07/2013 à 15h 05mn 12sec
  5. Phoenix Europe Carac (Louis Duc – Stéphanie Alran) : Arrivé le 22/07/2013 à 15h 53mn 19sec
  6. Mr Bricolage (Damien Rousseau – Stéphane Le Diraison) : Arrivé le 22/07/2013 à 16h 57mn 29sec
  7. Campagne de France (Halvard Mabire – Miranda Merron : Arrivé le 22/07/2013 à 17h 24mn 26sec
  8. RED (Mathias Blumencron – Volker Riechers) : Arrivé le 22/07/2013 à 17h 44mn 54sec
    ….

Source

Isabelle Delaune

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