J-6 : le compte à rebours est lancé avant le départ dans une semaine, dimanche 7 avril, à 13h, de la Niji40, la nouvelle transat au programme des Class40. Depuis hier, le gros des troupes a désormais rejoint le port de Kernével en rade de Lorient, où les arbitres du comité technique de la Fédération Française de Voile procèdent aux contrôles de jauge et de sécurité qui s’imposent avant le coup d’envoi de la course.

Après la trêve de Pâques, les affaires vont reprendre sur les pontons de ce camp de base pour les 13 équipages. Jeudi, ils rallieront le port de Palais, port de départ de cette transat de printemps, sur une parade de 28 milles. « On vérifie tout le matériel, et surtout on relève tous les numéros balises et de téléphones cellulaires à bord de chacun des 13 Class40. Quand les bateaux rejoindront jeudi Belle-Île-en-Mer, ils devront tous être en conformité », indique Nathalie Monier, jaugeure d’épreuve qui travaille avec Philippe Cousin, mesureur de classe et contrôleur d’équipement de course au large.

Outre ces inévitables contrôles qui garantissent la sécurité et l’équité sportive de cette nouvelle épreuve transocéanique, les skippers et leurs équipiers devront encore procéder aux ultimes vérifications, réaliser de menus travaux nécessaires, et effectuer l’avitaillement pour cette course d’environ deux semaines. Le temps est compté pour être fin prêt avant goûter aux premiers plaisirs insulaires et profiter du programme de festivités belliloises.

Dès jeudi, tous seront fin prêts, ou presque, à s’élancer dans cette grande aventure sur fond de féroce compétition. « À Belle-Île-en-Mer, on aura juste un peu de frais à embarquer », assure Pierre-Louis Attwell (Vogue avec un Crohn) qui fait équipe avec Maxime Bensa et Sophie Faguet et se prépare à une compétition de tous les instants. « La flotte se compose de bateaux récents, le plus ancien est de 2021. En termes de performance, le niveau est très homogène avec 8-9 bateaux capables de gagner. Il ne faudra rien lâcher. Sur une course qui dure 15 jours, cela pourra se jouer à quelques minutes à l’arrivée », indique le jeune skipper normand qui se réjouit de disputer cette course 100% Class40 dont le parcours est particulièrement adapté aux scows, ces voiliers tout en rondeur capable d’aligner des journées à plus de 415 milles aux allures portantes. « Et dans un format à trois qui permettra d’exploiter à fond ce potentiel de performance extraordinaire pour un bateau de 40 pieds », complète le skipper de Vogue avec un Crohn qui depuis quatre ans a rejoint le circuit ; et montre qu’il peut naviguer au meilleur de compétition en dépit de cette maladie inflammatoire et digestive dont il est atteint.

Mais avant de lâcher les chevaux aux allures portantes sur le grand parcours en direction de Marie Galante et d’espérer affoler les compteurs, tous vont devoir ronger leur frein et se faire chahuter au près. La faute au chapelet de systèmes dépressionnaires, qui donne une tonalité fraîche et agitée à ce début de printemps 2024 sur la façade atlantique. Selon les dernières prévisions, c’est avec un flux de sud-ouest à sud de 20-25 nœuds que la flotte de la Niji40 rejoindra Belle-Île-en-Mer jeudi. Les 13 équipages qui accueilleront à bord des invités bien équipés de bottes et cirés, s’élanceront à 13h30, devant la pointe du Talud dans les courreaux de Groix, avant de descendre face à ce flux contraire en direction du port du Palais, où ils sont attendus entre 16h30-17h.

En dépit de la fraîcheur et de la grisaille, la flotte promet d’assurer un joli spectacle avant de rallier le port du Palais, où elles est attendue pour trois jours de festivités à Belle-Île-en-Mer en présence du parrain cette Niji40, Laurent Voulzy, qui l’attend sur le pont de l’événement.

Cette mise en bouche à valeur conviviale et festive devrait néanmoins donner aux 13 équipages un avant goût des conditions qu’ils devraient rencontrer en début de course. D’après les derniers fichiers et modèles, c’est aussi au près, dans des vents contraires se renforçant dans les premières 48 heures que les 39 marins devront en découdre. Les alizés sauront se faire désirer, et la promesse de lâcher les écoutes se mériter…

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