Yann Eliès, souvenirs d’avant-départ

© Gilles Morelle / www.gillesmorelle.com

Marin cher à nos cœurs, absent cette année du plateau du Vendée Globe, Yann Eliès nous raconte comment il a vécu il y a quatre ans la semaine avant le grand saut.

Yann Eliès, dans dix jours le départ du Vendée Globe sera donné. Quels souvenirs gardez-vous de ces derniers moments à terre ?

Je me souviens que j’étais revenu quelques jours à Saint-Brieuc en famille avec mes deux enfants qui avaient 9 et 6 ans. Un besoin de tranquillité très fort. Le bateau est prêt, le sac est bouclé. Ce sont des moments bizarres, assez durs mentalement. Je me disais que je ne pouvais plus faire demi-tour, mais que j’étais à la veille de quelque chose de fantastique. C’était un mélange d’envie d’y aller, et d’envie de ne pas y aller. Comme l’entrée dans une arène.

Les médias, le grand public aux Sables d’Olonne, comment un marin gère tout ça ? Ce sont de bons souvenirs ?

En tant que marin, je n’étais pas du tout préparé à affronter ça. Je me sentais happé par les médias et le grand public. C’est chouette, mais ça pompe de l’énergie. Même acheter une brosse à dents, c’est compliqué, tu es obligé de t’organiser pour aller au supermarché ! Tu n’as plus d’intimité. Le jour du départ, j’étais d’ailleurs très fatigué.

Cette course reste la plus dure et la plus belle

Un souvenir fort ?

Le jour où Zidane (ndlr : parrain de son bateau) a débarqué, c’était incroyable. J’avais l’impression de rêver. Et puis cette agitation sur les pontons. La sécurité a du gérer la foule qui voulait voir Zidane sur mon bateau. Pour moi, ce fut la cerise sur le gâteau.

Le Vendée Globe fait toujours partie de vos projets ?

C’est vrai que j’aurais aimé être là au départ. Je n’ai pas trouvé de sponsors, c’est comme ça. Mais je voulais partir dans de bonnes conditions. Cette course reste pour moi la plus dure et la plus belle à la fois. Aucune autre ne propose un tel défi. L’aventure c’est le gros gâteau au chocolat, et la régate c’est le nappage glacé du gâteau. Bien sûr j’aimerais la refaire. Mais aujourd’hui je suis en train d’essayer de boucler un budget pour la route du Rhum en multicoque. Le multicoque ça me plaît, j’ai envie d’aller vite en bateau, c’est une belle évolution dans ma vie de marin. Ce qui est sûr, c’est que mon sponsor Groupe Queguiner me suit au moins pour une autre Solitaire du Figaro. A ce moment là, mon objectif sera de gagner la Solitaire une seconde fois !

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