Presque 50 nœuds à 50 jours des Jeux

© Lionel COTTIN / FFVoile.fr

« En 30 ans de carrière, je n’avais jamais vu ça ! » Pascal Chaullet, l’entraîneur des planches à voile, en a pourtant vu d’autres mais la dernière manche disputée aujourd’hui risque de rester gravée pour un moment dans sa mémoire. Lancés dans des conditions sportives mais navigables, les planchistes ont vu le vent grimper au fur et à mesure qu’ils évoluaient sur le parcours. « L’anémomètre de Portland a enregistré des rafales à 50 nœuds (92 km/h) » observe David Lanier, expert météo, et le coach a lutté, en bateau à moteur, pour ramener Julien Bontemps à bon port à la fin de la manche. Pourtant, Jul’ fait partie de ceux qui sont allés au bout de cette course de l’extrême alors qu’une vingtaine de concurrents a dû baisser pavillon avant de franchir la ligne. Cet exploit – il prend la troisième place – lui permet de conforter la place de leader acquise dans les petits airs de lundi et conservée dans la tempête aujourd’hui. Le Nantais est pourtant l’un des seuls à avoir couru dans des conditions aussi dantesques puisque les filles, dont Charline Picon, sont seulement allées sur l’eau avant de rebrousser chemin devant l’évidence. La Rochelaise ne rajoute qu’une seule manche (de 10) à son compteur et passe à la neuvième place.

Pour les autres, le vent était presque moins fort que prévu avec une vingtaine de nœuds en moyenne mais ils ont eu le droit à cette pluie froide qui vient à bout des meilleurs cirés. « C’était humide » rigole Jonathan Lobert avec un sens de l’euphémisme bien à lui. Il faut dire qu’avec deux manches de 7, il peut avoir le sourire puisqu’il assure sa cinquième place au classement général. Ce matin, les organisateurs prévoyaient que le vent grimperait plus vite sur le plan d’eau. Ils ont donc choisi de réduire la zone de course pour concentrer les moyens de sécurité sur un nombre réduit de ronds, avec pour première conséquence l’annulation pure et simple de la journée pour les handis. Pour les autres, tout le monde a couru à l’exception des Stars qui ont patienté huit heures à terre avant d’apprendre qu’il ne se passerait rien pour eux aujourd’hui. Dans les autres séries, cette micro-journée n’a pas chamboulé les classements. Ainsi, Manu Dyen et Stéphane Christidis pointent toujours à la deuxième place en 49er et Sarah Steyaert, en radial, ne parvient pas à se rapprocher du top ten. « Cette 12ème place, c’est décevant » explique celle qui vient de se sélectionner pour les Jeux. Petite déception également pour Camille Lecointre et Mathilde Géron qui perdent leur place de leader en 470 Féminin. « On n’a pas trouvé la technique adaptée aux vagues que l’on avait aujourd’hui » analyse Camille qui concède « quelques petite erreurs » alors que la Néo-Zélandaise Joh Aleh « met des caramels à tout le monde » et s’empare du maillot jaune à la veille d’une avant-dernière journée estampillée « baston ».

Sur le papier, Claire Leroy et son équipage ne progressent pas en match racing féminin. Ce ne sont en effet pas les matchs de classements (chargés de déterminé qui rencontre qui en quarts de finale) disputés aujourd’hui qui changent quoi que ce soit au général mais, en terminant deuxièmes de cette phase intermédiaire, elles suscitent bien des espoirs pour la suite. « Tout recommence » rappelle le coach, Benjamin Bonneau, qui précise que les compteurs sont remis à zéro à chaque nouvelle étape en match racing mais qui ne voit « que du positif » dans le parcours de l’équipage. Du positif également pour Jean-Baptiste Bernaz. Le sociétaire du CN Sainte Maxime – qui souffre de problèmes digestifs – n’est pas mécontent de s’offrir la meilleure progression française du jour, avec trois places au général, alors qu’il n’a rien pu avaler ce matin. Comme beaucoup, il rêve de pouvoir tenter sa chance demain. Rien d’impossible à cela puisque les lasers peuvent sortir dans des conditions musclées. Ce ne sera surement pas demain matin puisque le vent sera toujours très fort (près de 50 nœuds) mais promet de baisser dans l’après midi pour revenir dans une limite plus raisonnable de 25/30 nœuds.

