Impatients mais sereins

© Vincent Curutchet / Macif

Dans trois jours, c’est le départ de l’Europa Warm’Up. Amarrés au ponton devant la capitainerie générale du port de Barcelone, les sept monocoques Imoca sont l’objet des dernières attentions des préparateurs. Quoi qu’il advienne, il y a toujours quelque chose à peaufiner avant de se lancer dans la course. L’épreuve devrait constituer le meilleur des bancs d’essais avant la grande confrontation du Vendée Globe 2012.

Sous le soleil revenu sur Barcelone, les équipiers profitent du printemps méditerranéen. Pas question pour autant de lézarder, même si d’évidence, les équipages sont prêts. Ici, on teste une dernière fois l’enrouleur d’un gennaker, là, on finalise quelques menus travaux de stratification pour améliorer l’ergonomie d’un cockpit ou introduire un petit élément de confort supplémentaire dans la cabine. Les équipes techniques essayent de penser au moindre détail qui pourrait faire la différence, d’éliminer l’oubli fâcheux qui pourrait avoir des conséquences terribles. Plus que jamais, le diable se niche dans les détails.

Heureux avant tout

A écouter les skippers et leurs équipages discuter sur les pontons ou sur le village de l’Europa Warm’Up, ce qui transpire avant tout, c’est un véritable plaisir. Plaisir d’être à Barcelone où, une fois de plus, l’accueil local a été des plus remarquables. Entre gentillesse, attention permanente aux besoins des coureurs et une énergie dépensée sans compter, la FNOB (Fondation Navigation Océanique Barcelone) a réussi le pari de proposer, en quelques semaines à peine, un village et des animations qui pourraient en remontrer à bien des organisations de course. Ce bonheur-là transpire forcément jusque dans les équipes…

Au-delà du plaisir d’être à Barcelone, les sept équipages engagés sur l’Europa Warm’Up sont aussi particulièrement contents de se voir proposer le dernier test grandeur nature avant le Vendée Globe. Chaque bateau sort d’un chantier hivernal et malgré des entraînements communs pour plusieurs d’entre eux, rien ne vaut la compétition pour savoir exactement où l’on en est. D’autant que le plateau compte pratiquement tout ce qu’il se fait de mieux à l’heure actuelle. Outre les quatre plans Verdier-VPLP construits récemment, Virbac-Paprec 3, Banque Populaire, PRB et MACIF, tout le monde attend de mesurer les performances sur la durée du nouveau monocoque de Bernard Stamm, Cheminées Poujoulat et celles du tout récent ACCIONA 100% EcoPowered de Javier Sanso, premier monocoque revendiquant de pouvoir se passer totalement de l’usage des énergies fossiles. Enfin, Kito de Pavant ne serait pas mécontent de démontrer que les travaux d’optimisation de son Groupe Bel ont porté largement leurs fruits…
Une ville incroyablement accueillante, un parcours d’une variété inédite, un plateau haut de gamme, les skippers de l’Europa Warm’Up auraient mauvaise grâce de se plaindre. Des bateaux prêts, des skippers disponibles, tous peuvent du même coup se pencher sur la météo à venir de cette première étape, pour en conclure que rien n’est vraiment sûr. La Méditerranée a l’art de remettre un peu de piment sur les bonheurs trop simples.

Ils ont dit

Kito de Pavant (Groupe Bel) :

Cette course va constituer un excellent test avant le Vendée Globe. Pour nous autres Méditerranéens, ce sera l’occasion de vérifier que notre beau bateau rouge est bien dans le coup. Nous avons fait pas mal de modifications sur le bateau et je pense qu’à certaines allures on sera très compétitifs. On risque de souffrir un peu aux allures de largue, mais dans le petit temps, Groupe Bel risque d’en surprendre plus d’un.

François Gabart (MACIF) :

On est ravi d’être ici. D’abord, parce que je retrouve cette ambiance si chaleureuse que j’avais déjà goûtée au départ de la Barcelona World Race. Mais aussi, parce que se confronter en compétition est un test d’une toute autre valeur qu’un entraînement. On le sait bien : en entraînement, on en garde toujours un peu sous le pied. Là, on va déjà avoir une idée plus précise de là où en est chaque projet…

Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) :

Pour cette première étape, j’ai choisi de naviguer avec mon équipe technique, à qui se joindra Christopher Pratt qui était déjà mon coéquipier lors de la dernière Transat Jacques Vabre. Ce sera l’occasion pour eux de voir combien on tire sur les bateaux et d’avoir une idée plus précise des efforts avant le Vendée Globe. Ça devrait nous permettre d’aborder au mieux cette échéance…

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WindReport'

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