Intense, relevée, riche en performances et en partage… tels sont les mots sur les coureurs de la Classe Figaro Beneteau employés pour décrire leur saison 2023. Et comme si cela ne suffisait pas, certains ont rempilé en fin d’année pour une Transat Jacques Vabre aux côtés des anciens de la catégorie, à l’instar de Corentin Horeau, sacré Champion de France Elite de Course au Large après sa victoire sur la Solitaire du Figaro Paprec ou de Basile Bourgnon, classé deuxième, qui continue de briller tant par son talent que par son jeune âge, aussi souvent benjamin des épreuves que présent sur les podiums. Retour sur une fin d’année où promo 2023 et alumni continuent de rendre particulièrement fière la Classe qui les a vue débuter.

« Cette saison représente un très bon cru avec un Championnat de France Elite de Course au Large qui s’est déroulé sur 5 épreuves et qui a permis à un trio d’émerger. Sur le podium, on retrouve en pole position Corentin Horeau, qui gagne La Solitaire du Figaro Paprec après de nombreuses années dans la classe. Bravo à lui, c’est un champion que l’on reverra sans aucun doute dans les années à venir. Basile Bourgnon représente quant à lui le renouveau du circuit, il a d’ailleurs été élu Jeune Espoir au Marin de l’Année, c’est là toute la concrétisation du rôle de la Classe Figaro Beneteau qui entend faire émerger les nouveaux talents tout en proposant un calendrier d’élite sportive. Gaston Morvan, troisième du Championnat, a su se faire un prénom, notamment cette saison. On attend de lui qu’il grimpe sur la première marche du podium les années à venir.

Cette saison, c’était aussi la deuxième année de l’Académie Figaro Beneteau, projet qui nous tient à cœur car il permet à des jeunes issus de l’inshore ou du dériveur de s’intégrer au circuit Figaro Beneteau. Je retiens notamment la renaissance du Tour Voile qui comptait 77 marins dont 71 bizuths. On est vraiment satisfaits du renouvellement de la Classe, on a clôturé l’année par une Assemblée Générale qui a réélue Marcus Hutchinson, Vice-Président, et moi-même, Président. Ce vote montre que les adhérents adhèrent à la stratégie posée et qu’un climat de confiance s’est installé. »

Jean Bernard Le Boucher, Président de la Classe Figaro Beneteau

Fin de saison pour les Figaristes ! Alors que le CFECL s’est achevé cet été avec la Solitaire du Figaro Paprec et le double sacre de Corentin Horeau, suivi du National Figaro comme clap de fin véritable sur une riche année, certains ont décidé de jouer les prolongations ! Si l’intégralité du podium 2023 s’est retrouvé sur la ligne de départ de la Transat Jacques Vabre, épreuve multi-classes phare de l’automne, ce n’est sûrement pas un hasard… Horeau, Bourgnon, Morvan et compagnie : ils étaient ainsi une centaine d’anciens et actuels figaristes sur la ligne de départ de la Route du Café, fin octobre, et une vingtaine sur le Retour à La Base, transat retour réservée aux IMOCA, élite de la course au large en monocoque en solitaire. De 4 à une classe, de l’Ultim au Class40 en passant par l’Ocean50 et l’IMOCA donc, les marins « made in Classe Figaro Beneteau » ont de nouveau fait briller l’excellence de leur école en s’imposant sur tous les podiums des deux transatlantiques, à commencer par la Transat Jacques Vabre.

