Dans les écoles

© Christophe Varène

Chaque concurrent de la Panerai Transat Classique 2012 partage son aventure avec une classe de La Barbade et l’engouement des enfants est formidable. Mais la course garde ses droits et les rebondissements sont nombreux.

Quel enthousiasme ! L’opération lancée avec les écoliers de Cascais et de La Barbade rencontre un formidable succès. Au Portugal, ils devaient être 80 enfants à venir à la rencontre des marins de la Panerai Transat Classique 2012 et à visiter Gimcrack, Marie des Isles et The Blue Peter, et depuis le départ, les échanges de messages se font de plus en plus nombreux avec les écoles primaires des Caraïbes. White Dolphin, par exemple, correspond avec des filles et des garçons âgés de 9 et 10 ans, chacun se présentant à l’autre : « Mon nom est Rachad Griffiths, j’ai 9 ans. J’habite Liverpool Road à Britton’s Hill, St. Michael et je suis très excité de connaître ton bateau » – « Mon nom est Gabriele et j’ai 10 ans. Nous vous suivons sur la carte et vous êtes deuxième. Votre bateau a été construit un an après que mon pays La Barbade devienne indépendant. Wow ! » – « Je suis Pascal, le propriétaire de White Dolphin. Merci pour vos gentils messages. Nous les lisons tous et vos encouragements nous aident à rester motivés. Nous avons un bon bateau, un bon capitaine, Yann, et un bon équipage, mais nous avons surtout LA MEILLEURE ÉQUIPE DE SUPPORTERS DE LA BARBADE : vous, les enfants ! » Et Pascal de préciser qu’il connaît bien leur île pour y avoir séjourné il y a 23 ans.

Variations dans le classement

Pour Gimcrack, les questions fusent – « Combien êtes-vous ? Quelle taille fait le bateau ? Quelle est sa vitesse ? Où dormez-vous ? Que mangez-vous ? Avez-vous essayé le poisson-volant ? Avez-vous peur ? » -, mais aussi les informations importantes : « La Barbade est une magnifique île paradisiaque ! St. Stephen’s est la meilleure école du monde ! Les enfants vous aiment ! » Quel réconfort pour les navigateurs et tous sont bien servis, Croix des Gardes, Red Hackle ou Cipango. Mais ils n’en oublient pas pour autant qu’ils sont en course et chaque pointage remet en cause le classement. Le passage des Canaries s’avère extrêmement tactique. Gweneven et Artaius, en optant pour une route plus courte et un passage dans le nord, au plus près des îles Selvagem, opèrent une belle remontée au classement en temps compensé.Au sud des Canaries, White Dolphin a fait la bonne opération au classement en temps réel en contournant l’archipel et dépasse The Blue Peter passé entre Ténériffe et Grande Canarie. Ces deux meneurs de la course touchent maintenant davantage de vent, ce qui leur a permis de creuser l’écart avec Corto et Persephone qui perdent 70 milles supplémentaires sur les dernières 24h. Intercalé entre ces deux groupes, Red Hackle a fait un arrêt à Grande Canarie pour se ravitailler en eau, son dessalinisateur étant tombé en panne. Derrière, la bagarre fait rage entre Gimcrack, Valteam, Croix des Gardes et Cipango qui se tiennent en moins de 20 milles. Maintenant décroché du reste de la flotte, Marie des Isles accuse 450 milles de retard sur les premiers. Rien n’est joué pour la victoire finale, en réel comme en compensé, et les équipages gardent la manivelle entre les dents.

Messages du bord

Croix des Gardes

« La mer est plus plate que sur notre rivière d’Orwell, près de chez nous. Il n’y a plus de houle non plus. Cependant, le vent n’est pas assez fort pour atteindre notre vitesse de carène et les plus petits bateaux vont augmenter leur avance. Nous espérons rattraper Cipango lorsque les conditions se renforceront et que nous pourrons profiter de notre plus grande ligne de flottaison. […] Nous frôlons une crise du thé. Nous avons consommé près de 40 sachets par jour et nous devons nous rationner ou nous serons à court de thé à mi-chemin. Ce serait un désastre dans le camp britannique ! »

White Dolphin

« Ce matin, Pascal m’a demandé (à Jordan, ndlr) de faire cap sur le soleil. C’est de plus en plus facile : les nuages s’amenuisent. On a tombé les cirés, les polaires et même les tee-shirts à bord de White Dolphin. Les lunettes et la crème solaire les remplacent. Plutôt agréable pour un 7 décembre ! Sur le pont, les siestes sont légion quand d’autres font quelques étirements, lisent un bon bouquin ou écoutent de la musique. Aujourd’hui, Fred a interdiction de travailler; seulement le droit de pêcher. Mais comme on va trop vite… il dort !
Hier, Pascal est grimpé en haut du mât pour changer l’ampoule de notre feu tricolore. Après Fred et Yann les jours précédents, faire l’acrobate dans le gréement devient un rituel. Qui sera le prochain ? Il a en tout cas pu prendre de la hauteur pour observer les dauphins qui nous ont accompagnés le long de Fuerteventura. Les Iles Canaries nous ont offert de splendides lumières. Il faudra revenir. »

Artaius

« Au 5e jour, Artaius est … 5e. Mais l’équipage sait ne pas se réjouir trop vite. De la même manière qu’il ne se démoralise pas quand frappe la malchance. Car le passage du waypoint devrait réserver encore des surprises. Des bulles anticycloniques traînent ici et là. On imagine aisément que c’est le sujet de conversation numéro 1 sur Pierre Bleu ou Cross Guards. On pense bien à eux. Nous la pétole, c’était avant-hier. Bref on espère qu’au 12e jour Artaius ne sera pas 12e.
De la constance, c’est ce que nous visons maintenant et que notre nouvel ami Flemming (le pilote automatique, ndlr) semble nous donner. Pas une fois en 24h nous n’avons du toucher aux réglages des voiles. Et les résultats sont là : 145mn en 24h. Soit une moyenne de 6,05 nœuds. Dommage que Flemming ne fasse pas aussi la vaisselle et ne prépare pas une boisson chaude lors des changements de quarts la nuit ! »

Source

Rivacom

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