Le Trophée MAP a tout pour plaire

© Bruno Bouvry / imagesdemer.com

Le Trophée Marie-Agnès Péron 2012 réunira cette année pas moins de 76 coureurs : un joli succès pour une année sans transat et en ces temps économiquement difficiles. Solitaires, techniques, rapides et, désormais, épreuve du « Championnat de France de Voile « Classiques » Tour Mini 6.50 en solitaire », ces 200 milles stratégiques ont tout pour plaire, d’autant que l’action se passe à Douarnenez et sous la houlette aussi experte que conviviale du Winches Club !

A une semaine du coup d’envoi du Trophée Marie Agnès Péron 2012, les pontons du port de Tréboul commencent à se colorer et à s’animer. Ça bricole, ça plaisante, ça discute technique, ou pas, ça refait le match de la dernière course… Bref, les futurs solitaires se préparent activement. Le départ pour ce sprint intense de 36 à 48h entre Douarnenez, la mer d’Iroise et la Bretagne sud, sera donné le 31 mai prochain, à midi.

Bizuths et bateaux de série à foison

Cette édition 2012 du Trophée « MAP » présente une double particularité : sur les 76 solitaires inscrits, 40% des coureurs sont des « bizuths » du circuit et les deux tiers de la flotte naviguent en bateaux de série (54 bateaux de série pour 22 prototypes), une évolution générale à toutes les épreuves Mini du moment.

« Nous avons 76 coureurs, c’est une jolie flotte, mais qui reste assez habituelle en Mini. Le nouveau Championnat de France, mis en place par la Classe et dont le Trophée MAP est l’une des épreuves, rend cette course encore plus attractive. Il y a beaucoup de nouveaux venus, ou de coureurs occasionnels, or un parcours en solitaire n’est jamais facile, mais, une fois encore, le Trophée MAP fait le plein (le maximum étant 80 partants, ndlr) », remarque Philippe Coatmeur, directeur de course.

Le Trophée MAP est aussi et surtout une épreuve « ouverte ». Les multiples pièges tactiques de son court parcours offrent autant de possibilités de « jouer des coups » comme de « se refaire ». Tout du long de ces 36 à 48h de course, il faut être attentif, il y a toujours des risques de se faire doubler et des opportunités à saisir.

Mais il faudra veiller à dormir…

« Pour être devant, il ne faut pas dormir, ou presque ! C’est un rythme intense assez atypique en Mini, un jeu ouvert aux régatiers, alors que nous sommes plutôt des coureurs au large… », confirme Jean-Marie Oger (ACBI), coureur du Pôle Mini de Douarnenez.

« Il faut être à fond tout le temps ! C’est d’ailleurs l’un des pièges de cette course, car il faut penser à se ménager pour garder de l’énergie jusqu’au bout et ne pas faire de bêtises sur la fin de parcours », prévient Giancarlo Pedote (Prysmian), nouveau skipper du « Magnum » de David Raison.

« Cela demande beaucoup de préparation en amont de la course, avec la mise en place d’un road-book bien précis qui permet de réagir vite et bien à chaque situation critique », ajoute Benoit Marie (Eva Luna), bizuth averti.

Ainsi, ce parcours atypique peut sourire aux skippers les plus expérimentés, comme aux stratèges les plus audacieux. Les « favoris » devront rester sur leurs gardes car, parmi les bizuths, certains comptent bien profiter de ces opportunités tactiques pour accrocher la tête de flotte.

En prototypes,

on retrouve l’essentiel des favoris de cette saison, avec, notamment :

  • le 747, qui a changé de skipper, mais continue de faire parler de lui : vainqueur de la Trinité – Plymouth, Giancarlo Pedote termine aussi 3e de l’Open Demi Clé cette année et le Magnum vient également de remporter le UK Fastnet, avec David Raison à sa barre ;
  • Antoine Rioux (Festival des pains) 3e de la Transat 6,50 2011 et vainqueur de l’Open Demi Clé cette année ;
  • le Tchèque Milan Kolacek (Follow Me), vainqueur de la très difficile Select 6,50 ;
  • Nicolas Boidevezi (Senor Blue) 2e de l’Open Demi Clé et de la Select 6,50 cette année, Nicolas est l’un des « anciens » du circuit, toujours bien placé ;
  • Aymeric Chappellier (La Tortue de l’Aquarium de La Rochelle) dans le top 5 des courses de début de saison, Aymeric grimpe les échelons…

