Le jour d’avant

  • © François Van Malleghem
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Le compte-à-rebours est déjà lancé avant le grand départ de la quatrième édition de la Guyader Bermudes 1000 milles Race Brest-Brest, ce dimanche à 14 heures. Pour les skippers, le programme du jour était particulièrement studieux entre une conférence avec des scientifiques dans la matinée, un briefing en fin d’après-midi et une sieste pour les plus chanceux. En somme : gérer les derniers préparatifs, étudier la météo et tenter d’être le plus reposé possible avant de se jeter dans le grand bain.

LE FAIT DU JOUR – S’immerger dans une goutte d’eau

Impossible de ne pas être sensible aux problématiques environnementales quand on aime les confrontations en mer. Particulièrement concernés par le réchauffement climatique et l’impact des activités humaines sur les océans, les 26 marins de la Guyader Bermudes 1000 Race Brest – Brest ont assisté à la conférence « À la vie à la mer » ce samedi matin, à la Préfecture Maritime de Brest. Une expérience à part entière puisqu’elle permettait de « se projeter dans une goutte d’eau » et de percer les mystères de son voyage à travers les océans. Un échange riche afin de valoriser les actions concrètes pour mieux protéger l’océan.

Présenté par l’académicien Érik Orsenna et la journaliste Marine Barnerias, ce temps fort a réuni des scientifiques reconnus comme Pascale Lherminier, chercheur en océanographie, Ifremer, Tristan Hatin, responsable service médiation et culture scientifique à Océanopolis, Martin Kramp, coordinateur navire chez OceanOPS et Olivier Desprez de Gesincourt, manager du programme européen E-SurfMar. À leurs côtés, une vingtaine de marins de l’École des mousses, qui forme chaque année 220 jeunes aspirant à rejoindre les équipages de la Marine Nationale, ont écouté assidûment et posé leurs questions aux skippers..

Pour ces derniers, participer à cette conférence a été l’occasion d’être “sensibilisés au rôle qu’ils peuvent jouer afin de communiquer sur l’environnement, porter cette cause et aider la science lors du prochain Vendée Globe », souligne Claire Vayer, coordinatrice des projets sciences pour l’IMOCA. La Classe est d’ailleurs engagée dans un partenariat avec la Commission Océanographique Intergouvernementale (COI) de l’UNESCO, en étroite collaboration avec le Centre d’opérations OceanOPS.

L’INITIATIVE – Trois bouées Météo France déployées pendant la course

Depuis de nombreuses années, les marins collaborent avec les scientifiques et embarquent ainsi régulièrement des instruments océanographiques lors de leurs différentes courses. En ce sens, dans le cadre de la quatrième Guyader Bermudes 1000 Race Brest-Brest, trois duos vont participer au déploiement de nouvelles bouées dérivantes pour Météo France dans le triangle de leur parcours dessiné entre la pointe Bretagne, le phare du Fastnet et le way-point Gallimard : Guirec Soudée – Corentin Douguet (Freelance.com), Antoine Cornic – Jean-Charles Luro (Human Immobilier) et Sam Goodchild – Antoine Koch (FOR THE PLANET). L’intérêt de ces bouées dérivantes est d’importance puisqu’elles représentent l’un des seuls moyens (avec les VOS Voluntary Observing Ship) de collecter des données de pression atmosphérique un situ en permanence. Parallèlement, elles sont capables de mesurer la température de surface de l’eau de mer mais aussi de déduire les courants et constituent, de ce fait, un apport important de la mesure pour les prévisions.

