J-1 avant le départ de La Boulangère Mini Transat !

© Vincent Olivaud

Ce dimanche à la mi-journée, la Direction de course de la 24e édition de La Boulangère Mini Transat a donc tranché. Le départ de la première étape, initialement prévu ce 24 septembre à 14 heures mais reporté en raison de très mauvaises conditions météo annoncées pour la journée de mercredi au large du cap Finisterre, sera donc donné ce lundi à 13h30. A moins de 24 heures du coup d’envoi, les 90 marins en lice affichent clairement une furieuse envie de prendre le large et d’en découdre. Et pour cause, après deux ans de préparation intense, tous piaffent d’impatience de rentrer enfin dans le vif du sujet. L’excitation est palpable sur le ponton du Vendée Globe. Le stress d’avant course aussi. L’heure est, plus que jamais, à la décortication des fichiers météo pour affiner les stratégies. Celle des premières 48 heures de course qui devraient se jouer dans de petits airs, mais aussi celle du débordement du cap Finisterre qui promet d’être tonique malgré le changement de programme.

« A présent, on a tous qu’une hâte, c’est d’aller sur l’eau et de partir au large ! Il y a un mélange de stress, d’impatience et de plein d’autres émotions. On s’était préparé pour un départ ce dimanche, avec tous nos proches. Ce sera finalement demain, sans eux pour la plupart d’entre nous. Ça a été perturbant de rementaliser le moment et de le projeter à un autre jour surtout qu’hier soir encore, on ne savait pas quand on partait », explique Aglaé Ribon (626 – Bindo). Pas toujours facile, en effet, d’accepter que les choses ne se passent pas toujours comme prévu et de s’adapter en conséquence. Le point positif, en l’espèce, c’est que c’est pour du mieux sur le plan météorologique. « Avec le report du départ de 24 heures, les conditions seront nettement plus maniables aux abords du cap Finisterre mêmes si ces dernières resteront toutefois toniques, en particulier pour les leaders qui devront composer avec trois mètres de mer et entre 20 et 28 nœuds de vent », indique Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve qui a validé avec la Direction de course l’ajout d’un way-point au nord de Gijón afin de contraindre les solitaires à rester au plus près des côtes espagnoles où les conditions resteront nettement plus maniables que dans le golfe de Gascogne.

Une entame tout en douceur
« On est contents que le départ soit demain et pas dans une semaine. La fenêtre de tir était petite », relate de son côté Léo Bothorel (987 – Les Optiministes – Secours Populaire 17), bien conscient, comme l’ensemble de ses concurrents, que la situation sur l’Atlantique est actuellement complexe, la faute à une succession de dépressions tropicales en provenance de l’arc antillais. « Les conditions se sont améliorées par rapport au bulletin d’hier soir. Aujourd’hui, les choses sont quand même beaucoup plus claires et l’autre bonne nouvelle, c’est que l’on va partir tranquille et ainsi rentrer doucement mais sûrement dans la course », ajoute le Rochelais. De fait, les premiers milles et même les premières 48 premières heures de mer s’annoncent plutôt cléments, voire carrément mollassons. Les prévisions ? Entre 3 et 5 nœuds de vent de secteur sud-ouest au moment du départ et pas beaucoup plus jusqu’au passage de la marque virtuelle, mercredi après-midi pour les bateaux de tête selon les derniers routages. « Aller vite dans la pétole, ce n’est jamais évident », prévient toutefois Léo Bothorel, en ce sens rejoint par Lilian Mercier -1005 – Leucémie Espoir Atlantique Famille. « Au début, la flotte va rester très dense. Ça va être très particulier parce qu’on va tous se voir à l’AIS et être les uns derrière les autres. Le jeu consistera avant tout à être rapide et à ajuster au mieux sa trajectoire », avance le navigateur. De fait, la route entre Les Sables d’Olonne et le fameux way-point devrait être assez directe, avec néanmoins un vent assez variable et, par ricochet, des placements à soigner. De quoi garantir un début de match plutôt serré entre les bateaux les plus récents et ceux d’ancienne génération avant un changement de régime radical dans la journée de jeudi !

