Jean-Luc Nélias
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Carte d’embarquement 2018 avec Sodebo & Thomas Coville
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Si Thomas Coville sera bien le seul homme à bord de Sodebo Ultim’ entre Plymouth et New York, au bout du fil et sur skype, il pourra compter, à terre, sur un duo de navigateurs experts et mixte. Leur mission sera d’accompagner et d’assister le skipper de Sodebo Ultim’ dans la performance et la sécurité pendant les quelques jours de ce sprint intense. Comme le souligne Thomas Coville : « l’Atlantique nord en solo au printemps, ce n’est pas une promenade de santé ».
The Transat Bakerly, dont le départ sera donné le 2 mai, est inscrite au calendrier du Collectif Ultim qui autorise en effet le routage pour les courses en solitaire.
C’est donc Jean-Luc Nélias, responsable depuis quelques années de la performance et du routage au sein du team Sodebo qui assumera cette mission. Co-skipper de Thomas pendant la dernière Transat Jacques Vabre (2ème place) et reconnu pour ses talents de navigateur, Jean-Luc a choisi de travailler avec une navigatrice talentueuse et expérimentée qu’il connaît bien : Samantha Davies.
Regards croisés avec ce trio d’experts dont le défi sera d’établir ensemble la meilleure stratégie de trajectoire pour Sodebo Ultim’.
Qu’est ce qui a motivé le choix du duo Sam-Jean-Luc ?
Thomas Coville : « Concernant la performance du bateau et la manière de mener la cellule routage, j’ai entièrement confiance en Jean-Luc. C’est lui qui fait ses choix et quand il m’a parlé de Sam, j’ai trouvé que c’était une excellente idée. C’est une femme qui a une bonne énergie et j’ai bien aimé la manière dont elle a navigué sur la Volvo. Elle va apporter son œil neuf et je suis très content de collaborer avec elle ! »
Jean-Luc Nélias : « Une transatlantique c’est court mais c’est bien de pouvoir la partager avec quelqu’un notamment pour lancer des discussions, confronter les avis avec l’objectif d’en tirer le meilleur. Sam Davies était la personne idéale pour la cellule météo. On se connaît depuis longtemps et elle a beaucoup d’expérience. En plus d’être skipper sur la dernière Volvo Ocean Race, elle a beaucoup « trifouillé » les fichiers météo. C’est en s’entourant des autres que l’on s’enrichit et avec Sam, cela devrait être une expérience intéressante. »
Tu étais à bord de Sodebo Ultim’ la semaine dernière pour prendre la mesure du bateau et rencontrer l’équipe, qu’en as-tu pensé ?
Samantha Davies : « C’est la première fois que je naviguais sur un trimaran Ultim’ et c’était génial ! Je suis une habituée du solo en monocoque, là c’est un cran au-dessus : c’est énorme et super physique ! J’étais impressionnée par la maîtrise de Thomas à bord de son bateau, sa manière d’effectuer les manœuvres, son calme et sa bonne humeur même dans des conditions assez ventées. Thomas est capable de faire une superbe course sur The Transat ! Jean-Luc est un des meilleurs météorologues et je suis ravie d’embarquer dans l’aventure Sodebo Ultim’ ! »
En quoi consiste la cellule météo ?
Thomas Coville : « Le fait d’être routé apporte une réelle sérénité. C’est aussi moins de temps à passer à la table à carte. Je peux me focaliser sur le bateau, les réglages, effectuer les manœuvres et mettre toute mon énergie sur la performance. C’est aussi une sécurité supplémentaire pour bien anticiper la météo. On aura sûrement des conditions extrêmes, il faudra rester concentré ! »
Jean-Luc Nélias : « Le cadre du Collectif Ultim permet le routage et donc l’aide extérieure pour les courses en solitaire. Avec le team Sodebo, nous avons donc choisi de mettre en place une cellule météo. Depuis la terre, nous allons aider Thomas à choisir et à définir la meilleure trajectoire pour sa course. C’est un travail très précis, besogneux. Il faut éplucher toutes les données météo et il en existe une multitude. Une fois que tout est décortiqué, les options et les trajectoires se dessinent. A terre, ce qui nous manque, ce sont les informations visuelles. Ce sera donc à Thomas de compléter et de trancher.