« Des positions de largage ont été identifiées. Ces dernières se situent aux abords du way-point Gallimard », explique Olivier Desprez de Gesincourt, manager du programme européen E-SurfMar qui vise en premier lieu des zones très hauturières afin d’éviter un retour prématuré des bouées à la côte. « L’idéal est que les outils soient déployés au même moment et dans une zone où ils sont peu nombreux. Il faut savoir que le réseau mondial compte aujourd’hui 1 300 bouées et que 800 nouvelles balises sont déployées tous les ans pour le maintien du réseau », détaille le scientifique. « C’est vraiment très intéressant pour nous, marins, de contribuer à des recherches. C’est une relation gagnant-gagnant. Les prévisions à court terme nous concernent en tant que navigateurs. Les prévisions à plus long terme nous concernent en tant qu’habitants de la planète Terre, car elles permettent de simuler l’évolution des systèmes météorologiques », relate Sam Goodchild.

LA RENCONTRE – Quand des enfants placés découvrent la course au large

Découvrir le monde du large, rencontrer des skippers de renom, prendre place à bord de bateaux d’exception… Tout le week-end, 200 jeunes placés en établissements spécialisés et en familles d’accueil ainsi que leurs accompagnants vont pouvoir bénéficier d’un accès privilégié aux marins et aux bateaux. Ceux qui étaient présents ce samedi ont bénéficié des explications et du regard de Jean Le Cam, en présence de Jean-Marc Puchois, conseiller départemental. Soutenu par le Conseil départemental du Finistère et désireux de multiplier les opérations avec l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), le marin s’est dit « fier et heureux d’aller à leur rencontre, de leur permettre de vivre des moments à part ».

Pour mémoire, près de 2 200 mineurs sont placés sous la protection du Conseil départemental et presque autant sont suivis à domicile. La collectivité a fait de la protection de l’enfance une de ses grandes priorités en lançant notamment un plan afin d’accroître les capacités d’accueil, les modes de placement et proposer des parcours de vie adaptés au potentiel de chacun.

LES PRÉVISIONS ET LE PARCOURS – 1 280 milles pour se départager et un menu météo complet

Ce samedi, veille de grand départ, la Direction de course de la Guyader Bermudes 1000 Race Brest-Brest a dévoilé le parcours de cette quatrième édition. Concrètement, les treize duos en lice vont donc prendre le départ de l’épreuve à la sortie du goulet de Brest demain à 14 heures, rejoindre le way-point « Tout Commence en Finistère » situé à 205 milles dans le sud-ouest de la pointe Bretagne, contourner le mythique phare du Fastnet, franchir le way-point Gallimard positionné 280 milles dans le sud-ouest de l’Irlande, puis rallier la ligne d’arrivée en rade Brest, avec un total de 1 280 milles à parcourir.

Quid de la météo ? Le coup d’envoi devrait avoir lieu dans des conditions assez légères (entre 5 et 10 nœuds de secteur ouest). Très vite ensuite, après le passage d’une petite dorsale, les duos devraient récupérer un flux de sud-ouest et ainsi rejoindre le premier point de passage au près. Dans la foulée, les tandems devraient mettre le cap vers le Fastnet au reaching et donc nettement allonger la foulée, puis composer de nouveau avec un vent de face une fois le fameux phare irlandais débordé. Un vent qui pourrait monter jusqu’à 25 nœuds sur la route du way-point Gallimard avant de faiblir lors de la redescente sur Brest. Une redescente qui devrait se faire au vent arrière pour les premiers et possiblement au reaching pour les retardataires, leur laissant ainsi la possibilité de resserrer les écarts.

Les ETA ? A ce stade, elles sont évidemment à prendre avec des pincettes mais les plus rapides pourraient arriver entre jeudi soir et vendredi matin et les plus lents dans la matinée de samedi.

L’INFO PRATIQUE – Où assister au départ ?

Le grand public est invité à assister au départ scénarisé des bateaux du quai Malbert puis de la Marina du Château à partir de 11 heures ce dimanche. Il est ensuite convié à se rendre au Polder de Brest, au cœur de la Fan Zone du village du Championnat d’Europe de Wingfoil, afin de suivre les premiers milles de la course sur écran géant. Un rendez-vous qui illustrera à nouveau le dynamisme de Brest Métropole ainsi que la belle synergie entre l’univers de la voile légère et le monde de la course au large !