  • Dans la catégorie Ultim, au terme de 7 500 milles avalés à vitesse grand V, le calcul était simple puisque les 10 marins engagés étaient tous issus du circuit Figaro Beneteau. Ce sont donc 6 « anciens » qui sont montés sur le podium, Armel Le Cléac’h, triple vainqueur de La Solitaire du Figaro et Sébastien Josse s’octroyant la victoire devant un autre binôme qui a marqué la Classe : François Gabart et Tom Laperche, récent Champion de France 2022.
  • Dans la catégorie Ocean Fifty, seul un équipage 100% figariste prenait le départ, au Havre, le 29 octobre dernier, pour accomplir 4 500 milles nautiques. Pierre Quiroga, vainqueur de La Solitaire du Figaro 2021, et Ronan Treussart, qui découvraient tous deux une course transatlantique en multicoque, terminent troisièmes en Martinique.
  • Dans la catégorie IMOCA, 31 anciens figaristes se présentaient sur la ligne le 7 novembre dernier. Si parmi les grands favoris de la course, la Classe Figaro Beneteau pouvait se vanter de compter Jérémie Beyou, Yoann Richomme, Yann Elies, Franck Cammas ou Morgan Lagravière, tous grandes figures du circuit, à l’arrivée à Fort-de-France, les pronostics se sont confirmés. Thomas Ruyant et Morgan Lagravière remportent la course, suivis de Yoann Richomme et Yann Elies et de Sam Goodchild et Antoine Koch. Beyou et Cammas terminent quatrièmes : c’est un carton plein pour les anciens figaristes !
  • Dans la catégorie Class40, Xavier Macaire a fait trembler ses camarades de course et concurrents de toujours, menant notamment la vie dure à Achille Nebout et Gildas Mahé, figure mythique du circuit. Ce sont finalement Ambroggio Beccaria et Nicolas Andrieu qui s’imposent, devant Achille Nebout et Gildas Mahé qui auront entretenu le suspense jusqu’au bout !

À peine dix jours après les premières arrivées de la « TJV », les futurs prétendants au Vendée Globe prenaient le départ du Retour à La Base, transatlantique retour entre Fort-de-France et Lorient en IMOCA, qualificative pour la prochaine édition du tour du monde. Là encore, les alumni ont répondu présent avec une magistrale victoire de Yoann Richomme sur Paprec Arkéa, qui s’impose définitivement comme l’un des nouveaux grands favoris de la catégorie. Jérémie Beyou sur Charal et Sam Goodchild sur FOR THE PLANET complètent le podium.

Si la saison se termine pour ne reprendre qu’au printemps pour la majorité des figaristes, un premier rendez-vous de géant attend ces anciens coureurs de la Classe Ultim avec leur première course autour du monde en solitaire, l’Arkéa Ultim Challenge qui partira de Brest le 7 janvier prochain. Un plateau des 6 coureurs qui a, à l’unanimité, marqué l’histoire du Figaro avec Thomas Coville, Anthony Marchand, Charles Caudrelier, Armel Le Cléac’h, Eric Péron et Tom Laperche, ancien double Champion de France Élite de Course au Large, qui partira pour sa première course en solitaire sur un Ultim (voir ci-dessous).

« Plus que jamais, il faut être dans la Classe Figaro Beneteau pour performer en course au large, c’est là que ça se passe. On le voit sur les grosses courses de la saison, la Transat Jacques Vabre, le Retour à la Base et l’Arkea Ultim Challenge, ils sont pratiquement tous passés par la Classe. Ils ont su gérer leur carrière, ils ont le talent, mais ils ont aussi dû apprendre, et nous étions là pour ça. On souhaite aux coureurs qui quittent la Classe Figaro Beneteau les plus belles victoires, de profiter de tout ce qu’ils ont appris et de prendre plaisir à la barre de leurs bateaux ! »

Jean Bernard Le Boucher, Président de la Classe Figaro Beneteau

Fruit du hasard ou conséquence d’un travail de formation à la performance accompli pour la Classe Figaro Beneteau, ces anciens figaristes qui ont marqué la saison 2023 nous racontent :

TOM LAPERCHE, 2e de la Transat Jacques Vabre et coureur de l’Arkéa Ultim Challenge sur le Trimaran Ultim SVR-Lazartigue, Champion de France Elite de course au large 2021 & 2022, Vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2022 :

« La Classe Figaro m’a apporté beaucoup de choses sur la préparation d’une course, les routines à adopter, la météo et l’exigence sur l’eau. J’admirais mes concurrents, ce qu’ils partageaient ou transmettaient au travers de leurs aventures. J’avais fait une Transat Jacques Vabre en course auparavant mais ma première course au large en solitaire, c’était en Figaro. Mon niveau sportif aujourd’hui vient essentiellement de la Classe Figaro Beneteau.