ILS ONT DIT

Hugo Mahieu (1002 – EMB-I-PACK) : « Ça fait plaisir de prendre le départ demain. Vendredi soir, j’avais hâte de partir et samedi matin on a eu l’info du report. Ça a été le début de l’ascenseur émotionnel et puis finalement, après le brief, la Direction de course a annoncé l’hypothèse de partir lundi. J’ai continué de regarder la météo. Je n’avais pas de certitudes sur la décision de l’orga, mais il y avait un créneau de sécurité qui se dessinait effectivement. Je suis content de partir parce qu’on va enfin pouvoir attaquer cette première étape de la Mini Transat ! On n’a pas fait trop fort à la soirée d’hier, justement pour rester dans le truc, mais on a quand même goûté les rhums de la Guadeloupe. Là, il faut se remettre dedans. Le parcours a changé et ça va modifier toute la stratégie de la course. L’idée maintenant, c’est d’avoir le bateau prêt à partir. »

Damien Fleury (947 – Utopik Recherche Partenaires) : « Le report du départ a été une bonne décision. Elle va changer pas mal de choses parce qu’on va avoir un peu moins de vent. Au début, on va rester plus groupés les uns avec les autres car il y aura moins d’options. On sait que la Direction de course fait toujours de son mieux pour nous faire partir dans de bonnes conditions et on va faire avec ce qu’on a. J’ai vraiment envie de partir et d’attaquer car lors des moments d’attente, on tourne toujours un peu en rond. Mon bateau est prêt et ça fait trois semaines que je n’ai rien à faire dessus. J’ai envie de rentrer dans la course. Il y a un peu d’excitation mais pas trop de stress. Au final, l’étape est quand même relativement courte. On parle de 1 400 milles et si on a un pépin, on est assez proche des côtes. Le but c’est d’essayer de bien faire et surtout de faire une belle bataille avec les copains. »

Fréderic Bach (895 – Team Pokou) : « Ça y est, on peut se projeter et travailler la météo maintenant qu’on sait qu’on part ce lundi. Il faut se bouger dans les derniers préparatifs. Pour ma part, j’ai hâte d’y aller. Je n’ai pas encore bien regardé les derniers fichiers météo. Dans l’immédiat, c’est carénage, ravitaillement… La météo, on verra ça après le briefing de Christian Dumard à 17 heures. Je ne vis pas très différemment le départ de cette édition par rapport à celui de 2019. Je n’ai pas trop d’objectifs sur la première étape. J’ai juste envie de bien faire et d’arriver aux Canaries. Pour moi, la transat à proprement parler, c’est vraiment la deuxième étape. Le passage du cap Finisterre est toujours délicat alors il y a forcément un peu d’appréhension surtout que là, il y a un front qui est annoncé. J’espère que ça va aller. Dans tous les cas, j’ai hâte de rentrer dans le vif du sujet ! »

Miguel Angel Rondon Gonzalez (1006 – Kristina II) : « Je pense que c’est une bonne décision de nous faire partir demain. Bien sûr, on est très pressés mettre le cap au large. Je suis assez confiant sur la météo. J’ai vu que les prévisions étaient bonnes. On va devoir aller près de la côte espagnole, ce qui est rassurant. Il reste toujours le cap Finisterre qui est un endroit compliqué, mais je suis prêt et le bateau aussi. C’est ma troisième transatlantique en solitaire, alors j’ai une bonne idée de la manière dont ça va se passer. Je suis confiant. »

Edouard Blanchier (423 – La Maison des plus petits) : « On rentre enfin dans le vif du sujet après trois ans de préparation pour ce qui me concerne. J’ai hâte d’y aller ! Hier, on était un peu déçus que ça ne parte pas, mais en fait c’est bien. Je suis très content qu’on puisse aller naviguer surtout que ce sera un départ en douceur. Il y aura certainement moins de casse comme ça. On va partir tranquillement et puis ça va monter progressivement. On s’attend à des conditions quand même un peu musclées, on sait que ce n’est pas rigolo mais on sait aussi qu’on est capable de passer dedans. En tout cas, tant que la Direction de course nous dit que c’est OK, c’est que les bateaux ils tiennent et qu’on sait faire. Mon objectif sur cette première étape, c’est d’arriver au bout et c’est de réussir à prendre du plaisir avec les copains à côté. Je n’ai pas un bateau qui peut gagner mais il y a plein de bateaux comme le mien, d’ancienne génération. Je suis prêt de chez prêt. Je n’ai plus qu’à m’habiller, monter dans le bateau et partir ! »

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Perrine Vangile

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