Après une première nuit en mer, les marins de The Transat CIC font tous route vers le nord-ouest. Au menu pour les solitaires : un premier passage de front ce matin. De quoi rentrer de suite dans le vif du sujet. Au pointage de 16h, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), Nicolas d’Estais (CAFÉ JOYEUX) et Patrick Isoard (Uship pour les Enfants du Mekong) étaient en tête en IMOCA, Class40 et Vintage. Ils comptaient respectivement 19, 2,1 et 55,6 milles d’avance sur leurs dauphins.

Après avoir coupé la ligne de départ à 13h30 hier dans un vent medium et contourné l’île de Groix par l’est, offrant un magnifique spectacle sur l’eau et depuis la côte, les concurrents en lice sur The Transat CIC ont été confrontés à un premier choix : contourner l’archipel des Glénan par le nord ou le sud. Si la majeure partie des marins a opté pour l’option nord, quatre d’entre eux ont privilégié une option plus sud, dont Denis Van Weynbergh (D’IETEREN GROUP), qui confiait ce matin avoir « mis un peu de temps à se mettre dedans et fait quelques manœuvres inutiles ». Tous ont ensuite mis de l’ouest dans leur route à l’exception de Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor-Lux), qui a signifié son abandon à la Direction de Course à 15h08 TU hier pour raisons personnelles.

Une première nuit tonique
La première nuit en mer n’a pas été de tout repos pour les marins engagés sur The Transat CIC. Ils ont eu un premier front à passer ce matin, comme le racontait Alan Roura (HUBLOT) : « je sors de ma première sieste de 20 minutes depuis le départ. On est en train de passer un joli front avec une mer forte qui fait sauter le bateau dans tous les sens. J’ai 30 nœuds, il fait bien froid. C’est invivable à bord mais au moins on avance ! Je disais hier que c’était cool une course qui ne commence pas dans la baston, mais au final, on y est quand même. Je ferai un contrôle du bateau quand ça se calmera, c’est violent, les chutes dans les vagues ! ». Même son de cloche du côté de Maxime Sorel (V AND B – MONBANA – MAYENNE), qui se dit « assez content de ce début de course et de la première nuit » mais « un peu cramé ». Joint à la vacation de ce matin, le skipper racontait que le vent était monté fort progressivement, de 20 à 25 nœuds, puis à 30. « La mer est chaotique, c’est un peu le chantier. On joue à saute-moutons. J’ai légèrement ralenti la cadence depuis une grosse heure, ça tape vraiment fort. Le bateau a mal et moi aussi. Il va falloir ajuster notre passage du centre de la dépression à l’ouest de l’Irlande ». A noter qu’Arnaud Boissières (La Mie Câline) a indiqué cette nuit à la Direction de Course qu’il se déroutait vers Les Sables d’Olonne suite à un problème sur son système de foil bâbord.

Si la première nuit a été plus calme pour les Class40, la donne a changé ce matin avec le passage du front. « La nuit a été magnifique, avec une lune incroyable. Rien à voir avec ce matin. L’ambiance a changé à bord, ça tape fort. Je n’ai pas réussi à manger. Ça m’embête un peu. Il va falloir que je me force sinon je vais perdre de l’énergie », indiquait Ambrogio Beccaria (Alla Grande – Pirelli) à sa sortie du front « un peu costaud, avec un bon 30 nœuds établis pendant quelques heures » en début de journée. Décalé dans le sud par rapport aux leaders, le skipper italien, espère ne pas avoir fait le mauvais choix.

« Rester à bloc »
La fin de journée s’annonce un peu plus calme pour les IMOCA et les Class40, qui auront tous passé le front cet après-midi. « Les bateaux font route vers le nord-ouest en direction d’un point de virement situé au nord pour aller chercher la bascule au nord-ouest. La mer devrait se calmer un peu. Les marins seront en mesure d’évaluer l’état de leurs bateaux et ce qu’ils auront à faire pour affronter la suite. Il va y avoir une petite période de transition mais ils vont devoir quand même rester à bloc », analyse Francis Le Goff, Directeur de Course, qui précise que « sur les routages, il y a vraisemblablement des solutions alternatives au sud et que tout le monde ne vise pas le point le plus au nord comme le donnaient les routages de performance, ce qui explique l’écart latéral de la flotte ». Un peu plus loin derrière, les Vintage, qui seront en bordure sud de la dépression, auront un peu moins de vent que ce qu’ont eu les IMOCA et Class40 la nuit dernière, et sortiront du front en fin de soirée.

Source

Articles connexes