Depuis deux ans, j’ai pu naviguer avec François Gabart sur le Trimaran SVR-Lazartigue. J’ai fait mes armes en Figaro grâce à la Région Bretagne – CMB en tant qu’espoir, à l’instar de François 10 ans plus tôt. Nous avons débuté à la même école et ça a pesé dans la balance pour François quand il m’a appelé.

Sur cette Transat Jacques Vabre, le rythme était au feeling, pas décousu mais les quarts duraient entre 1h00 et 3h00 en moyenne, selon nos capacités. C’est le Figaro qui nous a appris à se connaître, il est indispensable d’être à 100%, c’est une grosse part du résultat.

Le plus gros changement en Ultim, c’est l’anticipation des manœuvres, on ne peut se permettre d’en faire aussi régulièrement qu’en Figaro. On a moins le droit à l’erreur, nous avons la même force physique mais les manœuvre durent bien plus longtemps. La nutrition est également plus importante, on est davantage dans l’endurance, la récupération et la nourriture sont très importantes dans les efforts.

J’ai beaucoup navigué en double sur le Trimaran SVR-Lazartigue, je pars cette fin d’année sur un nouveau défi : mon premier tour du monde en Solitaire sur l’Arkea Ultim Challenge. Il y a pas mal d’inconnu mais c’est un bateau conçu pour ce type de course. Je suis passionné de large et j’ai toujours rêver devant ces grands supports. J’ai beaucoup appris de l’expérience de François et de toute l’équipe, comme avec le Pôle Finistère Course au Large quand j’ai commencé, entouré de cadors qui aimaient transmettre avec bienveillance. »

PIERRE QUIROGA, 3e de la Transat Jacques Vabre sur l’OceanFifty Viabilis, Vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2021 :

« J’avais participé à une Transat en Double en Figaro Beneteau 3 avec Erwan Le Draoulec et à une Transat Jacques Vabre en Class40 avec Emmanuel Le Roch. Cette édition était ma première en Ocean Fifty. Naviguer en multicoque, c’est plus de vitesse mais plus d’anxiété aussi. On a l’impression d’avoir une épée de Damoclès sur la tête mais ce sont des sensations supers, on prend beaucoup de plaisir à la barre.

La Classe Figaro Beneteau m’a appris les bases pour rehausser mon niveau de jeu, manier des engins à la pointe de la performance sportive, prendre de la confiance dans les analyses météo, la tactique et la gestion de la fatigue. Les références indispensables quand on fait du large.

Sur Viabilis, nous étions 2 figaristes à la barre avec Ronan Treussart. Nous n’avions pas cette notion de quart, nous étions dans l’écoute de soi, on se connaît par cœur en tant que marin. On a su trouver le bon équilibre, c’est symptomatique des figaristes. Nous étions, avec Ronan, le binôme le moins expérimenté ensemble et sur ce support, mais on a réussi à gérer le bateau et l’humain de manière très fluide, c’est la magie de l’école Figaro, on s’est de suite compris, on avait le même niveau d’exigence.

J’ai été sélectionné skipper de l’Ocean Fifty Viabilis parce que j’avais gagné La solitaire du Figaro. Cela m’a permis de découvrir une machine incroyable, faite pour les transatlantiques, ça m’a donné envie d’y retourner ! »

YOANN RICHOMME, 2e de la Transat Jacques Vabre et Vainqueur du Retour à la Base sur l’Imoca Arkéa Paprec, Double vainqueur de la Solitaire du Figaro, Vice-Champion de France en 2013 et en 2016 :

« La Classe Figaro Beneteau nous a donné les clés pour évoluer sur d’autres supports. Ce que j’ai apprécié, c’est la rigueur et l’abnégation au travail qu’elle apporte. Je me rappelle mes premiers entraînements où je voyais les figaristes manœuvrer à Mach12 et réussir des choses qui me paraissaient impossibles. À force d’entraînements et d’analyses, j’y suis arrivé.

