Atlantique sportif, Pacifique logistique

À l’est de l’Amérique latine, au large de Buenos Aires, Groupama emmène un trio serré qui nous tient en haleine. PUMA est à deux milles, Telefónica à moins de 50 milles. À l’ouest, à Puerto Montt, au Chili, CAMPER et Abu Dhabi Ocean Racing mettent tout en œuvre pour rejoindre la course le plus vite possible.

« On a rigolé en pensant qu’on était plus près des leaders aujourd’hui qu’on ne l’a été depuis la première semaine – le seul problème, c’est qu’il y a les Andes entre nous ! »
« Quelle course fantastique les leaders sont en train de faire ! » Ian Walker a la voix pleine de regrets. À 10h UTC, le skipper d’Abu Dhabi Ocean Racing a informé la direction de course de son retrait officiel de l’étape 5.

Comme CAMPER, l’équipage émirien s’arrête à Puerto Montt pour réparer une avarie de coque. Mais, si CAMPER reprendra l’étape à la voile pour rejoindre Itajaí en course, le Volvo Open 70 d’Abu Dhabi sera transporté par cargo. Le navire doit quitter le Chili samedi pour un trajet de neuf jours vers Itajaí.

« Comme on aimerait en être, » poursuit Walker. « C’est pour ça qu’on fait tous la Volvo Ocean Race. On a essayé de regarder le bon côté des choses et on a rigolé en pensant qu’on était plus près des leaders aujourd’hui qu’on ne l’a été depuis la première semaine – le seul problème, c’est qu’il y a les Andes entre nous ! »

C’est vrai qu’en Atlantique, la régate est belle. Groupama sailing team et PUMA Ocean Racing continuent un match-race aussi réjouissant qu’épuisant.

Le long de la côte argentine, dans 23 nœuds de vent de nord-est et une mer qui s’est creusée, ils remontent au près et restent à quelques milles d’écart l’un de l’autre. À 13h UTC, Groupama a viré pour couper la trace de PUMA. Les Français pointent 2,2 milles devant les Américains.

À 46,5 milles de distance, les Espagnols de Telefónica poursuivent leur incroyable remontée. Depuis leur pit-stop de 17 heures au Cap Horn, ils sont revenus sur la tête de course à la faveur d’une météo exceptionnelle. Avec, pourtant, un équipier en moins : Antonio Cuervas-Mons a été blessé par une vague et a débarqué au Horn.

« Depuis que Ñeti est parti, » écrit l’équipier média Diego Fructuoso, « Pepe (Ribes) a pris sa position comme numéro un et Jordi (Calafat) n’a plus de partenaire. Iker (Martínez) fait beaucoup plus d’heures sur le pont puisqu’il y a vraiment du travail en plus. »

Quelque soit le nombre d’équipiers, la fatigue se fait sentir à bord des trois bateaux encore en course. 17 jours depuis le départ d’Auckland, « ça commence à peser, » confie Charles Caudrelier, barreur et régleur pour Groupama.

« On se régale quand même ! C’est l’une des plus belles manches qu’on ait faite. Oui, c’est la plus belle manche ; ce sera la plus belle manche à gagner. Si on la gagne, ça va être énorme !

« L’étape a été longue, l’étape a été stressante. Quand on n’est plus stressés par le sud, on est stressés par une paire de chaussures qui court très vite. On va essayer de finir en beauté ! »

ETA des premiers bateaux : autour de 16h UTC le vendredi 6 avril.

Source

Anne Massot

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