En bateaux de série,

le plateau est assez différent dans la mesure où plusieurs « favoris » sont aussi des nouveaux venus, à l’instar par exemple de Justine Mettraux (Team Work) ou encore de Damien Cloarec (Lomig) :

  • Aymeric Belloir (On chante tous contre le cancer) vainqueur de la Select 6,50, truste presque tous les podiums des épreuves auxquelles il participe depuis l’an dernier ;
  • Renaud Mary (www.runo.fr) 2e de la Select 6,50, est régulièrement aux avant-postes depuis l’an dernier ;
  • Justine Mettraux (Team Work) est bizuth et fait déjà parler d’elle avec deux victoires cette année sur l’Open Demi Clé et la Trinité – Plymouth, ce sera sa première course en solitaire suite à son abandon sur la Select 6,50 ;
  • Damien Cloarec (Lomig) 5e de la Trinité – Plymouth, est lui aussi un nouveau venu sur le circuit, mais, comme Justine, son savoir-faire de régatier l’aide à être très vite dans le match ;
  • Yann Sommer de Gelicourt, 3e de l’Open Demi Clé ;
  • Jean-Marie Oger (ACBI) c’est sa première épreuve cette année, mais Jean-Marie est bien préparé,
  • Jonas Gerkens (Elect-Râ) 3e de la Select 6,50 ;
  • Bruno Simonnet (El Nono) lui aussi débute sa saison 2012, mais son expérience fait régulièrement des étincelles !

Au final, les favoris de ce Trophée MAP 2012 se retrouvent face à une foule de solitaires animés de l’envie de « bien faire » ! Le jeu promet suspens et rebondissements…

Rendez-vous jeudi 31 mai à midi pour le coup d’envoi de cette 8e édition du Trophée Marie-Agnès Péron.

Echos des pontons

Jos Le Gall, maire adjoint de Douarnenez

« Le Trophée Marie Agnès Péron, comme le Mini Fastnet d’ailleurs, sont des événements que nous suivons avec passion ! Pour son intérêt sportif d’abord, car ce sont des épreuves difficiles et toujours disputées, dans lesquelles nous sommes d’ailleurs sportivement impliqués via les coureurs du Pôle 6,50 que nous soutenons également (9 des 12 skippers du Pôle seront sur les rangs, ndlr).
Ces épreuves Mini représentent également un atout communication pour la ville de Douarnenez qui est ainsi valorisée auprès de skippers et de leurs équipes venus des quatre coins de la France et parfois même de beaucoup plus loin. Pendant 15 jours, cette affluence bénéficie aussi à l’économie de notre ville.
Bref, nous serons là au départ, à l’arrivée et même pendant la course, nous viendrons au Winches Club encourager tous les bénévoles douarneniste impliqués dans cet événement, et les organisateurs également. »
(La ville de Douarnenez apporte 25 000 euros de subvention et des aides matérielles importantes pour participer à l’organisation du Trophée MAP et du Mini Fastnet.)

Philippe Coatmeur, directeur de course du Trophée MAP 2012

« Le parcours ne change pas, il est toujours aussi intense, jalonné d’effets de site parfois capricieux à appréhender. Cette année, en revanche, les coefficients de marée sont faibles : ce sera une difficulté de moins pour les coureurs !
Même s’il y a beaucoup de nouveaux venus, les règles de la Classe Mini sont suffisamment rigoureuses pour assurer un bon niveau technique des coureurs. Les consignes de sécurités seront bien sûr rappelées, mais il n’y a pas de dispositif spécifique pour les bizuths. Après un an de pause, où j’ai suivi les courses de loin, mais je les ai suivies quand même, je reviens avec un regard « rafraîchi » et toujours la même envie de partager l’ambiance conviviale des courses Mini du Winches Club ! »

Skippers de bateaux de série

Jean-Marie Oger (ACBI), skipper du Pôle 6,50 de Douarnenez

« ça commence à s’agiter sur le port ! C’est ma première épreuve de la saison, je viens de retrouver un partenaire, ACBI, avec lequel nous nous engageons sur deux saisons pour la Transat 2013. Mon objectif est donc de reprendre mes marques par rapport à la concurrence, mais j’ai participé à tous les entraînements cet hiver et je suis assez confiant. Un top 10 serait bien, et si c’est mieux, tant mieux !
C’est un parcours exigeant car très ouvert. Il y a de nombreux coups à jouer tout du long. Pour être devant, il ne faut pas dormir, ou presque ! C’est un rythme intense assez atypique en Mini, un jeu ouvert aux régatiers alors que nous sommes plutôt des coureurs au large… Il y a du challenge ! »

