Roulette russe !

© Yann Riou/Groupama Sailing Team

Jeu d’échec, foire d’empoigne, roulette russe. À moins de 1000 milles de l’arrivée à Miami, les marins fouillent dans leur vocabulaire pour décrire une situation extrêmement stressante, une pétole agaçante qui compresse la flotte en mer des Caraïbes et permet aux retardataires de reprendre des milles.

À 13h UTC, moins de 85 milles séparent PUMA, leader au nord des îles Vierges, d’Abu Dhabi Ocean Racing, dernier et plus au sud. Ce regroupement s’explique par le vent faible et aléatoire qui ralentit les concurrents depuis hier. Par moments, les Volvo Open 70 sont même descendues à deux nœuds de vitesse !

Une dérive frustrante entre les grains et les orages, à guetter une option ou une risée sans vraiment « maitriser son destin, » dixit Jean-Luc Nélias, navigateur pour Groupama sailing team.

« On s’est rapproché du premier et il y a du jeu, » poursuit le Français. 46 milles repris en 48 heures : c’est effectivement le très bon bilan de Groupama au passage de ce creux barométrique.

« Dans ces derniers 1000 milles, » ajoute le skipper de Telefónica Iker Martínez, troisième, « Groupama s’est rapproché. Il peut même entrer dans la bagarre pour la tête de course. Si on réussit à les maintenir à distance dans les prochains jours, ce sera une bonne étape pour nous. »

Nélias relativise : « Quand on regarde sur la carte, il faut encore croquer les milles, ça ne se fait pas tout seul ! Mais il y a encore des opportunités, il faut y croire. »

Ça ne se fait pas tout seul. CAMPER with Emirates Team New Zealand en sait quelque chose. Sur les talons de PUMA depuis plusieurs jours, l’équipage de Chris Nicholson a pris un raccourci risqué à travers les îles d’Anguilla et de Scrub, au nord des Antilles, pour gagner … Cinq milles.

« Will (Oxley, navigateur) a repéré un petit trou d’environ 250 mètres de large sur la carte, » explique Nicholson. « La zone navigable n’était pas grande mais on a traversé tout droit à 20 nœuds environ.

« Vous ne pouvez jamais savoir à quel point ces points seront importants plus tard. C’était un profit de cinq milles. Il faut chasser autant que possible chacun de ces gains. »

Nélias, enfin, confie que cette chasse au gain et au grain est « plus intéressante (que la navigation tribord amure de la semaine passée). Le seul souci, c’est qu’on a un peu de mal à maitriser notre destin. Je préfère quand c’est un peu plus carré, quand une option se dessine et qu’on la travaille.

« Là, c’est un peu la foire d’empoigne, on a du mal à se décider, on pèse les plus et les moins de chaque option. C’est la roulette russe. »

Positions le samedi 5 mai 2012 à 15h (HF)

  1. Puma Ocean Racing powered by BERG à 973,9 milles de Miami
  2. Camper with Emirates Team New Zealand à 17,50 milles
  3. Telefonica à 24,10 milles
  4. Groupama sailing team à 61,60 milles
  5. Abu Dhabi Ocean Racing à 72,70 milles

Classement général après 11 épreuves

Après 5 étapes océaniques et 6 régates « in-port »

  1. Telefonica (Iker Martinez) : 149 pts
  2. Groupama 4 (Franck Cammas) : 133 pts
  3. Camper (Chris Nicholson) : 124 pts
  4. Puma (Ken Read) : 117 pts
  5. Abu Dhabi (Ian Walker) : 58 pts
  6. Sanya (Mike Sanderson) : 25 pts

Equipes victorieuses des 11 manches sur les 19 manches à disputer :

  • Etapes (5):
    Telefonica (E1,E2 et E3)
    Groupama 4 (E4)
    Puma Ocean Racing (E5)
  • In-Port Race (6) :
    Abu Dhabi Ocean Racing (IP Alicante) et (IP Abu Dhabi)
    Telefonica (IP Cape Twon) et (IP Sanya)
    Camper with Emirates Team New Zealand (IP Auckland)
    Groupama 4 (IP Itajai)

Source

Anne Massot

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