Interview de Benjamin Bonnaud :
« C’est super positif. A l’issue des rounds robins, elles sont deuxièmes après 12 matchs et, dans les matchs de classement aujourd’hui, elles sont également 2èmes. Pour l’instant, elles sont dans la feuille de route. On est satisfait du travail mis en place mais en match race, rien n’est acquis. Les points sont remis à zéro et tout recommence en quarts. Elles vont se retrouver contre la néo zélandaise (Stéphanie Hazard) qui est en forme en ce moment. Il faut rester concentrer, le plus dur reste à venir. »

Interview de Sarah Steyaert :
« Suite à la sélection et au gros planning depuis le début de la saison, il y a peut-être un peu de relâchement. J’ai aussi envie de retrouver une manière de naviguer que je ne pratique plus aujourd’hui. J’aime suivre le vent plutôt que la flotte et Ian (son coach, ndlr) souhaite que je navigue plus par rapport à la flotte. Mon souhait, c’est de réessayer ces choses là. Avant-hier, j’ai essayé et j’ai fait des boulettes. Hier, j’ai fait un mix et ça a marché. Il faut trouver un équilibre. Cette place de 12 ne me satisfait pas, c’est décevant. Cela dit, je relativise. La sélection vient de se terminer et je n’ai pas navigué ici avant la régate, contrairement aux autres. Je croise les doigts pour que ça courre demain mais ça va être dur ! »

Interview de Jean-Baptiste Bernaz :
« Pour l’instant, je suis plutôt content. Il me reste quelque axes de travail à affiner. L’objectif est d’être dans le coup avec les meilleurs. Dans le petits temps et le medium, je suis bien et j’excelle au portant. Depuis deux jours, j’ai une petite gastro et malgré ça je fais des manches devant. Sur le résultat, je regrette une bouée ratée à cause du brouillard. J’étais devant et tout le groupe des premiers est parti hors cadre et moi avec. J’assume l’erreur mais la faut est cher payée car je perds 10 points là-dessus. Cette semaine est dure physiquement mais c’est comme d’habitude ici. Ça fait quatre ans qu’on l’appelle le plan d’eau agricole, ce n’est pas pour rien ! Il y a du vent, des vagues et de la pluie ! »

Interview de Jonathan Lobert :
« C’est humide ! Il a plu quasiment tout le temps. Le vent n’était pas si fort que ça. On a eu 20 nœuds mais on attendait plus. J’ai pris un bon départ. J’étais dans le groupe de tête et j’ai fait une petite erreur qui m’a détaché de ce groupe. Je suis content car je suis toujours parmi les 7-8 premiers. Ce serait bien d’être dans les 3 mais je prends ce qui passe. »

Classements provisoires :
RS :X H Homme :
1. Julien Bontemps – 21 pts (ASPTT Nantes)

RS :X H Femme :
9. Charline Picon – 63 pts (Palmyr atlantic voile – SNCF)

49er :
2. Emmanuel Dyen / Stéphane Christidis – 31 pts (CNV Aix les Bains – Equipe de France Douane / EV Cagnes sur Mer – Equipe de France Militaire)

470 Homme :
17. Pierre Leboucher / Vincent Garos – 62 pts (ASPTT Nantes / SNO Nantes – Equipe de France Militaire)

470 Femme :
2. Camille Lecointre / Mathilde Géron – 35 pts (SR Brest – Equipe de France militaire / CMVSB – Equipe de France militaire)

Laser :
12. Jean-Baptiste Bernaz – 70 pts (CN Ste Maxime)

Finn :
5. Jonathan Lobert – 37 pts (SNO Nantes – Equipe de France Militaire)

Laser Radial :
12. Sarah Steyaert – 63 pts (CV Chatelaillon)

Star :
7. Xavier Rohart / Pierre-Alexis Ponsot – 37 pts (YC La Pelle / SNO Nantes)

Match Racing :
Claire Leroy, Elodie Bertrand, Marie Riou et Claire Pruvot (SN St Quay Portrieux, CV Arcachon, USAM Voile, SR Courseulles) : qualifiées pour les ¼ de finale.

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