Justine Mettraux (Team Work), bizuth et déjà favoris

« C’est une première en solitaire pour moi ! Pour mes courses en double du début de saison, j’étais bien accompagnée (par Etienne David puis par Milan Kolacek) et j’ai dû abandonner la Select 6,50, donc là je vise le top 10. J’ai encore beaucoup à apprendre. Le circuit Mini me plaît beaucoup pour plein de raisons : les régates sont très intéressantes et variées, les bateaux sont super, il y a une bonne ambiance. Je viens de la course en équipage, je ne connaissais pas le large, mais c’est ce que je voulais découvrir. Pour ça, le Mini est une excellente porte d’entrée avec, pour objectif, la Transat 2013… »

Aymeric Belloir (On chante tous contre le cancer), il truste les podiums depuis un an…

« Il y a un bon niveau cette saison en bateaux de série, ça renforce l’intérêt des courses. Avec Renaud Mary (www.runo.fr) particulièrement à l’aise en solitaire et les nouveaux venus comme la suissesse Justine Mettraux (Team Work) ou encore Damien Cloarec (Lomig) notamment. Ils viennent de la régate, ils ont un bon bagage technique et ont tout de suite été dans le coup. Ils seront d’ailleurs peut-être particulièrement à l’aise sur une épreuve courte telle que le Trophée MAP ? On verra… En tous cas, ça fait un bon groupe où ça se bagarre bien. Les bateaux restent proches en performance, c’est le skipper qui fait la différence.
Mon objectif de la saison est le titre de champion de France. Je trouve cette initiative de la Classe et de la FFV excellente, ça rehausse l’intérêt sportif du circuit. Il faut être bon sur les trois épreuves, c’est une belle motivation et c’est valorisant. »

Skippers de Prototypes

Benoit Marie (Eva Luna) un bizuth à l’attaque

« C’est ma première année sur le circuit, ma deuxième course en solitaire (abd sur la Select 6,50). On va passer dans des zones avec beaucoup de cailloux et de courant. Cela demande beaucoup de préparation en amont de la course : avec un road-book bien précis qui permet de réagir vite et bien à chaque situation « critique ». Mais il faut pouvoir dormir dès que possible même pour 5 ou 10 minutes, pour rester lucide.
Je suis bizuth je reste donc très humble par rapport à mes objectifs, mais j’ai envie de bien faire et d’accrocher la tête de flotte. Je reviens tout juste de ma qualification en solitaire, j’ai appris beaucoup de choses, je me sens à l’aise… Je pense que je viens de passer de la phase « découverte » à la phase « performance ».»

Giancarlo Pedote (Prysmian), nouveau skipper du révolutionnaire 747, le Magnum avec lequel David Raison a notamment remporté la Transat 6,50 Charente-Maritime Bahia 2011

« Mon objectif majeur est encore de chercher à découvrir le plus possible mon bateau. Il est différent des autres et cela demande un peu de travail, de temps passé à bord. J’ai déjà participé au Trophée MAP en 2009, c’est un parcours très intéressant, très technique avec le passage du Raz de Sein, la traversée de la baie de Douarnenez… Il faut jouer constamment avec les courants. Bref, il faut être à fond tout le temps ! C’est d’ailleurs l’un des pièges de cette course, car il faut penser à se ménager pour garder de l’énergie jusqu’au bout et ne pas faire de bêtises sur la fin de parcours.
Et ce n’est que la deuxième épreuve en solitaire de la saison : une occasion à ne pas rater, car cela permet de bien valider le couple bonhomme/bateau. »

Antoine Rioux (Festival des pains), 3e de la dernière transat et vainqueur de l’Open Demi Clé 2012

« Je vise un podium si possible : il y a une belle bagarre cette année en proto ! Il reste un petit noyau assez homogène, c’est très sympa. La transat et les bons résultats de ce début de saison m’ont mis en confiance et c’est ce qui est génial en Mini : c’est une classe très ouverte. Même si on n’a pas un cursus de régatier, on peut tirer son épingle du jeu avec d’autres qualités techniques et du sens marin. C’est un support qui requiert des compétences dans beaucoup de domaines.
Le Trophée MAP est une course rapide, un format radicalement différent des courses au large. C’est ce qui fait tout son intérêt. Je suis un peu moins à l’aise sur ce type de parcours et mon bateau est configuré pour le large, mais il est performant et polyvalent et je commence à vraiment bien le connaître. Et je suis bien préparé, ça peut aider… »

Source

Catherine Ecarlat

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