La Palma en ligne de mire

© Alexis Courcoux

Pas ou peu de changement au classement, finalement, à l’issue du passage sous le vent de Madère. En effet, bien que les 16 duos de la Transat AG2R LA MONDIALE n’aient pas tous subi de façon identique le dévent de l’archipel portugais. Ceux les plus à l’ouest, et donc les plus proches de l’île, ayant été plus ralentis que les autres – le tiercé au pointage de 5 heures ce samedi matin est exactement le même qu’il y a 24 heures, à savoir, dans l’ordre, Nacarat, Cercle Vert et Skipper Macif. En revanche, le passage à La Palma, à la mi-journée, pourrait davantage apporter son lot de rebondissements.

Madère juge de paix ? Et bien non. Si l’on a vu à un moment Gildas Morvan et Charlie Dalin, décalés un peu dans l’ouest par rapport au reste de la flotte, s’emparer des commandes au large de Porto Santo, les deux hommes ont été, comme on pouvait s’y attendre au vu de leur positionnement, ralentis un peu plus et plus longtemps que leurs adversaires passés un peu plus loin sous le vent de la grande île. Cercle Vert a en effet subi pendant près de cinq heures l’influence du dévent contre une heure ou deux seulement pour Nacarat. « Le choix que nous avons fait de passer à 30-40 milles sous le vent de l’île était bon. Les perturbations du vent ont été assez peu significatives. De 10-12 nœuds, nous sommes passés à 8 nœuds, et ce, pendant un laps de temps plutôt court. C’est certain, ça c’est mieux passé pour nous que pour Cercle Vert » commentait Erwan Tabarly, ce matin, lors de la vacation. Résultat : lui et Eric Péron, de nouveau en tête depuis 19 heures hier soir, comptent ce matin 2,6 milles d’avance sur le bateau vert, 2e, et 8 ,5 milles sur Skipper Macif, 3e. Mais le duo de Nacarat le sait, cet écart est bien peu pour aborder sereinement de passage de La Palma. Un passage qui pose bien des questions ce samedi matin. Et pour cause, le vent, désormais orienté au nord-ouest, va obliger les bateaux à passer très près de l’île Canarienne où l’effet « tampon » redouté à juste titre pas les marins, pourrait redistribuer un peu les cartes. De fait, La Palma affiche des reliefs importants et son point culminant, le Roque de los Muchachos, un sommet de la caldeira de Taburiente, s’élève à 2 426 mètres d’altitude, ce qui n’est pas rien. « L’île est très haute. Nous devons laisser le waypoint fixé par la direction de course à tribord et La Palma à bâbord. C’est certain, cette porte obligatoire aux Canaries va être un point délicat à négocier. Un point qui pourrait même être prépondérant pour la suite » détaillait le skipper de Nacarat à 5 heures. Si le fait de « raser » le waypoint semble d’ores et déjà acté pour l’ensemble des équipages, une autre question reste en suspend : faudra t’il affaler ou non le spi ? Autant dire que les prochains fichiers sont attendus avec impatience par les Figaristes qui n’ont plus que quelques heures pour se décider. De fait, ils progressent actuellement tout droit vers l’archipel espagnol et à vitesse grand V – entre 9 et 10 nœuds de moyenne au large serré-, poussés par 20 nœuds de vent. Les premiers sont donc attendus en rafale aux abords de La Palma en fin de matinée. A suivre.

Ils ont dit :

Erwan Tabarly (Nacarat) :

Ca va super bien. On a passé la journée d’hier à admirer les côtes et les paysages magnifiques que nous offrent Madère. Le ciel est dégagé avec un beau clair de lune. On est passé à 30-40 milles au-dessous de l’ile. On a subi quelques petites perturbations mais rien de méchant. En fait, ça c’est mieux passé pour nous que pour Gildas, grâce à notre trajectoire on lui a repris quelques milles dans le dévent. Ca ne veut pas dire que nous ne l’avons pas subi, on l’a également eu mais ça a été plus rapide. Après, la transition a été assez brutale, le vent a tourné au nord-ouest, il est rentré 20 nœuds d’un coup. Là, nous naviguons sous spi à une vitesse de 10 nœuds. Ca glisse bien, on est un peu sur la tranche mais on tient bien le spi. Je pense que ça devrait être comme çà jusqu’à La Palma. On a un waypoint fictif au nord de l’ile à laisser à tribord et l’ile à laisser à bâbord. On va quand même tacher de ne pas passer trop près de l’ile pour éviter le dévent mais de toute manière il va bien falloir contourner la porte… Après La Palma, on devrait avoir des alizés bien établis avec un anticyclone bien positionné. On devrait donc traverser l’Atlantique un peu plus au sud. Le vent va s’orienter nord-est après les Canaries et ça devrait durer. Il faudra que l’on fasse attention au passage de la porte et au passage des Canaries. On va passer les uns après les autres, la flotte de tête reste assez proche et groupée !

Paul Meilhat (Skipper Macif) :

Madère c’est magnifique. On a décidé avec Fabien d’aller un peu plus loin pour éviter le dévent et nous permettre ainsi de rejoindre Nacarat et Cercle Vert. L’option a été payante ! La flotte est vraiment groupée et serrée. Prochainement on va passer à un vent de nord nord-ouest, on va passer les Canaries sous spi mais on risque quand même d’affaler. Actuellement on avance très vite, avec une vitesse oscillant entre 10 et 15 nœuds. On a attaché tout le matériel à l’arrière du bateau. Après les Canaries, on va avoir un vent d’alizé de nord-est, mais on va devoir je pense aller chercher un vent de sud pour la traversée.

Source

RivaCom

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Mis à l'eau le: 28 avril 2012

Matossé sous: Figaro 2, Monotypie, Transat AG2R

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