Alors qu’ils évoluent actuellement au large du Portugal, entre Lisbonne et le cap Saint-Vincent pour la majorité d’entre eux, les concurrents de La Boulangère Mini Transat progressent au près dans un flux de sud sud-est et multiplient les virements de bord au gré des variations du vent pour gagner au plus vite vers le sud. Ils le savent, le vent va mollir en fin d’après-midi, ce dimanche, et les premiers qui récupèreront le flux de nord après cette petite période de calmes auront un avantage certain pour la suite de la course. Et pour cause, une fois dans les alizés portugais, le jeu va avant tout se résumer à une course de vitesse.

Ce dimanche, au large du Portugal, le gros du peloton de 24e édition de La Boulangère Mini Transat compose avec un vent de sud sud-est et progresse donc au près à des vitesses moyennes comprises entre 5 et 7 nœuds. Des vitesses qui devraient toutefois de nouveau chuter en fin de journée. La raison ? Légèrement en retard sur les routages d’hier, les solitaires ne devraient pas profiter du vent de secteur est sud-est adonnant qu’ils pouvaient espérer après le débordement du cap Saint-Vincent, dans le prolongement du détroit de Gibraltar. Ils devraient, au contraire, subir une période de calmes avant le retour du vent au secteur nord-ouest la nuit prochaine, à tout le moins pour les premiers. La donne promet en effet d’être différente pour les retardataires qui, pour leur part, devraient continuer de batailler avec un vent de face jusqu’à demain soir. Dans ce contexte, les écarts, déjà conséquents à la fois chez les Proto et les Série, sont malheureusement voués à s’accentuer davantage. « Le vent de nord va rentrer en premiers pour les leaders mais à partir de mardi, l’ensemble de la flotte profitera des alizés portugais », explique Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. De fait, le retour de ces fameux vents de nord-est, plutôt généreux, est confirmé pour les derniers milles de cette première étape entre Les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma. S’ils ne s’annoncent pas très puissants (entre 15 et 20 nœuds) et plutôt instables, ils vont néanmoins permettre aux Ministes d’ouvrir véritablement les voiles, mais aussi d’allonger franchement la foulée.

Bientôt le portant, le vrai

« Une fois le flux de nord en place, c’est une course de vitesse qui va s’engager », assure Christian Dumard. De fait, dès lors, l’heure ne sera pas celle des grandes manoeuvres stratégiques mais bel et bien celle des belles glissades sous spi, au plus près de la route directe. Dans ce contexte, les trajectoires des concurrents vont naturellement progressivement converger peu avant la latitude de l’archipel de Madère. Madère que les leaders devraient déborder dans la journée de mardi avant de poursuivre, en file indienne ou presque, leur route en direction de Santa Cruz de La Palma. A ce moment de la course, pas de mystère, ceux qui seront aux avant-postes auront un avantage certain pour la suite même s’il faudra être capable d’imprimer un gros rythme et d’éviter les sorties de pistes. Dans l’immédiat, les 24 prochaines heures s’annoncent relativement cruciales pour les navigateurs. Certains prendront-ils la poudre d’escampette ? D’autres, au contraire, perdront-ils quelques plumes dans les petits airs à venir ? Difficile, évidemment, de se prononcer, même si quelques-uns sont parvenus à faire un léger break depuis hier, notamment chez les bateaux de Série. Le duo Luca Rosseti (998 – Race = Care) – Félix Oberlé (1028 – Mingulay), mais aussi Bruno Lemunier (893 – Kalisto & Aérofab), situé une cinquante de milles dans son ouest, ont en effet creusé un joli trou de près de 40 milles sur la concurrence. Le jeu reste plus serré aux avant-postes chez les Proto, notamment entre Federico Waksman (1019 – Repremar – Shipping Agency Uruguay), Laure Galley (1047 (DMG MORI Sailing Academy 2), Victor Mathieu (967 – Celeris Informatique), Marie Gendron (1050 – Léa Nature) et Gaby Bucau (865 – Maximum), mais ils sont une floppée en embuscade.

A retenir par ailleurs :

La bonne nouvelle concernant Martin Oudet (871 – Vaincre le Mélanome). Ce dernier, contraint de faire une escale technique à Baiona, en Galice, est parvenu à solutionner ses problèmes d’énergie et à repartir en course hier aux environs de 22h20. La flotte est ainsi presque au complet ce qui, au sixième jour de course, mérite d’être souligné.

Victime d’un démâtage jeudi dernier aux abords du cap Ortegal, le Japonais Federico Sampei (1046 – DMG MORI Sailing Academy 1) a officiellement signifié son abandon à la Direction de course de La Boulangère Mini Transat ce dimanche en milieu d’après-midi. Il reste donc 89 concurrents en mer.

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