Le routeur est en veille 24/24 et tout le travail de recherche, collecte de données, analyse, réflexion prend environ 12 heures de travail condensé par jour. Sur The Transat Bakerly, nous serons focus pendant une dizaine de jours sur les routages. Cela représente une forêt d’informations à traiter avec une accumulation de données. Au plus rapide la traversée se fera en 5 jours et demi et au plus long en 9 jours selon nos simulations. »
Samantha Davies : « Notre rôle pour Thomas sera important. Il faudra confirmer la bonne idée et éviter surtout de prendre la mauvaise. Quand tu routes un marin, il y a une grande responsabilité. On est aussi là pour assurer sa sécurité. L’Atlantique Nord au printemps, il peut y avoir des conditions météo extrêmes, on ne va pas chômer !»
Point sportif à deux semaines du départ
Thomas Coville : « Techniquement, Sodebo Ultim’ est prêt, l’équipe a super bien travaillé avec un planning serré depuis la mise à l’eau début mars. Dans 18-20 nœuds de vent, le bateau décolle nettement avec les nouveaux foils. Le stage d’entraînement avec François Gabart et le Pôle Finistère Course au Large a été très intéressant. C’est une façon de mieux connaître son adversaire… Physiquement, je me sens en super forme ! J’essaie d’arriver décontracté pour le départ de The Transat, en tout cas, j’ai une énorme envie d’y aller ! »
Mercredi prochain, Thomas Coville aura rejoint Saint-Malo pour le prologue de la course. Son trimaran de 30 mètres sera amarré devant la gare maritime pendant trois jours à l’occasion d’un programme de rencontres et de festivités. Samedi soir, Sodebo Ultim’ ralliera Plymouth, d’où sera donné lundi 2 mai le départ de la course.
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Quel est ton sentiment quelques minutes après l’arrivée ?
Le seul objectif, c’était d’assurer le podium, de rester avec MAPFRE. De ne pas avoir un bateau entre MAPFRE et nous. C’est pour ça qu’on est resté avec eux tout le temps. Le seul moment où on s’est relâchés, c’était quand on s’est dit qu’Abu Dhabi était tellement loin, que ça allait.
Il faut remettre les choses en perspective. On était des challengers, très challengers, même. La première étape, les gens ne pensaient même pas qu’on allait y arriver. Nous avons réussi à mettre une équipe sur pied, avec des Chinois, on a fait naviguer 4 Chinois, on a gagné deux étapes, on est sur le podium (général) depuis Alicante et puis on a fait 6 podiums d’étapes sur les 10 manches. Ca, ça me fait plaisir. Les équipiers Chinois, c’est un handicap en bras mais surtout en connaissance offshore. Ca faisait bcp de travail. Il a fallu former des Chinois qui n’avaient jamais passé une nuit en mer. Ils n’avaient jamais fait ça.Un nouveau projet Volvo pour les Chinois ?
J’espère pour Dongfeng.
Un bateau français dans une prochaine Volvo?
J’aimerais ça, j’adorerais parce que c’est quand même ma culture. Mais il faut pas mal d’argent pour faire les choses bien. Je ne sais pas si on a ça en France pour le moment
Mais l’international, j’aime ça aussi. Parce que j’aime bien le mix de culture et ce qu’on a apporté aux Chinois… Je suis content d’avoir fait ça.Le pire moment ?
L’arrivée à Lisbonne. J’en tremblais, j’avais froid. Je me suis trouvé au milieu de la nuit à voir MAPFRE et Brunel s’en aller, avec notre bateau immobilisé au milieu de la rivière. Un moment horrible de la course.
Le meilleur ?
L’arrivée à Sanya et aujourd’hui. Et à Newport aussi. Ces deux victoires, c’était extraordinaire. Je suis content du travail bien fait. Le fait d’être sur le podium montre qu’on a monté un projet sérieux. La course en monotype, ça met les gens à égalité, avec des bateaux identiques. Ce sont les bons marins qui s’en sortent, pas parce qu’ils ont le bateau le plus rapide.
Avez-vous bénéficié d’assez de moyens?
Oui, même si on en veut toujours plus mais on a eu les moyens dont on avait besoin. Idéalement, j’aimerais avoir une plus grande structure autour de l’équipage. Je me rends compte à quel point c’est important. Les dernières étapes sont vraiment très, très dures. A partir de Newport, les gens sont fatigués, ils ont besoin d’une structure pour les aider en navigation, en préparation mentale, physique, en tout.
Ca, on ne l’a pas fait et je le regrette. Je le ferai la prochaine fois. La course, c’est un marathon, il faut pouvoir tenir. C’est ça qui fait la Volvo, sinon ce serait la coupe de l’America.