Un bilan plus que positif de Québec à Saint-Malo

© Pierre Bouras

L’histoire de la Transat Québec Saint-Malo est intimement liée à l’histoire de la course au large depuis maintenant 28 ans. 28 années d’évolution des supports, qu’ils soient sur une ou plusieurs coques. 28 années de rencontres avec des marins hommes et femmes qui ont marqué l’histoire des grandes courses océaniques et qui ont tous aimé et animé ce parcours si atypique entre terre et mer, îles et mammifères. L’édition 2012 restera marquée par l’incroyable doublé d’Halvard Mabire sur Camapagne de France et le niveau très élevé dans cette Class40 qui a largement contribué au succès de cette 8e édition de la Transat Québec Saint-Malo.

Elle n’est pas une parenthèse dans le calendrier des courses océaniques, elle est « LA » Transat d’ouest en est. Piégeuse, exigeante, physique, belle et surprenante, les superlatifs ne manquent pas pour la décrire et il suffit de lire les messages envoyés par les marins pendant plus de 10 jours pour s’en rendre compte. Sitôt arrivés, ces mêmes marins trouvent même de nouveaux descriptifs afin de parler de cette grande classique. Avec 25 engagés dont 20 Class40, le niveau était au rendez-vous même si la classe Open a manqué de concurrence pour les Multi50. La Transat a toujours été le témoin des changements dans les modes de navigations, des Maxis trimarans et monocoques à la magnifique classe des ORMA en passant par la classe FICO, Multi50 et Class40. Il est fort à parier que de nouveaux supports lâcheront les chevaux sur le Saint-Laurent lors des prochaines éditions. Les modes et la crise changent la donne, mais la Transat Québec Saint-Malo offre cette opportunité à des armateurs et à des marins de toujours avoir cette fenêtre ouverte sur l’Atlantique.

Un succès populaire

De Québec à Saint-Malo en passant par La Malbaie, Rimouski, Matane, Sainte-Anne-des-Monts, Gaspé et Percé (Circuit, 6 villes 6 bouées) et, bien entendu, Saint-Pierre et Miquelon, les spectateurs ont accompagné l’ensemble des participants par des milliers d’applaudissements et d’encouragements. La proximité des marins avec les spectateurs a été l’un des points clés du succès à Québec et même Saint-Malo, en pleine saison estivale, a offert le meilleur accueil aux marins.

Sylvain Gagné, Président de Voile International Québec :

« Cette édition était déjà pour nous réussie au départ, avec un plateau de 25 bateaux cohérent, surtout en ces années de crise. Une arrivée groupée, de belles batailles, une traversée sans incident… les coureurs ont aimé le Saint-Laurent et apprécié la traversée de l’Atlantique avec de belles dépressions. Je suis aussi très heureux de la participation du public tant à Québec qu’à Saint-Malo. L’idée des « 6 bouées, 6 villes » a permis de mieux faire partager la course par le public le long du fleuve et les marins ont adoré. C’était un défi technique, mais les coureurs ont pu découvrir les richesses du fleuve, avec ses paysages et sa faune. Et puis cela aide aussi le public québécois à découvrir cette voile hauturière, et peut-être à créer des vocations. L’accueil à Saint-Malo est magnifique, donc oui ! Le succès sportif et public est au rendez-vous.
Le scénario de la course a effectivement redonné un certain lustre à cette grande classique. Les marins aiment cette transat. C’est là la garantie de la pérennité de la Transat Québec Saint-Malo.
Notre objectif est toujours d’avoir au départ le plus grand nombre de bateaux possibles. Les absents ont eu tort. Certaines classes vont peut-être revoir leur position. On va travailler pour présenter des flottes homogènes.
Le maillage entre Québec et Saint-Malo, la Bretagne doit être raffermie. Il faut continuer à travailler pour que les échanges entre le Québec et la Bretagne se multiplient. »

D’un point de vue sportif

Inutile de revenir sur l’incroyable performance du très expérimenté Halvard Mabire sur Campagne de France et du très rapide Erwan Leroux sur son trimaran de 50 pieds FenêtréA Cardinal 3, car nous l’avons largement traité au fil des jours, mais l’un des points principaux et le niveau de préparation des équipages qui ont tous réussi, malgré quelques petits soucis mécaniques, à rejoindre Saint-Malo après plus de 3000 milles de course. 25 partants, 25 arrivées et des conditions mémorables pour une traversée express. L’Atlantique dans sa mansuétude à tout de même lâché une belle dépression afin d’ajouter cette pincée de poivre pour pimenter encore un peu plus la course.

