Prêts à entrer en piste !

© Vincent Olivaud

Après trois jours consacrés aux contrôles obligatoires et aux inscriptions, les 34 concurrents de la 21e édition de la Solo Maître CoQ s’apprêtent à présent à rentrer dans le vif du sujet. La première course de l’épreuve est en effet prévue ce mardi, à partir de 11 heures. Au programme : un parcours côtier d’une vingtaine de milles au large des Sables d’Olonne et une météo presque estivale, avec un grand soleil et un flux de sud soufflant à une quinzaine de nœuds. En somme, des conditions parfaites pour se remettre en jambe un mois et demi après la Solo Guy Cotten à Concarneau.

« Ce qui nous attend est plutôt sympa. Comme on est déjà bien avancé dans la saison, les journées sont plus longues et les conditions moins piquantes, notamment la nuit. On devrait se faire vraiment plaisir l’eau ! », annonce Adrien Simon (Faun), impatient d’en découdre de nouveau après plusieurs semaines de pause dans la foulée du Trophée Laura Vergne et du Spi Ouest-France. « Comme les autres, je suis content de réattaquer et aussi de revenir aux Sables d’Olonne », poursuit le navigateur qui signe son retour à Port Olona presque sept mois après y avoir pris le départ de la Mini Transat avec, alors, l’étiquette de favori. « C’est un cap de changer de support. Il faut prendre ses marques sur un autre bateau, un peu plus gros. Lors de la Solo Guy Cotten, j’ai vu que j’étais capable de faire des petits coups et de faire douter des anciens du circuit mais il me reste encore du chemin à parcourir pour vraiment concrétiser. Je suis aujourd’hui dans la même dynamique qu’en mars. Mon but est avant tout de briller chez les Bizuths », détaille le Finistérien qui avait terminé troisième « rookie » lors du premier round et qui espère naturellement faire au moins aussi bien cette semaine, en Vendée. Reste que des nouveaux venus sur le circuit bien décidés à jouer les trouble-fêtes et remontés comme des coucous, il y en a plus d’un, à commencer par Louise Acker (Bretagne – CMB Oceane). Confrontée au démâtage de son bateau lors d’un entraînement le 17 avril dernier, la navigatrice a fraîchement installé un nouvel espar et remis à l’eau jeudi dernier. « Au moment de l’avarie, je n’étais pas sûre de pouvoir être au départ de la course cette semaine. L’équipe a été redoutablement efficace et le nouveau mât est arrivé très vite. Au final, il y a eu pas mal de taf surtout que les safrans et la quille avaient été endommagés dans la bataille. J’ai réussi à effectuer une petit nav’ vendredi pour caler les réglages et m’assurer que tout fonctionnait normalement. Aujourd’hui, je suis là et j’ai hâte de retourner régater même si la situation n’est pas des plus confortables. J’ai l’impression d’être un peu moins prête qu’au départ de la Solo Guy Cotten qui était pourtant une totale découverte. En ce sens, je me réjouis de recommencer par des petits parcours. Cela va me permettre de me remettre dans le jeu avec un exercice que j’apprécie particulièrement », note la spécialiste du Match Racing, multi médaillée aux Championnats du Monde de la discipline.

