Les Français dans le coup à Dubaï

© Felix Diemer

Dans un vent moyen qui n’a cessé de faiblir tout au long des trois manches de la première journée de ce sixième évènement de la saison 4 du championnat SailGP, Quentin Delapierre et son équipage ont offert à leurs fans deux belles premières courses. La troisième s’est avérée plus compliquée, la faute à un décrochage des foils dans le premier bord de reaching, alors qu’ils menaient la flotte. Avec 20 points, ils terminent 5e du classement général provisoire à égalité avec les Anglais. Les Australiens sont les grands gagnants de cette première journée avec 26 pts devant les Néo Zélandais (21 pts) et les Canadiens (21 pts). Les Français gardent ainsi toutes leurs chances d’accéder à la Finale demain.

Prendre un bon départ est déterminant sur le format de régate très intense proposé par le circuit SailGP, disputé à bord de catamarans volants capables de flirter avec les 100 km/h, encore plus sur un parcours ramassé comme celui de Dubaï où le temps de course dépassait à peine les 10 minutes aujourd’hui. Lors de la première course, les français prennent un départ parfait au vent de la ligne et réussissent parfaitement à se glisser lancés au milieu de la flotte. La vitesse acquise leur a permis ainsi de passer la première marque du parcours en pole position, après un très court bord de reaching. Les Suisses, les Canadiens et les Australiens se sont engouffrés dans leur sillage. Après avoir mené la flotte sur le premier bord de portant, Quentin Delapierre et son équipe, au sein duquel Manon Audinet a retrouvé sa place après son congé maternité, ont eu un peu plus de mal sur la remontée au vent. Ils sont alors passés derrière les Canadiens qui, à partir de ce Grand Prix de Dubaï et jusqu’à la fin de la saison 4, seront entraînés par le coach français Philippe Presti, débarqué avec Jimmy Spithill de l’équipe américaine. Celle-ci a été achetée par de nouveaux partenaires qui ont changé l’équipe en place. Jimmy a d’ailleurs mis un point d’honneur lors de la conférence de presse d’hier à laisser loin derrière lui ses nouveaux rivaux grâce à l’opportunité qui lui a été offerte de prendre la barre du bateau australien, Tom Slingby ayant dû s’absenter pour assister à la naissance de son premier enfant. Il y est parvenu avec un certain brio puisqu’il s’est classé troisième de cette première manche, juste derrière les Français, solides deuxièmes et les Canadiens. Danois, Anglais, Néo-Zélandais, Suisses, Américains, Allemands et Espagnols complétaient respectivement le podium de cette première manche.

Le vent censé monter tout au long de la journée jouait finalement des siennes et faiblissait au point d’obliger le comité de course à réduire le nombre d’équipiers à bord, passant de 6 à 4. Les Français retentaient la même stratégie de départ mais avec moins de réussite cette fois pendant que les Australiens s’envolaient sous le vent et que les Canadiens qui coupaient la ligne trop tôt et prenaient une pénalité qui les obligeait à laisser passer toute la flotte devant eux avant de pouvoir reprendre la course. De leur côté, les Allemands loffés par les Suisses se voyaient disqualifiés de la manche pour ne pas leur avoir laissé assez de place. A l’inverse, la jeune équipe américaine prenait un très bon départ et passait la première marque en deuxième position. Elle ne parviendra pas cependant à tenir le rythme et finissait dernière, pendant que les Français parvenaient, dans un vent de plus en plus erratique, à remonter jusqu’à la quatrième place, derrière les Australiens, larges vainqueurs devant la Nouvelle-Zélande et la Canada.

La troisième manche s’est déroulée dans un vent encore faiblissant. Fidèles à leur stratégie de partir au vent de la ligne, les Français prenaient une fois encore un magnifique départ et la tête de la flotte sur le très court bord de reaching qui emmenait la flotte à la première marque. Volant très haut pour limiter la traînée du bateau tricolore, ils prenaient un peu trop de risques et voyaient leurs foils décrocher. Un gros coup de frein qui profitait aux Suisses, aux Espagnols, aux Australiens et aux Anglais. Ces derniers allaient montrer une belle détermination tout au long de cette dernière manche pour finalement l’emporter. Vainqueur de la dernière manche du jour, il devançait les Espagnols, contents de retrouver les avant-postes et des Australiens très en forme et vainqueurs de cette première journée de confrontation à Dubaï. Entouré d’une partie de l’équipage avec lequel il a remporté l’America’s Cup en 2013, Jimmy Spithill peut se targuer d’avoir marqué cette journée de son empreinte. Il avait à cœur de le faire suite à son débarquement de l’équipe américaine mais aussi parce qu’il espère que Tom Slingsby donnera son prénom à son premier fils !

Quentin Delapierre : « Nous avons essayé de voler le plus haut possible pour passer les Suisses et les Espagnols mais nous avons perdu le contrôle du bateau. Les foils sont sortis de l’eau et nous nous sommes ‘crashés’. Essayer de passer devant est un jeu très risqué dans de telles conditions… En revanche, je suis très content de nos départs. Nous avons fait de belles approches et réussi à faire ce que nous voulions. Lorsque le bateau vole, nous sommes très solides, en maîtrise à ces moments-là. Je suis très heureux de ce que nous avons fait en équipage complet. Le bateau glisse bien et nous avons de bonnes sensations. C’est plus difficile en équipage réduit. Je pense que nous avons moins d’entraînement au contrôle du vol dans ces conditions que les meilleurs comme Jimmy Spithill.”

Manon Audinet : « Ma première journée d’entraînement s’est passée hier avec un équipage entièrement féminin. Ça s’est super bien passé. Il n’y avait pas trop de vent lors de notre première session le matin mais nous y sommes retournés l’après-midi. Ça volait. Nous n’avons navigué que 30 minutes donc c’était un peu compliqué de toutes nous caler mais j’ai quand même pris beaucoup de plaisir à faire voler le bateau. Je suis également très heureuse d’être de retour à la compétition avec l’équipage français. C’est un super challenge trois mois après avoir donné naissance au petit Louie. Je me suis préparée à travers des vidéos, pour bien me remémorer tout ce que j’avais à faire sur le bateau. J’ai pu voir lors de mes premiers entraînements que j’avais encore mes repères. Après, en configuration à 4, c’était un peu plus dur car il me reste encore un peu de travail pour être à 100% physiquement. Mon rôle à bord était de grinder avec Matthieu Vandame et de donner des infos tactiques à Quentin quand il me restait un peu d’énergie ».

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SailGP

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Mis à l'eau le: 9 décembre 2023

Matossé sous: Match Racing, SailGP

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