Jean-Claude Maltais, directeur de course :

« Je suis très satisfait de l’épreuve. L’intérêt sportif était au rendez-vous. On a eu de belles arrivées, Erwan Le Roux bien sûr, mais aussi Halvard Mabire, le « vieux sage » pourchassé par les jeunots et qui a fini par leur damer le pion. Le Maître a donné la leçon aux jeunes et c’est là une belle page de l’histoire de la course qui a été écrite. Je remercie les coureurs d’avoir pris le temps, dans des conditions de navigation pourtant très difficiles, d’écrire chaque jour leurs impressions, leurs sentiments du large et de nous faire partager des horizons inconnus du grand public.
La partie québécoise de la course sur la Saint-Laurent s’est très bien passée. À chaque bouée de passage, il y avait beaucoup de monde avec un véritable échange entre le public québécois et les navigateurs.
La Transat Québec Saint-Malo a trouvé sa formule en terme de parcours, mais nous réfléchissons certainement à une fréquence différente, pourquoi pas sur un rythme tous les deux ans. La vie des classes de bateau évolue très vite et nous ne pouvons pas à ce jour prédire ce que sera l’état des flottes dans les différentes classes qui nous intéressent et que notre course intéresse, Class40, Multi50, MOD70, IMOCA, 52 pieds monotypes, etc. »

Patrice Drouin, Président Directeur Général de GESTEV :

« Pour cette première course à la voile que nous organisons nous avons eu la chance d’avoir le soutien nécessaire des gens qui travaillaient sur les autres éditions de la Transat, les gens de Voile internationale Québec. Ils nous ont assistés afin que nous puissions intégrer de la meilleure façon possible. Nous voulions être à la hauteur des attentes, mais aussi pouvoir nous intégrer de la meilleure des façons dans ce milieu.
L’un des points les plus importants était aussi d’avoir tous les marins à bon port à l’arrivée. De ce côté c’est une véritable réussite.
Nous sommes organisateurs d’événements de ski au Québec et les similitudes avec la voile résident en fait dans l’accueil des gens et des participants qui sont ici des marins. On a tenté d’accueillir de la meilleure des façons ces marins à Québec pour qu’ils puissent bénéficier de tous les services possibles, réparations, informations… Il était plus facile de gérer ça à Québec, mais nous avons aussi dû gérer l’accueil ici à Saint-Malo et notre expérience nous a permis justement de gérer cette problématique de travailler loin de chez soi. Nous avons également pu compter sur l’aide des personnes ici à Saint-Malo.
D’un point de vue communication, c’est un peu différent. À Québec, nous contrôlons la communication du départ jusqu’à Saint-Pierre et après c’est un peu le no man’s Land. Les marins sont livrés à eux-mêmes. C’est un peu la particularité de la course au large. Il faut arriver à transmettre au public les histoires et ce qui se passe sur l’eau. Il faut rendre cette information disponible et compréhensible pour le plus grand nombre. Ça c’est particulier et nous n’avions jamais vécu ça.
La Transat Québec Saint-Malo est sur un rythme tous les 4 ans et à l’avenir pour Québec nous avons l’ambition d’organiser une course tous les ans. Ça sera une grande nouveauté pour nous, mais nous désirons vraiment avoir une continuité dans les événements de voile au Québec. Tout est possible et nous allons travailler dans ce sens. »

Source

Soazig Guého, Mille & une vagues

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