Qui peut battre Apivia ?!

© Jean-Marie Liot/Alea

C’est le tenant du titre, il a tout gagné cette année (Bermudes 1000 Race et Vendée Arctique Les Sables d’Olonne), mais Charlie Dalin aura fort à faire sur Apivia pour contenir les assauts de ses 27 concurrents. Face à lui, la crème des IMOCA génération 2019, dont LinkedOut de Thomas Ruyant (vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2021) et pas moins de sept IMOCA de nouvelle génération viennent en découdre.
A la veille du coup d’envoi du Défi Azimut – Lorient Agglomération 2022, décryptage d’un plateau de haut vol.

Un quart de la flotte, c’est du jamais vu ! Sur les 28 IMOCA qui s’élanceront mercredi à 14h30 pour les Runs au large de Lorient, sept feront leur véritable entrée en scène lors du Défi Azimut.
1 plan VPLP (Malizia Seaexplorer de Boris Hermann), 2 plans Manuard (Initiatives Cœur de Samantha Davies et Charal 2 de Jérémie Beyou) et 3 plans Verdier (Biotherm de Paul Meilhat, Holcim-PRB de Kevin Escoffier et V&B-Monbana-Mayenne de Maxime Sorel).

« A ces six-là, il faut ajouter 11th Hour Racing Team mis à l’eau en 2021 commente Antoine Mermod, président de la Classe IMOCA. C’est ce plan Verdier qui a introduit la nouvelle génération post-Vendée Globe. On ne l’a encore jamais vu à 100% de son potentiel mais avec deux transats à son actif cette année, on peut imaginer qu’il sera au top ! ».
Très proche dans ses lignes d’Apivia, 11th Hour Racing Team a été pensé dès le départ pour The Ocean Race et fera partie des quatre bateaux menés en équipage* cette année, un exercice auquel son skipper Charlie Enright est rompu.

L’inconnue de la nouveauté

Le potentiel des autres nouveaux venus est la véritable inconnue de ce douzième Défi Azimut. Loi de l’évolution oblige, cette génération 2022 devrait s’avérer à terme plus performante que la précédente, mais c’est sans compter la longue phase de mise au point que réclament aujourd’hui les IMOCA.
Ce n’est donc pas faire offense à Initiatives Cœur (évolution de l’ex-Occitane en Provence) et Biotherm (évolution d’Apivia) mis à l’eau il y a moins d’un mois, que de les imaginer un peu courts pour inquiéter les meilleurs.
C’est probablement moins le cas pour V&B-Monbana-Mayenne, construit dans le moule d’Apivia avec des lignes d’eau revues à l’avant et des foils différents. « Ce n’est pas le nouveau bateau le plus novateur, mais Maxime Sorel a très vite pris en main sa nouvelle machine, le duo pourrait être d’emblée très performant » commente Antoine Mermod. Même sentiment à propos d’Holcim-PRB qui a déjà communiqué sur des images tournées dans la brise où le bateau propose de très belles attitudes. On connaît la valeur de son skipper Kevin Escoffier qui revient en IMOCA avec un outil à la hauteur de son talent après son accident dans le Vendée Globe.

Malizia Seaexplorer a quant à lui frappé tous les observateurs à sa mise à l’eau par son plan de pont tapissé de panneaux solaires et son rouf avancé très protecteur. Son skipper qui envisage un double programme The Ocean Race/Vendée Globe a voulu un bateau particulièrement solide, quitte à prendre un peu de masse aux dires de ses architectes.

Ce sera donc intéressant de voir si ce parti-pris architectural est pénalisant dans les conditions maniables que promet l’Atlantique mi-septembre, le Défi Azimut étant le format idéal pour capter ces moments de vérité.

Quid enfin de Charal 2 ? Plus étroit que la concurrence, plus « scow » encore que ne l’était l’Occitane en Provence (premier IMOCA de l’architecte), doté d’une géométrie de safrans très différente, le nouveau plan Manuard de Jérémie Beyou est le plus singulier sur le plan architectural. On peut faire confiance à l’écurie BeYou Racing, épaulée notamment par Franck Cammas, pour avoir très vite débuggé ce nouveau foiler mis à l’eau en juillet et débarquer sur l’Azimut avec des ambitions.

Nouveaux venus et outsiders

Une chose est sûre en tous cas : cette incertitude quant au niveau de mise au point pourrait permettre à bien d’autres skippers de tirer leur épingle du jeu. Il faudra surveiller entre autres Hublot, l’ex-Hugo Boss, qu’Alan Roura a désormais bien en mains. L’ex-Charal devenu Teamwork reste aussi une valeur sûre et son skipper Justine Mettraux a déjà emmagasiné une bonne expérience en IMOCA avec son passage par le team 11th Hour Racing. Enfin, certains refeat comme ceux réalisés par Giancarlo Pedote sur Prysmian Group peuvent se révéler payants sur des plateformes éprouvées depuis longtemps.

A vos chronos mercredi à partir de 14h30 ! A terre ou embarqué, toutes les performances des IMOCA sont à retrouver sur l’application Surlo, développée par la société de solutions informatiques Azimut pour suivre en temps réel la trace des 28 engagés. Verdict des runs dans la soirée avant le départ des 48 heures jeudi.

*Les trois autres IMOCA à courir les 48 heures Azimut The Ocean Race en équipage sont :

  • Biotherm (Paul Meilhat)
  • Guyot environnement – Team Europe (Benjamin Dutreux)
  • Malizia Seaexplorer (Boris Hermann)

Une course dans la course

9 IMOCA à dérives sont engagés cette année sur le Défi Azimut, menés pour beaucoup par des bizuths du Défi Azimut et/ou de l’IMOCA (portraits à retrouver sur le sitewww.defi-azimut.net). Certains viennent se qualifier pour la Route du Rhum quand d’autres fourbissent leurs armes depuis longtemps et ont déjà montré de belles dispositions en avant saison. C’est le cas entre autres de Benjamin Ferré sur Monnoyeur – Duo for a job (ex Banque Populaire X) qui reste un bateau redoutable, de Louis Duc sur Fives – Lantana Environnement ou encore d’Eric Bellion (COMMEUNSEULHOMME Powered by Altavia) qui navigue à bord du plan Farr, sans doute le mieux optimisé de la génération 2006 par un certain Jean Le Cam.

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Défi Azimut

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