Teamwork au Havre et en paix

© Guillaume Gatefait

C’est LE rendez-vous de l’année 2023, celui que toute la flotte des IMOCA a coché dans son agenda pour cette saison placée sous le signe du double. Comme leurs 39 concurrents, Justine et Julien ont convoyé Teamwork au Havre d’où sera donné le départ de la 16ème édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre dimanche 29 octobre : 6000 milles les attendent via le Pot au noir avant de rejoindre Fort de France. Un parcours exigeant et complet pour lequel les Jujus se sont parfaitement préparés et qu’ils abordent avec beaucoup de sérénité.

On laissait hier les Jujus à Lorient, et les voici déjà au Havre où ils ont amarré lundi Teamwork dans le bassin Paul Vatine. Après leur belle sixième place au Défi Azimut Lorient Agglomération, avec un lot d’IMOCA plus récents dans leur sillage au terme d’une course sans faute, Justine et Julien ont suivi un dernier stage d’entraînement au Pôle Finistère Course au large de Port La Forêt. Teamwork a ensuite été sorti de l’eau pour contrôler carène et appendices et il était déjà temps de trouver le bon créneau météo pour rejoindre le Havre. « Nous avons fait le convoyage dans de très bonnes conditions, avec Simone Gaeta notre boat captain et Tanguy Brodu, l’électronicien de l’équipe. Nous sommes contents de l’avoir fait en avance, dans le bon timing » racontait Justine hier soir, visiblement « heureuse de retrouver Le Havre, un port où j’ai de bons souvenirs de Routes du Café mais aussi de Figaro. J’aime bien l’atmosphère des Docks avec ce public toujours concerné et accueillant »

Avant-course en trois temps
Ce sera la troisième Transat Jacques Vabre de la suissesse qui avait notamment terminé quatrième en 2017 en Class40. La première pour Julien Villion qui « a envie de profiter au maximum de ces dix jours au Havre qui concluent une très belle saison. Une année dense mais dont le travail accompli par toute l’équipe nous apporte beaucoup de sérénité » dit le co-skipper à l’heure de réceptionner l’appartement situé juste derrière les bassins, qui sera le camp de base de Teamwork pour dix jours. « Pour nous, cette formule est meilleure que l’hôtel, notamment parce que le beau-frère de Justine qui est un fin gourmet s’occupe de l’intendance ! » sourit Julien. « Ça nous permet de raccourcir tous les temps d’attente, de mieux nous concentrer sur la course ».
Les dix jours qui précèdent le départ seront rythmés en trois temps : une présence du vendredi 20, jour d’ouverture du village jusqu’à dimanche au Havre, pour satisfaire notamment aux derniers contrôles de sécurité et aux obligations médiatiques. Du lundi suivant au mercredi soir, les Jujus retourneront chez eux à Lorient, loin de l’agitation des bassins pour revenir jeudi et commencer à se projeter sur la météo et le départ du dimanche 29 octobre « C’est encore trop loin pour regarder, le bateau est fin prêt et le premier week-end sera sous le signe de la détente … » dit Justine.

L’équivalent de deux transats
Pas de stress, donc ! Il sera temps d’étudier les premiers routages jeudi prochain, en compagnie du Team Charal avec qui Teamwork partage l’expertise du routeur Marcel Van Triest. Si les modèles permettent de se projeter aujourd’hui assez loin, l’accent sera bien sûr mis sur la sortie de la Manche et les premiers enchaînements dans le golfe de Gascogne et le proche Atlantique. « La Route du Café a ceci de particulier que l’entame côtière est assez longue. Et elle conditionne le timing de rencontre des systèmes dans l’Atlantique, donc il faut être d’emblée dans le coup » prédit Julien.
Après deux épreuves au format très court cette année (Rolex Fastnet Race et Défi Azimut), place au temps long, celui des marins qui font corps avec la machine et leur environnement, sur cette transat à rallonge de 6000 milles, presque le double en distance d’une traversée classique, ce qui promet deux semaines de mer au duo. « Nous sommes deux caractères assez constants et je ne crains pas du tout cet aspect » dit Julien pour qui ce sera la première transat aux côtés de Justine. L’échange sera une donnée essentielle de la performance, notamment sur les aspects stratégiques pour le tandem qui n’est pas routé une fois la ligne de départ franchie (seuls les multicoques y ont droit). L’enchaînement des nombreux phénomènes peut en effet représenter autant de passages à niveaux ou de tassements de la flotte. C’est le cas des perturbations de l’Atlantique si la situation est dépressionnaire au départ, de l’entrée dans l’alizé, mais aussi des deux passages du Pot au Noir puisque les IMOCA doivent contourner l’archipel de Sao Paolo et Sao Pedro dans l’Atlantique Sud. Un crochet à haut risque avant de revenir vers l’hémisphère Nord et de pointer l’étrave vers les Antilles en longeant les côtes Nord de l’Amérique du Sud. « Nous avons fait une journée de météo avec Jean-Yves Bernot à Port La Forêt raconte Justine et c’est vrai qu’en sortant, je me suis dit qu’il y avait beaucoup d’infos et de phénomènes à maîtriser. Ce parcours ne ressemble vraiment à aucun autre ».

Les premiers IMOCA devraient atteindre Fort de France dans le même timing que les trois autres classes engagées sur la course, chacune suivant un parcours calibré en fonction des performances théoriques des bateaux. A cette originalité de la Transat en double, s’ajoutent cette année des départs séquencés tous les quarts d’heure, pour que chaque classe profite d’une bonne visibilité médiatique. Celui des IMOCA est prévu dimanche 29 octobre à 13h29 précises. Réglez vos montres !

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