LES MOTS DES MARINS – Confidences à la veille du départ

Louis Duc (Fives Group – Lantana Environnement) :

 » On a fait un gros chantier sur le bateau cet hiver. J’ai donc hâte de le redécouvrir au large dans sa nouvelle configuration. Le plan de voilure a été changé, le mât a été basculé sur l’arrière avec une quête de 8,5, les points d’amure des voiles d’avant ont été avancés, les ballasts modifiés (500 litres gagnés) et le bulbe de quille allégé. En résumé, nous avons exploité la jauge au mieux pour un bateau ancienne génération avec en référence les anciens bateaux de Jean Le Cam et de Damien Seguin. On a fait beaucoup évoluer notre IMOCA pour se rapprocher de leurs vitesses. J’ai vraiment hâte de découvrir tout ça même s’il nous manque encore deux voiles, en particulier le Code O qui risque de nous manquer un peu au début de la course. On va sans doute grincer un peu des dents lors des premières heures mais ce n’est pas trop grave. Ça va être une très belle course. Une course assez virile lors des deux premiers jours, avec des fronts à passer. Je suis impatient de voir ce que le bateau a dans le ventre désormais et impatient de faire des milles avec ! “

Alan Roura (Hublot) :

« Ça s’annonce vraiment sympa avec un super plateau, il y a du niveau partout en foils et en dérive. Depuis un an, nous avons beaucoup progressé : on arrive mieux à faire fonctionner le bateau, à trouver les réglages, on voit clairement le chemin qui a été parcouru. L’objectif, c’est d’être dans le bon paquet, de faire une belle trace et de tirer le meilleur du bateau tout le temps. À deux à bord, c’est très intéressant : on apprend plus vite et tout va plus vite surtout ! La Guyader Bermudes 1000 Race Brest-Brest est trop courte pour prendre le temps de se mettre dans le rythme comme une transatlantique mais il faut quand même veiller à être dans la gestion et à ne pas être dans le rouge. Les conditions attendues devraient être très maniables même si ça peut partir vite dès le départ ! »

Guirec Soudée (Freelance.com) :

« J’ai vraiment hâte d’être au départ, dans la rade de Brest et de faire route vers l’Irlande. Ça va être top, il va y avoir plein d’allures différentes et ce sera vraiment sympa pour apprendre un maximum avec Corentin (Douguet). Au départ, on devrait avoir un vent léger, il faudra tirer quelques bords. Le vent devrait ensuite monter au fur et à mesure qu’on progresse vers le Fastnet. On sera au reaching, à une bonne allure pour nous : même si ça n’a rien à voir avec les foilers, ça devrait mouiller un peu ! Après avoir contourné le Fastnet, on va abattre doucement jusqu’au waypoint Gallimard et repartir pleine balle sur Brest ! D’après les fichiers, je pense qu’on devrait arriver jeudi en fin de journée ou vendredi en début de matinée ! »

Temps des runs du Défi Pom’Potes (parcours de 1,2 mille) disputé vendredi 5 mai :

  1. FOR PEOPLE (Thomas Ruyant – Morgan Lagravière) 2 minutes 13 secondes. Moyenne 32,48 nœuds.
  2. Charal 2 (Jérémie Beyou – Franck Cammas) 2 minutes 13 secondes. Moyenne 32,48 nœuds.
  3. Paprec Arkéa (Yoann Richomme – Yann Eliès) 2 minutes 28 secondes. 29,19 nœuds.
  4. FOR THE PLANET (Sam Goodchild – Antoine Koch) 2 minutes 33 secondes. Moyenne 28,24 noeuds.
  5. Initiatives Coeur (Sam Davies – Damien Seguin) 2 minutes 33 secondes Moyenne 28,24 nœuds.

Source

Rivacom

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