Des solitaires solidaires
L’envie d’être utile et d’agir pour les autres, de porter des valeurs, d’aller au bout de ses rêves et de les partager avec le plus grand nombre sont autant de motivations pour la vingtaine de skippers de La Boulangère Mini Transat qui ont choisi d’associer leur projet à une cause, qu’elle soit en lien avec l’environnement, l’enfance ou encore la maladie. Leurs objectifs : fédérer, mais aussi porter un coup de projecteur sur différentes associations, fondations et instituts dans le but d’aider la recherche, de sensibiliser ou encore de favoriser l’insertion sociale et professionnelle.
« Si la Mini Transat reste, par essence, une course en solitaire et sans assistance, Romain Le Gall et moi n’envisagions pas de la faire tout seuls dans notre coin, que ce soit en 2021 pour lui ou cette année pour moi. Très vite, nous avons été convaincus de l’utilité de défendre une cause et c’est naturellement que nous avons associé Le Secours Populaire 17 qui intervient dans toutes les dimensions de la détresse humaine à notre projet commun. Notre but ? Mettre en valeur les différentes actions de la structure qui ne se limitent pas à la solidarité alimentaire. Une multitude d’activités sont en effet menées de fronts dans ses différents centres d’accueil », explique Léo Bothorel (987 – Les Optimistes – Secours Populaire 17) qui porte en particulier les couleurs de la campagne « Vacances » de l’association, dont l’engagement est de permettre à tous de partir en vacances et qui devrait, par ailleurs, embarquer plusieurs enfants à bord de son Mini 6.50 lors de la parade finale entre Saint-François et Pointe-à-Pitre.
Des Ministes engagés
Comme lui, Alpha Eon Diakite (254 – 30 jours de mer pour nos héros), Luca Rosetti (998 – Race=Care), Titouan Quiviger (1009 – Les Extraordinaires), Piers Copham (719 – Voiles des Anges), Romain Gautreau (814 – Solidarités International), Lilian Mercier (1005 – Leucémie Espoir Atlantique Famille), Edouard Blanchier (La maison des plus petits), Olivier Le Goff (599 – Le don du sang), Jonas Gomes (654 Borrachudo – Veles per Alzheimer), Markus Burkhart (833 – Zoe4Life), Jérôme Merker (857 – Ensemble contre le cancer de l’enfant), Alexis Rochet (962 – Espérance Banlieues), Uros Krasevac (759 – Ashika II – Médecins sans Frontières), Matthieu Sapin (958 – Assurinco / Urban Corail – Ligue contre le cancer 31), Léo Bothorel (987 – Les Optimistes – Secours Populaire 17), Lucas de Courrèges (886 – Stinkfoot and the 77), Antoine de Vallavieille (914 – Petit Tonnerre – L’enfant@l’hôpital), Anne Liardet (903 – Cancer@Work), Martin Oudet (871 – Vaincre le mélanome), Djemila Tassin (992 – Antistene – #WeAreTheOrcas) sont des marins engagés. Tous espèrent profiter du rayonnement de l’épreuve dans les médias, sur les réseaux sociaux puis au cœur des trois villes étapes que sont Les Sables d’Olonne, Santa Cruz de La Palma aux Canaries, et Saint-François, en Guadeloupe, pour faire connaître les associations, les fondations et autres établissements auxquels ils ont décidé d’apporter leur soutien, à leur échelle.
Ne pas être égoïste
« Nos projets sont, c’est vrai, un peu égoïstes puisqu’ils sont liés à une passion. Ils coûtent à beaucoup de gens autour de nous et c’est pourquoi, pour ma part, j’ai souhaité ouvrir le mien sur le collectif », note Yannick Deschand qui a ainsi choisi de porter les couleurs de Voiles sans Frontières, une association de solidarité internationale associant le monde maritime à des actions de solidarité en soutien aux populations isolées et accessibles uniquement par voies maritimes et fluviales avec laquelle il avait collaboré il y a une quinzaine d’années lors d’un tour de l’Atlantique réalisé en famille. « J’avais alors emmené des colis jusqu’au Sénégal pour l’hôpital de Ziguinchor, en Casamance. Cela reste aujourd’hui l’un des plus beaux souvenirs humains de toute ma vie. L’occasion, pour moi, était parfaite de mettre en valeur l’association. D’une part, parce qu’elle m’a apporté beaucoup par le passé et, d’autre part, parce que les actions qu’elle mène sont vraiment incroyables », détaille le Nordiste qui espère mettre en lumière, lors de sa traversée de l’Atlantique, les actions mise en place par le centre, que ce soit sur les plans médico-sanitaire et scolaire, mais aussi en termes de développement (structures sanitaires, construction de récupération d’eau de pluie, réfection des logements…).
Des actions et des valeurs fortes
S’il s’agit de profiter de la notoriété de l’épreuve aussi bien au niveau national que sur le plan international, il s’agit également de véhiculer les valeurs portées par la course au large à savoir le dépassement de soi, l’équité, le travail d’équipe, l’égalité, la discipline, l’inclusion, la persévérance et le respect. « Lorsque je me suis lancé dans cette aventure sportive de la Mini Transat, je me suis interrogé. Je me suis demandé ce que je pouvais faire pour donner à mon projet un impact un peu plus important, et c’est finalement très naturellement que tout s’est mis en place », explique de son côté Matthieu Sapin (958 – Assurinco / Urban Corail) qui a, pour sa part, décidé de soutenir la Ligue contre le Cancer 31. « La passion ne vaut que si elle est partagée », assure l’ancien membre d’équipe de France d’aviron. Un avis partagé par Alpha Eon Diakite qui, pour sa part, embarque sous les couleurs de « Trente jours de mer, après ça ira mieux », l’association qu’il a lui-même créée en 2017 afin d’accompagner le parcours de reconstruction physique et mentale des blessés de guerre par la pratique de la voile. « Le but du dispositif est de leur redonner confiance et estime de soi », explique l’officier de l’armée de terre. Blessé en opération en Afghanistan, le Marseillais a dû lui-même trouver les ressources pour comprendre comment se relever et se reconstruire. « J’ai choisi de participer à la Mini Transat pour ma guérison. Mais ce projet va bien au-delà d’un simple défi sportif ou de mon propre rétablissement. Il vise à être bénéfique pour tous mes camarades blessés au combat », détaille le navigateur qui a mis en place une opération de crowdfunding ouverte pendant toute la durée de la course et destinée à financer l’achat de matériel thérapeutique telles que des prothèses. « La solidarité est définitivement une valeur fondamentale », termine Alpha Eon Diakite, engagé, comme les autres, pour faire passer des messages et des idées forte. En somme, pour faire bouger les lignes sur les notions d’entraide et de fraternité.