Des petits parcours pour donner le ton

Si certains, comme elle, sont très à l’aise sur les petits parcours, d’autres, en revanche, les qualifient volontiers de « bête noire », ainsi que le confirme Martin Le Pape : « Je ne suis pas un spécialiste des parcours côtiers et je les appréhende toujours un peu car ils sont généralement très engagés, surtout lorsque le vent souffle à plus de 12 nœuds. Il faut faire très attention pour ne pas aller au carton néanmoins j’ai vraiment envie de bien faire sur ces régates in-shore même si mon objectif reste la grande course. Je sais que ça va bien batailler ! », annonce le skipper de Demain qui, pour mémoire, avait remporté la grande étape de l’édition 2019. « J’ai fait une belle entrée en matière sur la Solo Guy Cotten (7e). J’ai vraiment la niaque mais je ne me mets pas de pression pour autant. Je suis juste heureux d’être là, de retrouver la régate au contact après avoir vu d’autres choses », détaille le marin qui effectue son retour en Figaro après avoir navigué, ces trois dernières années, tantôt en Class40, tantôt en IMOCA. Idem ou presque pour Pep Costa. L’Espagnol a, lui aussi, multiplié les expériences depuis sa dernière participation à la Solitaire du Figaro en 2022 et ne boude pas son plaisir de faire son « come-back » alors même que, comme Tom Dolan (Smurfit Kappa – Kingspan), il rentre tout juste de Marie-Galante après avoir bouclé la Niji40. « La transat n’a pas été « classique » sur le plan météo. Elle a été stratégiquement difficile et usante mais elle a été top. Je suis rentré des Antilles au plus vite après mon arrivée pour avoir le temps de me préparer au mieux. Je pars cependant sans aucune pression moi non plus. L’idée, c’est de reprendre mes repères en solo en course, de retrouver mes automatismes. Bien sûr, si je peux faire un bon résultat en prime je serai content mais ce ne sera que du bonus. Mon objectif, reste la Solitaire cet été. L’idée est donc de monter mon niveau de jeu doucement mais sûrement d’ici là », affirme le skipper d’Orlabay, récent vainqueur du Trophée Laura Vergne en équipage qui retrouvera face à lui le gagnant, plus récent encore, de la Gascogne 45/5, Quentin Vlamynck (Les Etoiles Filantes). « Depuis la Solo Guy Cotten, j’ai passé beaucoup de temps sur l’eau avec des personnes différentes à bord. Cela m’a permis de progresser, de repousser un peu plus les limites et de comprendre comment ça marche. Je sais que le niveau sur cette Solo Maître CoQ est très élevé et que ce ne sera pas simple. J’espère que les conditions seront assez techniques et que ce ne sera pas du tout droit. J’espère aussi réussir à placer le curseur au bon endroit et bien gérer le bateau et la prise de risque, notamment sur les départs », a conclu le skipper qui apprend généralement vite et bien ainsi qu’il l’a déjà montré sur le circuit des Ocean Fifty à la barre d’Arkema.

L’œil de Julien Pulvé, skipper remplaçant de Yannick Bestaven sur le prochain Vendée Globe et parrain de cette 21e édition de la Solo Maître CoQ :

« Cette 21e édition présente un joli plateau avec 34 coureurs parmi lesquels 13 bizuths et sept femmes. Il va y avoir de la « battle », comme à chaque fois en Figaro Beneteau. Dans le groupe, on repère des têtes bien connues. Des gens habitués des podiums ou des bons classements tels qu’Alexis Loison, Loïs Berrehar, Gaston Morvan, Basile Bourgnon, Tom Dolan, Elodie Bonafous, Martin Le Pape ou Hugo Dhallenne. Ceux-là, on ne sera pas surpris de les retrouver devant. D’autres, comme Alexis Thomas ou Romen Richard, sont aussi capables de jouer les bons coups. Idem pour Romain Le Gall et Romain Bouillard qui prennent de l’expérience petit à petit. Un bizuth comme Jacques Delcroix est aussi en mesure de tenir un rythme élevé en mer. Dans le même lot on trouve Quentin Vlamynck qui n’a, certes, pas l’expérience du support, mais qui a une grosse expérience du solitaire et du bateau exigeant. C’est aussi un gros bosseur et il va assurément vite prendre le pli. Le programme de l’épreuve est lui aussi très intéressant avec notamment un nouveau parcours pour la grande course. Les premiers milles promettent d’être assez stratégiques avec l’habituel contournement de l’île de Ré. Même chose, ensuite, pour la descente jusqu’à BXA lors de laquelle il faudra composer au mieux avec les courants, les bancs de sables ou encore les casiers de pêche en particulier le long de l’île d’Oléron. Il y aura ensuite un vrai changement de rythme au milieu du golfe de Gascogne. Au final, ce sera une belle étape off-shore, très complète. On va assister à un très beau match, c’est certain ! »

Source

Laure Lunven - de Hercé

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