Le plus dur est passé

© Alexis Courcoux

Cette nuit, comme prévu, le vent s’est renforcé avec le rapprochement d’un front froid pour atteindre 25-30 nÅ“uds au large de Lisbonne où progresse la flotte de la Transat AG2R LA MONDIALE, ce mercredi matin. Mais plus que le vent, c’est l’état de la mer qui a rendu les dernières heures de course délicates. A bord des Figaro Bénéteau, ça tape et ça tape fort. Heureusement, à présent, le plus dur est passé.

La nuit dernière a donc été musclée pour les 16 Figaro Bénéteau engagés dans la 11e édition de la Transat AG2R LA MONDIALE. Comme annoncé, le vent a soufflé entre 25 et 30 nœuds au large du Portugal. Ce matin, il commence à faiblir légèrement – autour de 20-25 nœuds – mais la mer reste agitée et rend la vie difficile aux marins qui progressent au près légèrement débridé et qui tentent de trouver quelques petites astuces pour parvenir à dormir à l’intérieur des bateaux transformés en « shaker », ces dernières heures. A bord de Sepalumic, leader au pointage de 5 heures ce matin, Fred Duthil et François Lebourdais ont choisi par exemple de délaisser les bannettes et de s’allonger sur une voile installée par terre au dessus de la quille pour trouver un micro confort lors de leurs micros siestes. « C’est mieux mais ce n’est pas le top quand même » confiait à ce sujet, Fred Duthil lors de la vacation ce matin. Un Fred Duthil par ailleurs content de découvrir que si sa nuit a été « rock and roll », elle a aussi porté ses fruits. En effet, Sepalumic, toujours décalé un peu plus dans l’est que ses concurrents, est parvenu à garder une vitesse supérieure par rapport aux autres tout en faisant un meilleur cap. Belle opération donc. Au classement, il a ainsi repris la tête à Nacarat pour 1,6 mille par rapport à la distance au but. Pour leur part, Erwan Tabarly et Eric Péron , 2e, sont toujours à la bagarre avec Gildas Morvan et Charlie Dalin (Cercle Vert), 3e. Seules quelques longueurs séparent les deux bateaux qui peuvent ainsi étalonner leurs vitesses, observer les effets d’un changement d’angle ou de voile. Idem, deux milles derrière, pour Gedimat, Skipper Macif, Bretagne Crédit Mutuel Performance et Banque Populaire qui se tiennent dans un mouchoir de poche. Un atout indéniable par rapport à Sepalumic qui navigue un peu isolé mais qui, pour l’instant, parvient à rester le plus véloce et qui devrait le rester encore au moment où le vent va mollir un peu plus franchement et adonner, soit en début d’après-midi. La suite, par contre, sera à observer. Les routages annoncent très peu de différences entre lui et les autres dans les jours qui suivent. Mais selon Gilles Chiorri, directeur de course, c’est un véritable marasme météo qui attend les duos dans les 24-36 prochaines heures. Pas facile, donc, de faire des pronostiques. Seule certitude, les prochaines journées ne vont pas être simples en termes de choix stratégique.

Ils ont dit :
Fred Duthil (Sepalumic) : « C’est un peu le Shaker dans le bateau… On est au près avec une grosse mer, ça devient très dur. Ca tape, çà tape et ça va durer encore pas mal de temps. Tout en étant les plus à l’est par rapport au gros de la flotte, on a réussi à grappiller un peu de milles, on a gardé le génois assez longtemps ce qui nous a permis d’aller assez vite. Là on est un peu sur la défensive, on va tenter de prendre un ris pour la grand voile. D’ici quelques heures les conditions vont évoluer, il va y avoir une bascule de vent à l’ouest nord-ouest. Il faut espérer que les autres ne la prennent pas avant nous… Les conditions à bord sont toujours rock’n roll, la mer est vraiment très dure et ce n’est pas facile. Le repos est quasi impossible. Normalement on dort dans la bannette un peu surélevé mais dans les conditions actuelles ce n’est même pas envisageable… On a mis avec François une voile par terre au dessus de la quille pour essayer de dormir un peu mieux mais ce n’est pas le grand confort ! On dort dans notre combinaison sèche mais il fait froid et humide, c’est quand même pas le top ! Avec François on fait des quarts de 1h/1h30. On peut facilement dire que ce début de course est très dure… »

Eric Péron (Nacarat) : « Ca va à bord, le moteur vient juste de se mettre en charge et Erwan est à la barre. Les conditions sont toujours musclées, ça bouge pas mal, ça ressemble étrangement à ces trois derniers jours… La mer est toujours dure mais elle nous porte, ce qui est désagréable c’est le clapot qu’on a actuellement. Mais c’est maniable, on navigue avec 25-30 nœuds au près un peu débridé. C’est toujours la bagarre avec Cercle Vert, ils sont juste derrière nous à 0,3 milles donc une distance insignifiante. C’est très serré. C’est bien et pas bien en même temps parce que c’est stressant d’avoir toujours quelqu’un à côté de soi. Là, c’est sûr on est en plein dans l’ambiance Solitaire du Figaro, au contact… De toute manière, on ne lâche rien ce n’est pas le moment. A 12h TU le vent va se calmer, ça devrait changer un peu mais on restera dans le même esprit et configuration de course pendant un moment, c’est-à-dire sur un seul bord. On fait notre chemin et on poursuit notre route… »

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RivaCom

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 25 avril 2012

Matossé sous: Figaro 2, Monotypie, Transat AG2R

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