En rang serré

© Alexis Courcoux

Depuis l’arrivée de Cercle Vert hier dans la soirée, un flot ininterrompu de Figaro s’est engagé dans le port de Gustavia à Saint-Barthélemy. Rarement dans l’histoire de la course autant de bateaux sont arrivés en si peu de temps. Derrière Cercle Vert et Nacarat, le formidable duel entre Banque Populaire et Skipper Macif n’était que l’apéritif du festin qui s’annoncait somptueux. Durant 6 heures, c’est une moyenne d’un bateau toutes les 30 minutes qui se présentait sur la ligne. Un rythme effréné qui contribue aussi au succès de cette édition car les spectateurs ont pu bénéficier de ces moments uniques. Les arrivées se sont succédé au fil de la nuit et désormais seuls 2 Figaro restent encore en course à savoir, Armor-Lux / Père Loustic / Clown à l’Hôpital et Hôtel Emeraude Plage Saint-Barthélemy.

Ce n’est pas un dimanche à la campagne mais bel et bien un dimanche au port que les Saint-Bart ont vécu en cette journée de dimanche après-midi. C’est à l’heure du goûter à Saint-Barthélemy que Cercle vert a ouvert le grand bal des arrivées de la Transat AG2R LA MONDIALE. Il faisait déjà nuit en France, mais c’est sous le soleil et de jour que Gildas Morvan s’est offert sa première victoire sur cette Transat, une victoire qui lui échappait depuis 1998. Après plus de 4000 milles parcouru sur l’Atlantique et plus de 22 jours de course, les équipages sur les Figaro Bénéteau 2 ont offert un incroyable final aux spectateurs présents sur les quais. Un puis deux, puis trois, encore un, au total ce sont 12 Figaro qui sont arrivés en 6h de temps. Pas le temps de souffler et de répondre aux différentes sollicitations qu’il fallait déjà accueillir un nouveau concurrent. Pour la troisième place, la donne était différente. Au coude à coude pendant 24h, seul un petit bord osé de Banque Populaire le long de la côte a permis à Jeanne Grégoire et Gérald Veniard de faire la différence sur Skipper Macif. Entre les deux équipages, seules 97 petites secondes les séparaient à l’arrivée. La suite de l’histoire n’est qu’une succession d’incroyables histoires.

Petit récapitulatif des écarts

  • Entre Skipper Macif (4e) et Bretagne Crédit Mutuel Performance (5e) : 63 minutes
  • Bretagne Crédit Mutuel Performance (5e) et Gedimat (6e) : 19 minutes
  • Gedimat (6e) et Sepalumic (7e) : 68 minutes
  • Sepalumic (7e) et EDM Pays Basque Entreprises (8e) : 24 min
  • EDM Pays Basque Entreprises (8e) et Les Recycleurs Bretons (9e) : 9 minutes
  • Les Recycleurs Bretons (9e) et Cornouaille Port de Pêche (10e) : 59 secondes
  • Cornouaille Port de Pêche (10e) et Gaes (11e) : 14 minutes
  • Gaes (11e) et Artemis (12e) : 62 minutes
  • Artemis (12e) et La Solidarité Mutualiste (13e) : 2 heures et 27 minutes

Sur ces premières arrivées, 75% de la flotte est arrivée en 6 heures, soit un bateau toutes les 30 minutes. Un constat stupéfiant qui démontre une fois de plus l’incroyable niveau des marins qui après plus de 7000 kilomètres se sont jetés à corps perdu pour tenter d’arracher une place de plus au classement général.

A 11h 27 min et 28 s, heure de Paris, Yannig Livory et Guillaume Farsy sur One Network Energies faisaient leur entrée dans le port de Gustavia. Ils terminent 14e, 5 heures après les anglais d’Artemis. Les prochains Figaro attendus sont Armor-Lux / Père Loustic / Clown à l’Hôpital qui devraient arriver dans la soirée de lundi (heure de Paris) puis Hôtel Emeraude Plage Saint Barthélemy dans la journée de mardi.

Le long des quais les spectateurs ont pu découvrir des marins très heureux, burinés par le soleil et en grande forme physique. Après les obligations de l’arrivée, c’est à table, autour d’un bon steak pour certains ou bien d’un poisson pour d’autres que tous ont refait le match. « Pourquoi tu n’as pas rasé les cailloux ? » pouvait lancer Jeanne Grégoire à Fabien Delahaye mais ces moments sont leurs moments. C’est tard dans la nuit et une fois le calme et l’effervescence des arrivées légèrement retombée que les marins ont pu profiter de cette nouvelle nuit, bien loin des empannages, des algues et des quarts.

Vacation de Jean-Sébastien Henry (Armor-Lux / Père Loustic / Clown à l’hôpital) :
« Le moral est très bon, on est toujours sur l’eau donc on est peu jaloux des petits copains qui sont arrivés et ont passé une bonne nuit. On a vu sur terre donc c’est super ! On a vraiment passé un super moment sur l’eau. Au niveau humain, on a été agréablement surpris par le suivi autour du bateau, par tous nos proches et nos partenaires. Au niveau sportif on est plutôt content de ne pas avoir perdu tant de milles à partir de la 2ème semaine et d’avoir tenu la distance. La 1ère semaine a été vraiment difficile avec des conditions compliquées et dures. La 2ème semaine n’a pas été simple non plus car pas ou peu de vent. On avait l’impression de stagner sur la cartographie. On était à fond jusqu’au Portugal et puis on s’est arrêté un peu au milieu de l’Atlantique.
On a encore de l’eau et de la nourriture. On s’est même offert le luxe de prendre une petite douche à l’eau douce pour être tout propre à l’arrivée. Il manque juste de quoi prendre l’apéro ce midi !
On a une ETA prévue vers 18h-19h heure antillaise, on est heureux d’arriver en fin de journée et de profiter de la beauté des paysages, de faire vivre à nos proches et partenaires une arrivée de jour. Je tiens déjà à remercier Armor-Lux, Père Loustic, la Ville et les commerçants de Vannes pour le PC Course. Merci également aux 6000 votants qui nous suivent tous les jours et qui regardent la carto 5 fois par jour. J’espère qu’on les a fait rêver un petit peu. Après le résultat n’est pas à la hauteur mais bon on est très heureux de leur avoir offert çà et on a atteint notre but : traverser l’Atlantique, arriver entier et passer un bon moment. On est très content de ce qu’on a fait, on a pris énormément de plaisir.
Là on profite des derniers 60 milles pour ranger le bateau et préparer l’arrivée. On n’a pas beaucoup navigué la nuit dernière mais on n’a pas sommeil du fait de l’excitation de l’arrivée. On a hâte de boire une bonne bière fraiche.
Les heures difficiles commencent avec la chaleur surtout aujourd’hui où il y a très peu d’air.
Germain est à la barre et on essaye de faire glisser le bateau au maximum. On a encore 58 milles pour arriver sur l’île et après il faut faire le tour. »

Source

RivaCom

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 14 mai 2012

Matossé sous: Figaro 2, Monotypie, Transat AG2R

Vues: 2030

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