J’ai apprécié la monotypie, elle ne masque pas les défauts, on est forcément confrontés à nos qualités, mais aussi à ce que l’on doit améliorer. Le support met en lumière la préparation mentale en plus du bateau et des qualités des navigants, il oblige à être excellent régleur et tacticien météo. Si l’apprentissage est fait en Figaro Beneteau 3, on saura faire fonctionner un bateau d’une autre catégorie. L’intensité du Figaro est une référence en termes d’engagement, de manœuvres, de réglages. Les figaristes ont appris à briller sur les départs, ce qui simplifie le déroulé d’une régate, qu’importe le type de bateau.

Être un champion en Figaro ne signifie pas forcément que l’on va devenir champion dans d’autres catégories. En Class40 ou en Imoca, il faut avoir une adaptabilité en ingénierie qui n’est pas nécessaire en Figaro. Un Figaro Beneteau 3 est très solide et robuste, sur d’autres supports, il faut bourriner intelligemment, avec une navigation similaire, le matériel est plus fragile, il a plus de limites. C’est aussi pour cela que j’encourage ceux qui évoluent sur le circuit Figaro à s’essayer à d’autres bateaux, il faut des années d’expérience pour arriver à un niveau de compréhension des supports.

Selon moi, une bonne Solitaire du Figaro en 4 étapes reste plus difficile que n’importe quelle transatlantique ! La Transat Jacques Vabre se court en double, on dort beaucoup, c’est plutôt la gestion des différentes sollicitations qui est difficile. Je suis très content d’avoir eu un projet Class40 tardivement, à mes 38 ans, ça demande de l’expérience et du métier. Si je dois résumer ma carrière, j’ai apprécié passer autant d’années en Figaro avant d’hériter d’un gros projet voile. Malgré mon diplôme d’architecte naval, j’ai vraiment appris le métier en 2018, quand j’ai eu mon premier projet Class40. »

ACHILLE NEBOUT, 2e de la Transat Jacques Vabre sur le Class40 Amarris, 3e de La Solitaire du Figaro 2022 :

« Je n’avais jamais fait de transatlantique en Figaro, je n’avais pas assez de budget la première année et, en 2021, je venais de trouver mes partenaires, nous voulions favoriser La Solitaire du Figaro. En revanche, j’avais déjà couru 2 Transat Jacques Vabre en tant que co-skipper sur des Class40.

Je suis parti du circuit Figaro Beneteau l’année dernière pour courir sur mon Class40 Amarris. J’ai tout appris en Figaro, c’est avec ce support que j’ai commencé en 2019 alors que je n’avais aucune expérience du large. C’est pour moi le circuit de référence, celui qui m’a fait rêver quand j’étais petit, je suivais tous les étés La Solitaire du Figaro quand je naviguais en optimist. J’ai eu la chance de trouver mes partenaires pour faire mes deux dernières saisons de manière confortable. Je n’avais jamais fait de nuit en mer avant la Solo Maître CoQ en 2019 et j’y ai retrouvé toute l’intensité que j’étais venu chercher. Jouer au détail avec ce support monotype, apprendre à ne rien lâcher, rester concentrer à tous les instants et ça s’est vu sur cette Transat Jacques Vabre. Les figaristes, tous supports confondus, jouaient devant. Il fallait être bon en stratégie, réussir à se nourrir et à s’hydrater pour rester compétitif et lucide, c’est ce que l’on apprend de manière extrême en Figaro et notamment sur La Solitaire qui est sans doute la course la plus difficile et la plus formatrice.

Sur le Class40 Amarris, j’embarquais Gildas Mahé, nous étions deux figaristes à bord et ça se ressentait. Je l’avais choisi par affinité et parce que c’était un figariste qui m’inspirait, à l’instar d’Ambroggio que j’avais embarqué en double en Figaro. Nous n’acceptions pas que le bateau ne soit pas à 100% de son potentiel jusqu’à réveiller l’autre pour faire des manœuvres. On a quasiment fait du faux solo, on était concentrés dans nos quarts.

Le fait d’avoir évolué sur le circuit Figaro a été un tremplin pour moi, ça a rassuré mes partenaires et je me suis senti plus crédible. On avait décidé avec Amarris de partir en Class40 avant ma dernière Solitaire, et mon bon résultat à l’issue de cette course des légendes nous a conforté dans ce choix. La Classe Figaro Beneteau favorise les rencontres humaines qui partagent de belles aventures. »

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